Les Gardiens de la Galaxie vol.2 de James Gunn subit le triste sort de nombreux seconds volets de films : une baisse de qualité indéniable. Souffrant de la comparaison de son grand frère qui avait si bien fonctionné envers le public en 2014, cette suite laisse un goût amer d'inachevé, ou plutôt de gâchis. Gunn nous offre un joli plat, mais malheureusement pour lui la sauce passe mal.
En effet, anciennement fan de l'univers cinématographique Marvel, je suis aujourd'hui quelque peu blasé...
Ayant adoré le premier volet des Gardiens de la Galaxie (2014, James Gunn), j'avais hâte de retrouver la bande la plus déjantée de l'espace pour repartir dans des aventures intersidérales amusantes, déjantées et bluffantes. Ayant vu les premières bandes-annonces, j'étais encore plus excité mais j'avais bizarrement peur du scénario et de l'intrigue.
Et, car il fallait s'en douter, force est de constater que j'en suis ressorti deçu. Certes, les Gardiens de la Galaxie Vol.2 est un divertissement amusant qui réussit dans ce qu'il veut faire. Cependant, cela n'empêche pas des défauts que je me dois de relever. Évidemment je donne un avis purement subjectif.
Commençons déjà par ce que je trouve comme étant sûrement le défaut majeur du long métrage : le scénario.
On suit durant le film la fuite des Gardiens de la Galaxie face aux armées des Supérieurs, mais surtout la rencontre de Peter Quill avec son père : Ego. Il y a aussi une histoire parallèle avec Rocket, Groot et Yondu qui se retrouvent en proie face aux Ravageurs.
Le debut du film, que j'ai particulièrement apprécié, donnait le ton par une scène d'intro délirante (ridicule et inutile selon certains).
Le père de Quill arrive rapidement dans l'histoire, amenant son fils sur la planète qu'il a batti lui même car c'est un "dieu" (avec un petit "d" comme il le dit lui même).
Il lui raconte son histoire, lui parle de sa mère et lui montre les pouvoirs que lui aussi possède.
Puis, pendant une grande partie, on frôle le trou scénaristique total, amenant longueurs, scènes inutiles etc. Heureusement que l'on a de l'autre côté l'histoire de Rocket, Groot et Yondu. Les trois compères prisonniers des Ravageurs après que ces derniers aient organisé une mutinerie, vont tenter de s'échapper de la menace de Taserface (qui amènera un running gag souriant au début mais assez énervant par la suite). Tout cela donnera lieu à une scène amusante avec (bébé) Groot puis à une scène d'action très belle où Yondu transperce des ravageurs à tout va grâce à sa flèche "télécommandée".
Sur sa planète, Ego révèle enfin son objectif à Quill. Créer "l'expansion" de l'univers à ses côtés et imposer son pouvoir partout dans ce dernier. Le personnage porte donc bien son nom, ayant comme un égo surdimensionné. Vient donc toute la partie des révélations : Ego a tué tous ses autres enfants inutiles à son objectif, il a tué la mère de Peter etc. Vient aussi une autre histoire familiale entre Gamora et sa soeur Nebula pas très intéressante et qui finit d'ailleurs en queue de poisson, par une facilité scénaristique déconcertante mais prévisible vu le genre du film. Prévisible d'ailleurs comme la révélation sur la mort de la mère de Peter, que j'avais personnellement vu venir.
La bataille de fin est intense, plutôt bien maitrisée en terme de couleurs, mais alors vraiment trop longue, surchargée et assez peu mémorable. On a d'ailleurs droit à une blague sur de la bande adhésive qui peut énerver certains par son inutilité ou sa longueur. La résolution finale est assez simple et il y a une séquence émotionnelle (malheureusement trop) courte, en flashbacks sur Peter et sa "vraie famille".
Heureusement, la scène finale réussi à toucher un minimum le spectateur. Même si Yondu n'était pas très important, son développement dans ce film ainsi que sa relation avec les personnages, ses aveux et la notion de famille qui ressort rendent le tout émouvant, avec en prime du Cat Stevens en fond de musique.
Ce que je reproche donc au scénario, c'est le fait qu'il s'attache trop au personnage d'Ego et à la relation père-fils (alors que Peter ne le cherchait même pas) au détriment de ce qui aurait pu être une aventure cosmique épique et drôle, où les personnages n'auraient pas été sans cesse séparés et auraient formés les vrais Gardiens de la Galaxie. Là on a droit à des choses Philosophico-familiales cul-cul servies sur fond de blockbuster.
Passons maintenant aux personnages.
S'il faut bien avouer une chose, c'est que chaque personnage a ici sa place et même son moment de gloire. Même Yondu y trouve son compte. Aucun n'a le dessus sur l'autre même si je trouve que Star-Lord et Gamora se font presque effacés.
Star-Lord donc, est fidèle à lui même. Toujours aussi looser, il enchaîne blagues, second degré et références au point que ça en devienne presque trop forcé, là ou le premier volet réussissait au contraire à trouver un juste équilibre en terme de blagues et d'action.
Peter cache aussi son amour pour Gamora, ce qui crée malgré tout un faible développement relationnel entre les deux personnages (en effet, le film ne dure que 2h et se doit d'enchainer les scènes sans même pouvoir réellement poser ses personnages).
Gamora, elle, se retrouve principalement confronté à sa soeur Nebula. Le personnage ne change pas du premier opus et est là encore presque dissipé, inintéressant et inutile. Zoé Saldana semble vouloir faire de son mieux mais surtout attendre son chèque (j'exagère un peu j'avoue).
Drax, si je l'aimais dans le premier volet, passe ici pour un idiot encore plus idiot. On lui a ajouté encore plus de stupidité, au point que ça en devient lourd et flagrant. Tout le monde sait que c'est un abruti de première, seulement là on s'en sert pour multiplier sa bêtise afin de faire rire les "gosses". Il est plus pathétique qu'attachant.
Sa scène intimiste avec Mantis aurait pu être plus touchante si les blagues sur le physique s'étaient arrêtées deux secondes et que Gamora ne s'était pas interposée pour engendrer une nouvelle scène.
Rocket se positionne comme le personnage que j'aime toujours autant. Alors oui là encore il paraît encore plus provocateur et con, mais je pense que c'est bien le seul des personnages principaux envers lequel on a envie de voir l'avancée et que l'on apprécie.
Pour Groot, j'avais de base peur qu'il soit un Comic Relief omniprésent gâchant le film, mais finalement le tout passe plutôt bien. Le personnage n'est pas TROP présent, n'en fait pas des tonnes... Par contre je ne peux vraiment pas arrêter de penser que son aspect bébé est crée et utilisé dans le seul but de rapporter de l'argent avec le Merchandising et de le rendre ainsi pour que les gens (surtout les enfants et les filles, je dis ça sans mauvaise intention mais c'est bien le cas) le trouvent "trop mignon". Cet aspect me gêne donc un peu mais le personnage est amusant.
Et j'avoue que le coup du Groot Ado dans la scène Post-Générique m'a fait esquisser un sourire (même si la notion de temps est totalement absente).
Yondu est un personnage que j'ai vraiment apprécié dans le film.
Son écriture, bien que pas très crédible, fait quand même plaisir. Sa relation avec Rocket passe bien (d'ailleurs le parallèle entre les deux persos est bien trouvé) et son histoire ainsi que sa détermination finale sont appréciables.
Ego est un point faible
, mais c'est quand même un assez bon méchant. Le fait de le présenter d'abord en "gentil" puis de montrer sa vraie facette est bien trouvé même si c'est assez prévisible. Ses ambitions sont intéressantes et ses justifications également (même si le coup de la révélation de la mort de la mère de Peter est vachement con de sa part et sert juste à faire avancer l'histoire). C'est un point faible car prévisible et assez peu marquant, même si voir Kurt Russel fait plaisir.
Par contre il est étrangement faible à la fin pour ce qu'il est censé être. Poser une bombe au centre pour tout faire sauter, c'est assez facile pour éliminer un dieu.
L'introduction de Mantis est assez réussie et le personnage fonctionne. Ses réactions sont parfois ridicules (dans le mauvais sens) mais elle ne prend pas trop de place donc cela ne pose pas trop de problèmes.
Son pouvoir est intéressant, j'ai bien aimé.
Et enfin Nebula sert juste de remplissage afin de créer une autre histoire familiale parallèle. Elle n'est pas spécialement intéressante d'autant plus que la résolution finale avec Gamora est, comme je l'ai déjà dit, trop facile.
Les autres personnages sont secondaires. La reine des Supérieurs est juste là pour être là.
L'idée du contrôle de vaisseaux par "bornes d'arcade" est amusante et bien trouvée, bien que totalement décalée et presque irréaliste.
Le film essaie de s'assumer en tant que "gros délire" notamment en s'appuyant sur l'humour, la nostalgie et le côté cartoon, sauf qu'il oublie presque qu'il existe au sein d'un univers plus vaste qu'est le MCU.
Taserface eh bien... ne sert à rien à par créer un méchant secondaire, formé par un Running gag sur son nom. Le Ravageur soutenant Yondu est attachant car étant le seul qui ait le quelque peu de sentiments et d'évolution dans le film. Ah et l'apparition de Stalone est appréciable même si j'avais pas vraiment compris son intérêt.
Pour le jeu d'acteur, c'est globalement bon. Seul Dave Bautista en Drax en rajoute des tonnes au point qu'il fait perdre l'intérêt au personnage.
Au niveau des visuels maintenant, il faut reconnaître que c'est magnifique. Même si le film peut quand même paraître comme étant une overdose d'effets spéciaux (c'est quand même obligé vu que c'est un blockbuster spatial, le space opéra des super-héros, le "Star Wars" de Marvel), le tout est assez impressionnant. Les visuels de vaisseaux et de planètes sont réussis (avec un côté très psychédélique et "Dune"), les costumes et maquillages également. À ce niveau là, il ne faut pas le nier, c'est plutôt bien fait.
Pour des dialogues, c'est assez simpliste. On est sur du blockbuster sauce Marvel. C'est passable, il ne faut juste pas se prendre la tête et déposer son cerveau à l'entrée de la salle (ce n'est pas un argument valable je sais). Le film est surtout décalé et s'assume en tant que tel. Mais, bien qu'il peut se permettre d'être simpliste, il ne fait que faire succéder scène de dialogue sérieux ou d'action avec de l'humour, chose qui donne plus au film un rythme mal dosé et un aspect "histoire crée autour de blagues" plutôt que l'inverse.L'humour justement, à quant à lui malheureusement baissé en qualité. Voyant le succès du premier film, on aurait dit que les producteurs ont voulu multiplier le tout par deux, au point que ça fasse trop. Ils ont voulu faire encore plus sauf que cela crée l'overdose. On aurait dit de l'humour pour enfants. On a des blagues pipi-caca ou sexuelles (non pas que je suis contre ça mais là ça n'apporte rien et surtout ce n'est pas drôle). Tout cela tombe bien bas. On perd le charme du premier qui, lui, arrivait toujours à créer un juste équilibre.
J'étais également deçu par la musique, moins marquante que celle du premier volet. Elle est ici toujours aussi sympathique, mais aucune ne m'est pour l'instant vraiment restée en tête
à par "My sweet Lord" de George Harrison et "Father and son" de Cat Stevens pour la scène de fin.
/EDIT/ La chanson Mr Blue Sky est quand même bien marquante.
Au niveau des thèmes, celui qui ressort principalement est évidemment celui de la famille. Qui est notre veritable famille ? Celle du sang ? Celle avec qui nous avons passé le plus de temps ? Qu'est ce qui nous unit ? Qu'est ce qui fait une vraie famille ? Bon comme c'est évidemment un blockbuster/film d'action Marvel, il n'y a rien de compliqué, creusé ou philosophique. Mais cette question de famille reste quand même intéressante. Elle permettra à Peter Quill de renouer avec ses coéquipiers, qui sont sa vraie famille, et de comprendre que Yondu est en réalité le père modèle qu'il avait sous les yeux depuis le début. En thèmes secondaires que l'on peut retrouver, il y a celui de l'acceptation de soi (Peter préfère rester un simple humain et refuser ses pouvoirs de dieux), de l'amour caché, du but et de l'origine de soi (encore avec Peter mais aussi avec Rocket, Yondu et même Ego). Par contre, j'aurai aimé voir apparaître la notion du bien et du mal. En quoi le plan d'Ego est mauvais ? Les Gardiens sont ils tout de même des héros malgré leurs défauts et leurs actes (cela a déjà été mis sur la table dans le premier mais jamais vraiment exploité) ? Bref, les thèmes sont sympathiques, mais c'est classique.
Ainsi, les principaux reproches que j'ai à faire au film sont multiples. Un scénario sans réel intérêt, peu creusé, rytme mal géré, humour globalement mauvais, des musiques moins bonnes...
Pour moi, les Gardiens de la Galaxie vol.2 échoue en tout ce que le premier avait réussi à faire. Tout est plus démesuré (au point de devenir un film d'humour cartoon) et confus, tout à l'air d'avoir été fait dans le seul but de créer une suite pour une suite, rien qu'en voyant le succès de ce qui faisait le charme du premier mais qui est ici presque disparu. Le long-métrage à l'air d'un film qui se perd, j'irai presque jusqu'à dire que c'est un film "sans âme" (mon respect quand même à James Gunn qui, même s'il a des allures de Yes Man, a sûrement pris plaisir et s'est beaucoup donné pour faire ce long-métrage). On perd l'équilibre de l'opus précédent pour nous offrir un film "pour enfants" (par les blagues et le bébé Groot), enchaînant ridicule pour ridicule sans intérêt. Mais ne vous méprenez pas, je n'adule pas le premier volet et je lui reproche également des choses (dont son antagoniste basique principalement). C'est ici seulement triste de constater que cette suite à le malheur d'être un simple produit exagéré sans réelle saveur. Le film nous est servit tel un gâteau au chocolat industriel après un repas de chef. Résultat ? Ça passe mal, on le digère mal et il en reste un goût d'inachevé et de déception.
Ceci étant dit, pour éviter de trop enfoncer le film, il est indéniable de rappeler ses qualités. Effets speciaux impressionnants (mais qui peuvent gêner et ne plairont pas à tous), bon jeu d'acteur (hormis Dave Bautista, ceci dit c'est très subjectif), bon moment de détente... Le film réussit dans son objectif, mais se trouve être clairement moins bon que le premier (peut être aussi du fait que l'on ait plus la surprise de découvrir l'univers et les personnages ?). Là où certains y verront du dépaysement fun et sans prise de tête, j'y vois un divertissement lambda qui aurait pu mieux faire mais se trouve être comme la quasi-totalité des films de son univers : oubliable.