"Mémoires de jeunesse" est un drame intense, qui combine trois sujets distincts, et pourtant, complémentaires. En premier lieu, il s'agit de l'histoire de l'émancipation d'une jeune femme, jugée excentrique, ou plutôt en avance sur son temps, prêt à tout pour étudier à l'université, à l'égal des hommes. Ensuite, c'est également le portrait d'une déchirante et tendre histoire d'amour. Enfin, c'est la traduction en images de la boucherie et de l'horreur que fut la Première Guerre Mondiale, d'abord marqué par l'insouciance d'une génération, qui sera ensuite sacrifiée en raison de conflits inutiles, non seulement ceux qui mourront sur les champs de bataille, mais aussi, ceux, et surtout celles, qui survivront à l'horreur mais qui seront naturellement incapables d'oublier ceux qui y sont restés. Porté par une photographie sublime, un étonnant Kit Harington, et surtout, une éblouissante Alicia Vikander, ce film est l'adaptation de l'autobiographie de Vera Brittain. Il rend un formidable hommage à cette femme engagée, et transmet à la nouvelle génération (dont je fais partie), le flambeau pour poursuivre ces combats principaux, le féminisme et le pacifisme, deux combats ô combien actuels. Ce film est aussi un moyen pour que la promesse de cette écrivaine soit tenue, c'est-à-dire que ces personnes mortes en 14-18 ne soient jamais oubliées !