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Eselce
1 420 abonnés
4 238 critiques
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5,0
Publiée le 16 avril 2016
L'un des points forts du film est la justesse des acteurs tous plus ou moins inconnus. Les scènes d'actions sont réalistes, beaucoup sont marquantes, la désertion est évoquée, les exécutions, la torture, la propagande, le questionnement du soldat, les camps de prisonniers... Un très bon film, pour moi, avec bien des aspects insupportables qui rappellent les réalités de la guerre et ses atrocités humaines. Il était délicat d'évoquer la désertion et ses implications. Le réalisateur s'en sort avec brio. Les décors sont époustouflants et j'ai encore du mal à me remettre du réalisme.
Il m’est déjà arrivé de qualifier un long-métrage cinématographique de “téléfilm” pour souligner la faiblesse, pour ne pas dire la médiocrité, de l’ensemble. Ici, pour ce qui est réellement un téléfilm, je suis tenté de dire que pour moi il aurait mérité une sortie en salles, tant l’ensemble de cette oeuvre à plus de classe et de profondeur que bien des longs-métrages qui bénéficient de l’honneur des salles obscures. D’abord, le sujet est déjà une bonne idée, traiter de la guerre d’Indochine qui à l’égale de celle d’Algérie est un thème peu traité au cinéma ou à la télévision ; contrairement aux Américains les Français n’aiment pas regarder leurs erreurs historiques. Ensuite, le scénario qui offre une belle intrigue aussi passionnante à regarder que profonde dans ces thèmes ; là aussi ce téléfilm fait mieux que beaucoup de films de cinéma. Enfin la reconstitution et les décors qui sont vraiment réussis et dont on sent que la production n’a pas hésité à mettre y les moyens. On suit donc deux engagés volontaires qui s'apprêtent à mener une guerre, officiellement contre les restes de l’armée japonaise et contre des pillards vietnamiens, mais qui s’avère une guerre contre la volonté d’indépendance des Vietnamiens menée par le Vietminh communiste. Les deux personnages principaux vont dans leurs actes traduire le désarroi d’une France qui a passé cinq à lutter contre l’envahisseur et pour ses valeurs humanistes et qui se retrouve de l’autre côté de la barrière tentant de conserver un pays contre la volonté du peuple qui l’habite depuis des siècles. Chacun va alors enfiler les convictions opposées qui taraudent les soldats : volonté de combattre pour la patrie et de respecter ses engagements et de combattre le Vietminh perçu (à raison) pour un futur oppresseur et de l’autre côté celui de ne pas être les colonisateurs d’un peuple, de ne pas faire une guerre qui a des ressemblances à ce qui s’est passé en France durant la Seconde Guerre Mondiale et donc de ne pas faire une guerre qui contrevient à la philosophie des lumières. On regarde un peu hypnotisé la lutte à distance de ces deux hommes et de leur vision de l’engagement et de ce que c’est que d’être un soldat. Les prestations des deux acteurs principaux : Emile Berling et Abraham Belaga sont pour beaucoup dans l’empathie que l’on ressent pour les deux hommes qu’ils incarnent et dont l’écriture évite le manichéisme, aucun des deux n’est un monstre, pas plus que les autres engagés ou les partisans du Vietminh. Un téléfilm d’une grande qualité qui fait honte à beaucoup de films et qui pâtit injustement de sa faible médiatisation. Très dommage tant il mérite d’être vu. Si ce n’est pas encore le cas pressez-vous de le voir.
Evidemment la guerre, ce n'est pas ça, c'est beaucoup plus crade... énormément plus crade. Mais enfin, ce film ne montre pas que du tout blanc, et ça c'est du tout bon ! La guerre c'est sale, très sale. Il n'y a pas de gentils ou de méchants. On se bat pour ses convictions. C'est ça être un Homme. Ce film, l'explique très bien. Bravo !
Qu'il est rare de voir une œuvre sur une page si peu glorieuse de l'Histoire de France ! Ne serait-ce que pour cela, ce téléfilm vaut le coup d’œil. Mais surtout , "Soldat Blanc" est vraiment une bonne surprise. Une œuvre profonde et fort bien détaillée sur la guerre d’Indochine (de 1946 à 1954, plus de 500 000 victimes...) Ce téléfilm ressemble beaucoup au formidable "L'ennemi intime" qui traite lui de la guerre d'Algérie. On retrouve ici un développement de l'histoire très intelligent, les différents points de vue que les protagonistes sont très bien rendus, les décors et costumes sont très bien reconstitués. Et surtout, les acteurs sont excellents ! Avec une mention particulière pour Abraham Belaga, il est fantastique ! A voir !
4 707 abonnés
18 103 critiques
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5,0
Publiée le 9 août 2020
Pierre Schoendoerffer aurait adoré ce film j'en suis sûr. Ou du moins cela aurait été un sujet pour lui. Autant que je sache personne à part lui n'a mieux parlé de la guerre de France en Indochine. Les événements racontés ici se sont effectivement produits. L'histoire d'un jeune soldat idéaliste qui a finalement combattu avec les Vietminh contre ses propres frères d'armes. Un jeune soldat devenu une sorte de traître. Ce film est joué par des acteurs presque inconnus et la caractérisation est très efficace ou exceptionnelle. Il y a une scène formidable dans ce long métrage : celle où un jeune soldat demande à son officier la permission de tuer un prisonnier uniquement parce qu'il n'a encore tué personne de sa vie. Il voulait goûter avoir le vrai le sentiment de tuer, d'exécuter comme de gaspiller un chien. Un jeune soldat ordinaire comme vous et moi. Il n'est pas le tueur né naturel auquel on pourrait s'attendre dans un tel film. Un jeune soldat avec le visage du professeur d'école avec ses petites lunettes. Un film génial car tellement réaliste. C'est la véritable horreur de la guerre et pas d'héroïsme. Eric Zonca donne sans doute son meilleur film...
Je donne 5 étoiles car le sujet à été si peu utilisé (de mémoire "Dien Bien Phu" qui fait plus film historique, "la 317 section" et "Charli Bravo") ou alors de vieux film qu'on ne peut plus voir. Le film est bien tourné, les acteurs sont bons, le scénario est bon.
Le film se termine après la retraite de Cao Bang (RC4), il faudrait un suite pour parcourir les 4 dernières années jusqu'à Dien Bien Phu en 1954 ou la guerre prend une autre dimension avec Bigeard et De Lattre.