Pourtant, l'addiction au sexe, je trouve que c'est un sujet vraiment intéressant, comme l'avait démontré Steve McQueen avec l'impressionnant (et profondément déprimant) « Shame ». Malheureusement, dans les moins beaucoup moins expertes de Mora Stephens, le constat n'est pas exactement le même. Déjà, la réalisation n'est clairement pas à la hauteur : sa diffusion sur NRJ12 était un signe qui ne trompe pas et dans le rendu visuel comme l'utilisation de la musique, les plans pesant parfois huit tonnes afin de bien nous faire comprendre ce qu'on cherche à exprimer, et ce tout en donnant l'impression de vouloir être subtil : tout un programme.
Dans l'absolu, l'histoire pourrait se tenir à peu près : la chute d'un homme brillant en prises avec ses démons est un grand classique du Film noir. Mais les actions du héros sont parfois tellement peu crédibles (surtout lorsque vous êtes marié à Lena Headey...) qu'on a beaucoup de mal à s'intéresser à lui et son potentiel destin politique, se demandant comment quelqu'un d'aussi intelligent peut commettre de telles erreurs. Alors j'ai bien compris que ce sont justement les questions soulevées : la perte de contrôle, l'aspect irrationnel du truc, d'accord. Encore fallait-il vraiment travailler sur le scénario tant celui-ci manque d'habileté, sombrant même parfois dans le racolage facile.
Dommage, donc, car Stephens avait réussi à réunir un joli casting où Patrick Wilson se montre souvent à son avantage, quelques seconds rôles, notamment Richard Dreyfuss, faisant bonne impression (à noter, d'ailleurs, que l'aspect politique est sans doute plus réussi que le côté « sexuel » : pas forcément bon signe), le dénouement, aussi lourdaud soit-il, évitant au moins de se vautrer dans la bonne morale comme on pouvait le craindre. Bref, un potentiel très mal exploité pour un film de seconde zone, faute de talent à de trop nombreux postes-clés.