A part la destruction intégrale du théâtre, scène jouissive,
cette animation se caractérise par son racisme cliché (les noirs sont des singes-gorilles criminels, qui finissent en taule ou s'en sortent par la musique; les blancs sont des cochons proprets familialistes, les japonaises sont un groupe kawaï de renardes tarées), son sexisme (la truie doit s'occuper de tout à la maison où son porc ne mari fout rien; la timidité et la déprime est du côté fille, la suffisance et la vanité du côté garçon; le directeur est un koala avec des oreilles en guise de burnes), son caractère stigmatisant (l'éléphante est en fait une ado obèse, timide et complexée; le cochon russe est une sorte de gros gay abruti; la famille d'éléphants fait figure de beaufs benêts), ses clichés (la vieille tenancière caméléonne un peu zinzin avec ses tasses de thé, la rockeuse hérissonne soi-disant punk prête à vendre son âme pour acquérir notoriété), son idéologie castratrice (les animaux n'ont évidemment pas de sexe, avec le koala en maillot de bain pour comble du ridicule; l'amour se limite à donner un baiser) et hétéro-machiste (séduction lourdingue de la souris à sa dulcinée pétasse). L'histoire prétend mettre en avant l'idée que le plaisir de chanter compte avant toute chose; or c'est bien le fric, par le biais de la richissime vieille chanteuse, qui a le dernier mot. Donc... Comme on reste dans une cible 7-13 ans, bonjour l'impact désastreux sur la mentalité. Reste un certain plaisir visuel (dans le style Zootopie), à moins que ce ne soit une épreuve de subir des personnages-clichés aussi grotesques, musical (si l'on veut, sans rien de bien emballant), de doublage (M. McConaughey ou Patrick Bruel, alias Buster Moon, ont fait du bon boulot; Sacha Perez de The Voice pour le "bogosse" vs VF ou Jennifer Saunders pour Nana vs US) et bien sûr la profusion du bestiaire: ours, moutons, buffles, poulpes, grenouilles, escargot, girafe, cerfs... et même un loup dans le public mais pas de vache (ni de lion).