On n’attend pas grand-chose de One Tough Bastard, film très méconnu et doté d’un casting qui aujourd’hui fait plutôt série Z nanarde. Imaginez, un face à face Brian Bosworth-Bruce Payne et au milieu Jeff Kober. Ça fait rêver !
Mais finalement c’est une série B musclée divertissante. Pas maline pour un sou, mais qui s’avère d’une roublardise et d’un radicalisme réjouissant.
En effet, Bruce Payne campe LE méchant ultime. On se demande comment il a pu passer les tests psychologiques pour rentrer au FBI ! Avec son piercing dans le nez, ses cheveux longs peroxydés et son look de vampire échappé de Blade, il s’avère pourtant très convaincant dans ce rôle, avec son regard glacé, son charisme certain, et son plaisir évident à faire le mal. Tuant tout ce qui l’embête à grand coup de fusil à pompe ou de pompe à essence, balançant des répliques badass en continue, s’avérant d’une malignité étonnante, c’est une vraie pourriture et il l’interprète solidement. Face à lui un sacré monolithe aussi : Brian Bosworth. Un cube, plutôt peu (pas) expressif, qui ne pouvait pas légitimement décoller de ce genre de rôle bourrin. Dommage, il a un peu plus de scènes émotions à jouer quand même ! Jeff Kober complète le casting avec un rôle assez ingrat mais qu’il porte honorablement. Pris entre deux feux, et surtout de celui de Bosworth. Seulement vous imaginez bien qu’en s’acoquinant avec Payne, qui n’a aucune pitié, il faut aussi se méfier !
One Tough Bastard développe une histoire tout à fait convenue : un soldat perd sa famille dans une prise d’otages qui tourne mal, et il veut se venger de l’assassin qui est couvert par le méchant Bruce Payne. A grand coup de mandale dans la figure il va remonter jusqu’à Kober et jusqu’à Payne, pour un combat final. Bref, pas de surprise, c’est évident, et la seule scène émotion elle est au tout début du film, pour le reste c’est de la baston. C’est violent, ça dépote, et même s’il n’y a aucun génie force est de constater que c’est un film qui s’avère plaisant, si tant est que l’on adhère au concept. Payne introduit un peu de second degré, et c’est salvateur. La narration est d’ailleurs un peu chaotique car le métrage s’attarde presque davantage sur le jeu de massacre de Payne (puisqu’il implique un gang de blacks aussi), que sur la quête de Bosworth.
Le film réussit donc son coup en étant réussi niveau scènes d’action. Le final est spectaculaire, avec une fusillade qui a de l’allure et un affrontement solide, et globalement l’action, brute et sans fioriture convaincra. Wimmer n’en est pas encore aux effets de style foireux d’Ultraviolet, et sa mise en scène, sans être géniale, et plutôt convaincante. One Tough Bastard n’est globalement pas vilain, avec quelques beaux décors et une photographie correcte bien que pas spécialement recherchée. La bande son est appréciable aussi.
En conclusion One Tough Bastard est un film d’action violent, sans surprise, vigoureux, qui plaira surtout à celui qui veut mettre son cerveau sur pause. Mais ce n’est pas parce qu’on veut être sur pause qu’on doit supporter de la médiocrité, et ce film ne commet pas cette erreur. 3.