The Veil est un film dont je dois dire qu’il m’a attiré essentiellement pour son casting séduisant. Enfin, Jessica Alba quoi ! Le résultat reste tout de même très limite.
Le problème majeur de ce métrage c’est son caractère rigoureusement quelconque. On a déjà vu mille fois mieux ailleurs dans des films largement pompés scénaristiquement et esthétiquement par The Veil. On pensera bien sûr immédiatement à Blair Witch, et d’ailleurs ce film devait originellement être un found-footage. On se demande si la décision de faire un film traditionnel n’est pas d’ailleurs venue de la peur du plagiat !
En tout cas sur le fond rien de passionnant. The Veil est très lent à se mettre en place, et avance à coup de projection vidéos miraculeusement trouvées. On soulignera d’ailleurs les incohérences très nombreuses du film, à commencer par le fait que malgré l’intervention du FBI, pendant trente ans un corps n’a jamais été retrouvé. On se demande comment c’est possible dans une zone où se sont suicidés 47 personnes ! Ça implique un minimum la fouille des environs je crois. De toute façon il ne faut pas chercher de logique, The Veil est un métrage brouillon, pas clair, doté d’une narration calamiteuse, d’effets horrifiques quasi-absents et on frôle limite la production The Asylum parfois. Se prenant très au sérieux, ce film n’offre pourtant rien d’original et réussi l’exploit d’être alambiqué et limite abscons. Après un début mystérieux, l’ennui pointe vite.
Sur la forme, le pire reste clairement cette photographie continuellement grise, limite noir et blanc. C’est le procédé le plus ridicule et amateur pour essayer de donner une atmosphère glauque à un film. The Veil semble ne pas avoir conscience que le trait est franchement trop forcé, et du coup attendez-vous à être plongé dans un monde de grisaille pour le moins peu séduisant. Là-dessus, je rajoute une mise en scène sans grand relief qui cumule poliment tous les jumpscares les plus attendus. Il y a des séquences réellement loupées (la crucifixion), et la peur ne pointe jamais. Ou alors il faut débuter dans le genre. Et non, désolé, ce n’est pas parce qu’on monte le son tout à coup que ça fait peur. Ça peut vriller les tympans, mais c’est tout !
Le métrage ne vit en fait que sur l’attractivité de ses acteurs. Ça fait un peu peine d’ailleurs de voir Jessica Alba, Thomas Jane, qui ont connu la gloire des blockbusters se retrouver dans un film d’horreur aussi quelconque à 4 millions de dollars. Ils sont accompagnés d’ailleurs de Lily Rabe, issue d’une célèbre série horrifique. Rabe sauve l’honneur, car même si Alba est toujours charmante et casse un peu son image sexy elle manque tout de même de relief, avec un jeu timide. Et Thomas Jane lui, à l’inverse, est dans le surjeu total. On dirait presque qu’il fait une parodie de gourou de secte, tellement il en rajoute une couche. Il n’est finalement pas très inquiétant. Pour le reste ça ne présente pas beaucoup d’intérêt.
En clair, The Veil est une déception. J’ai déjà vu ce genre de films mille fois, et souvent bien plus généreux ou tout simplement mieux narré. Car l’originalité, passons, mais pourquoi faire un film aussi lourd, aussi peu digeste ? Et en passant, un film formellement aussi laid. Allez savoir… 1