Ceux qui me lisent régulièrement le savent, je ne suis pas le genre de gars à m’impatienter pendant des mois sur la sortie d’un film. Et pourtant, je l’avoue, concernant ce « The Disaster Artist », j’étais hypé comme un malade. Parce que oui, je fais partie de ces gens qui ont déjà croisé sur leur chemin cinématographique le fameux film de Tommy Wiseau - « The Room » - et, oui aussi, je fais partie de ceux qui le considèrent comme un film totalement culte tellement il vient d’une autre dimension. Alors forcément, quand j’ai vu le trailer avec James Franco refaire à l’infini la légendaire scène du toit, je me suis dit que j’allais me régaler. Il n’est même pas impossible qu’en fin de compte j’étais trop hypé parce que, je le concède volontiers, sur le premier quart, je suis clairement redescendu de mon nuage. Présentation plate des personnages ; musique boursoufflée pour surappuyer chaque moment ; lecture linéaire des événements… Franchement, ce film ne brille vraiment pas sur ses premiers instants. Au fond, c’est vraiment quand on arrive sur le plateau pour assister au tournage de « The Room » que l’ensemble commence à prendre du relief. A dire vrai, ce n’est pas vraiment la mise en scène qui fait la différence, c’est surtout ce qui nous est révélé du sujet. Il y a une telle densité de « what-the-fuckerie » sur ce plateau que ça en devient sidérant. Pour le coup, les choix de James Franco finissent pas s’excuser. D’une certaine manière, la maladresse de sa réalisation est fort justement compensée par son interprétation très réussie et assez fidèle du personnage original. Alors après, je me suis quand même demandé si le plaisir que j’ai fini par y prendre pouvait être communicatif pour quelqu’un qui n’avait pas vu « The Room ». C’est vrai que ce film est tellement surréaliste que les non-initiés pourraient dévisser face à ce déluge d’absurdité à la limite du crédible. Mais bon, j’étais venu avec un pote à moi qui ne connaissait pas du tout « The Room » et qui, lui aussi, a fini par bien se poiler. Alors oui, au final, « The Disaster Artist » est efficace et il dispose d’une vraie plus-value dans sa manière de dévoiler l’absurdité de l’auteur derrière l’absurdité de l’œuvre. En cela, je ne regrette absolument pas de m’être déplacé pour le voir et je pense que je finirais par le revoir un jour, tant ce qu’il raconte me fascine. D’un autre côté, je ne peux m’empêcher d’être déçu en me disant qu’une telle bonne idée n’a pas eu la chance de rencontrer le talent d’un bon metteur en scène. En étant plus direct, en jouant moins la carte de l’artifice et de la linéarité, ce « The Disaster Artist » aurait pu être un vrai condensé de bonheur. Dommage donc, mais sachons tout de même ne pas bouder un bonheur quand celui-ci existe malgré tout… Bon alors après, ce n’est que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)