On précise avant tout que ce n'est pas un nanar, mais une comédie horrifique qui joue beaucoup sur son côté "cheap" (à faible budget), et malheureusement, si le nanar est un film raté qui s'ignore, la comédie horrifique cheap se sait pertinemment nulle et en rajoute des caisses, jusqu'à l'agonie du spectateur. Si l'on sait bien doser l'humour, façonner un scénario qui supporte la charge d'une flopée de gags tous les trois plans, de beaucoup de dérisions d'autres œuvres et surtout de soi-même, alors vous avez tous les ingrédients pour un petit bijou aussi drôle que bien écrit. Zombeavers, on vous le donne en mille, n'a rien de bien écrit, ce qui fait effondrer l'humour balourd et son côté cheap au fond de la mare aux canards, et le seul destin qu'on lui prédit, c'est l'envasement (même les castors-zombies n'en voudront pas). Le scénario tient sur un Post-It (des jeunes, une cabane, quasiment que des gags sur le slibard, des scènes dénudées gratuites, et des peluches volontairement mal faites), et on voit que tout est bâclé exprès, dans le but de ressembler à une série "Z", mais avec un budget confortable (pour le genre). Les jeunes surjouent donc volontairement, l'histoire est donc pitoyable volontairement, les effets spéciaux sont une honte volontairement (entre les peluches qui bougent mal, et les "yeux dans l'ombre" qui sont deux lampes torches LED, en continu...), et l'action est malingre volontairement (on s'ennuie ferme jusqu'au final qui se réveille). On sauve uniquement le délire
"humains-castors-zombies"
de la fin, mais cela ne tient clairement pas le film (et on sent que le scénario misait beaucoup dessus, dommage...), une sacrée arnaque, qui surfe sur la popularité du "cinéma décalé" (il y a vraiment mieux à voir, en "bis" assumé) et sur les noms de quelques producteurs triés sur le volet (non, rassurez-vous, malgré la mention de "Cabin Fever" sur l'affiche, Eli Roth n'a heureusement pas eu le mauvais goût de s'associer à ce navet : allez donc (re)mater Cabin Fever, ça ne vous prendra pas pour une buse). Tout dégouline le ratage calculé et auto-satisfait (donc pas drôle) : Zom-beaufs.