Avis sur La Femme de compagnie

Hormis son apparence troublante avec Charlotte Gainsbourg, l’actrice Brooke Bloom délivre une performance délicate et presque banale pour un sujet pourtant qui fait tabou. Accompagnatrice sexuelle dans le cadre de ses études de psychologie, son personnage est teinté de fragilité et d’assurance en même temps. L’étudiante tente d’être le plus professionnel possible et provoque ainsi une intensité touchante. La réalisatrice ne cherche pas le spectacle ni la dénonciation, elle montre avec pudeur cette expérience peu commune. Le scénario est classique et rien n’est fait pour nous persuader de rester. Mais l’ensemble est mené avec une telle force que tout finit par être poignant.
D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44

Sujet assez proche de celui de "The Sessions" avec Helen Hunt. Il s'agit d'une assistante sexuelle, psychiatre, psychothérapeute du sexe. C'est traité avec beaucoup de sobriété et de pudeur, mais le choix des acteurs est si mauvais, que l'on passe à côté d'un film intéressant. J'ai détesté le jeu de Brooke Bloom, qui est soit joli, soit laide. C'est très lent et la réalisation n'a aucun intérêt, tant elle est plate et uniforme.

Je n’ai pas vu The Sessions de Ben Lewin mais Indésirables de Philippe Barassat, m’avait laissé mal à l’aise, sujet trop ambitieux, à vouloir trop montrer Barassat désemparait le spectateur…Anja Marquart reprend ce sujet des assistants sexuels. Son héroïne, Ronah , jeune new-yorkaise très active, finance ses études de psychologie en aidant, sous la tutelle d’un thérapeute au rôle assez ambiguë, des hommes pathologiquement angoissés par la relation aux femmes. C’est un film assez glaçant, à l’écriture décousue, on ne sait pas toujours qui est qui, où nous sommes…Le film traite d’inhibition, la «thérapeute» est elle-même fortement inhibée, vivant dans une grande solitude… mais elle qui règle sa vie au millimètre, va déraper à la suite de sa rencontre avec un nouveau patient, et se laisse entraîner au-delà des limites professionnelles ...et perdra le contrôle de la situation (titre original du film : She's lost control) …malgré son sujet, le film reste d’une pudeur surprenante…sans réellement convaincre ...et c'est toute l'ambiguité du sujet, dans Indésirables, Aldo le jeune infirmier au chômage, était dans un rapport marchand, la limite avec la prostitution était ténue...après tout des prostituées au grand coeur, cela existe !!! Ronah est aussi dans un rapport marchand, ses séances sont payantes même si l'échange d'argent est discret, mais sa formation de psy, les rapports avec le psychiatre référent, son attitude d'empathie et non de sympathie, donne au film un caractère "clinique" ne finit-elle pas par parler de contre transfert ..ces lourdes justifications psychologiques restreignent la portée du film...on n'en sortira pas convaincu du rôle social de ces assistants sexuels...

Le film est d'emblée prenant. Le jeu des acteurs est excellent. L'ambiance est très homogène et cohérente. Pas de rebondissement à l'américaine mais une lente progression vers - petit bémol - une fin évidente. Le travail sur la psychologie des personnages est également intéressante.