Alicia Vikander est Vera Brittain, figure anglaise du féminisme et pacifiste malgré tous les traumatismes qu'elle endure pendant sa jeunesse, lors de la Grande guerre. C'est ici le propos principal choisi par le réalisateur. Ce qui m'a peu à peu déçue et même frustrée puisque la fin du film est le début de son autre vie : son action contre la guerre et pour la lutte des libertés des femmes. On assiste donc à l'amour contrarié par la guerre de notre héroïne, qui lutte pour faire rester dans la réalité de l'amour (ouh c'est beau!) son "homme" parti, comme la plupart, la fleur au fusil pour une guerre éclaire (mention à Kit Arington, héros de Games of Thrones - pas mal du tout dans son jeu - même si limité par l'aspect bellâtre à prendre). Que nenni, elle y perdra tous ces proches hommes jeunes (et beaux!). Le film pointe ici le sacrifice de toute une génération, ce qui soulève bcp de questionnements en sortant. Intéressant. Que se serait-il passé sans cette monstrueuse guerre ? On assiste au véritable massacre (autant physique que dans les idéaux) d'une génération insouciante. La réalisation est assez classique, voire plate, avec des images au début trop léchées, avec comme un voile sur le cadre assez gênant. Le jeu des acteurs est bon, on pleure avec eux, on sourit aussi. On rentre donc très vitre dedans, l'histoire est assez prenante pour ne pas s'ennuyer, mais les effets dramatiques trop appuyés à mon goût, l'ensemble trop caricatural au final. Le réalisateur ou scénariste a mal choisi le thème ou s'est étalé sur un pan de la vue de cette figure emblématique, même si à la base de la suite de son parcours personnel et professionnel, trop sirupeux, trop "cliché" (nombreuses facilités effectivement), trop détaillé. Certes, l'évolution de cette héroïne est bien retranscrite, clairement, douloureusement ila démonstration est trop évidente. Et ce qui pourrait être palpitant n'est alors pas montré : la suite de sa vie de femme et de féministe. Comment son apprentissage (violent) de la réalité, la perte de son entourage affectif l'a amenée à rester pacifiste ? En voilà un plus beau sujet de film, surtout à notre siècle où la femme continue à être bafouée, utilisée, violentée, etc. !! Mais c'est surement un manque de courage de la part de ce système cinématographique! A voir sans déplaisir, sans ennui, mais manque de prise de position, de souffle et d'orientation politique.