"Le Cas Richard Jewell" ("Richard Jewell" en VO), film du très grand Clint Eastwood sorti l'an dernier et que je n'ai malheureusement pas eu la chance de voir étant donné qu'au moment où il était en salle, les cinémas ont dû fermer leurs portes suite à la pandémie du Covid-19. Je l'ai vu que bien plus tard, et honnêtement, je regrette d'avoir zappé ce film lors de sa sortie en salle, car encore une fois, Clint Eastwood nous livre une belle prouesse. C'est pas le meilleur film qu'il nous a pondu ces dernières années, mais "Le Cas Richard Jewell" est vraiment très bon, et fait parti pour moi d'un des meilleurs films de 2020. Inspiré d'une histoire vraie (comme une bonne partie de la filmographie d'Eastwood), celle de l'agent de sécurité Richard Jewell, rêvant de devenir policier, qui a déjoué l'attentat du Parc Centenaire en découvrant une bombe durant les Jeux Olympiques 1996 avant d'être finalement suspecté d'en être l'auteur, "Le Cas Richard Jewell" nous plonge dans une intrigue aussi dense que prenante dans laquelle on suit Richard Jewell, joué par Paul Walter Hauser, qui lutte contre tout pour prouver son innocence. Contrairement à son dernier film tiré d'une histoire vraie, à savoir "Le 15H17 pour Paris" qui ratait son propos et qui manquait cruellement d'intérêt, cette fois-ci, Clint Eastwood nous offre quelque chose de bien plus intéressant et plus intriguant. On sent que sa passion pour les histoires réelles ne l'a pas lâché et qu'il a compris de ses erreurs par rapport au "15H17 pour Paris", et que là, il y met plus de bonne volonté, car on sent une maîtrise en terme de mise en scène, d'enjeu et de dramaturgie. A la base, c'était Paul Greengrass qui était censé réaliser ce film, avec au casting Jonah Hill dans le rôle de Richard Jewell, et Leonardo DiCaprio dans le rôle de son avocat. Mais finalement, Greengrass laissa tomber et le projet n'aboutit pas... jusqu'à ce qu'il atterrisse dans les mains de notre cher Clint Eastwood qui nous montre encore une fois sont talent de réalisateur malgré son grand âge. L'histoire et le propos de fond sont vraiment emballants, Le rythme ne freine pas, et comme je disais, la mise en scène est forte et nous plonge bien dans l'intrigue. Le film ne se gêne pas pour mettre une dose de comique, mais majoritairement, ça regorge d'émotion à tel point qu'on est prit d'empathie pour les personnages, enfin surtout pour le personnage de Jewell qui est captivant niveau émotion et autres caractères. Durant tout le film, on est effectivement captivé par la descente aux enfers de Jewell, en passant de statut de héros à l'homme le plus détesté des Etats-Unis, toute l'importance et les conséquences que ça engendre et le fait que Jewell se bat pour prouver son innocence et qu'il n'a fait que son devoir d'agent de sécurité. Du début jusqu'à la fin, le film ne lâche jamais le bon bout et à ce niveau-là, c'est du tout bon. Après, les petits défauts que j'ai relevé, non pas au niveau de l'histoire, mais au niveau des effets spéciaux, notamment sur la scène du concert suivie par l'attentat, qui sont un peu fadas, et que le film manque un peu d'éléments de décors, même si on y sent du taf là-dessus en essayant de reconstituer l'aspect d'Atlanta dans les années 90. La musique d'Arturo Sandoval fait bien le café aussi, même si elle manque un peu de thème marquant. Niveau casting, tout est ok. Je tire en tout cas mon chapeau à Paul Walter Hauser, car en plus de ressembler assez physiquement au vrai Richard Jewell (décédé en 2007), il est totalement investi dans son rôle. C'est d'ailleurs à la fois étonnant et dommage qu'il n'ait même pas été nominé aux Oscars car son jeu dans "Le Cas Richard Jewell" est excellent. Il arrive à nous faire attacher fortement à son personnage avec son air simplet (trentenaire souffrant de son poids et vivant encore chez sa mère), mais il arrive à la fois à être très drôle, et surtout touchant, montrant à quel point c'est une bonne personne, et qui défend sa dignité et son innocence auprès des forces de l'ordre et surtout des médias qui lui empoisonnent la vie et c'est également ses différentes relations, notamment avec sa mère et son avocat, qui sont tout autant des points forts du film. Sam Rockwell dans le rôle de Watson Bryant, l'avocat de Richard Jewell, fait également preuve d'un grand talent. Il joue très bien l'avocat, qui malgré son caractère irritable et son air d'avocat décontracté, fait tout pour venir en aide à son client. Mais cette relation gagne de l'ampleur car il y a vraiment un lien fort qui se crée entre eux, passant vraiment à une relation amicale. Kathy Bates dans le rôle de Barbara Jewell, la mère de Richard, elle aussi est parfaite. Très touchante, elle joue extrêmement bien la mère qui, par amour, est prête à tout pour protéger son fils et sa relation avec lui est fortement émouvante. Même si elle n'a pas eu l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle, Kathy Bates nous a prouvé encore une fois son talent d'actrice. On a également John Hamm dans le rôle d'un agent fédéral, qui lui aussi s'investit très bien durant toute l'intrigue, avec un charisme de fou. Mention spéciale en tout cas à Olivia Wilde, qui joue une journaliste fourbe et impitoyable prête à tout et n'hésitant pas à descendre Richard pour obtenir le scoop du siècle, bref, une sacré garce quoi ! Même si son personnage est détestable, elle n'est pas caricaturée et elle dégage une charme de malade et ça fonctionne. Ian Gomez s'en sort très bien aussi et forme un bon duo aux côtés de John Hamm. Les autres acteurs, Wayne Duvall, Dylan Kussman, Mike Pniewski, Nina Arianda, s'en tirent bien aussi. En conclusion, "Le Cas Richard Jewell" est un film que je vous recommande vivement. On est pris tout du long par ce long-métrage rempli de tension, d'émotion et de suspens. Ça peut aussi nous dégager un message, comme quoi l'influence des médias sur la vie personnelle des gens. Bref, c'est une intrigue impeccablement bien formulée, on est captivé tout du long, du pur Clint Eastwood, donc jetez-vous dessus, car que vous soyez fan de sa filmographie ou non, ce film parle à tout le monde.