Au terme du visionnage d’une création aussi singulière qu’alambiquée, les questions fusent ; les réponses, quant à elles, ne pointent que très rarement le bout de leur nez. Mais n’est-ce pas là l’effet escompté ? Serait-il légitime, voir même, coutumier, que de se conformer à une seule et même norme lorsqu’un genre cinématographique à la tête sous l’eau ? A cette énigme, Conrad Vernon, Greg Tierman, ainsi que leurs disciples, ont semble-t-il donné la meilleure des alternatives possibles. Car entre « Superbad » (2007) et 2016, le projet « Sausage Party », alors simple délire de potes sous acides, est monté en puissance, si bien que cette « foutaise » (appellation d’origine contrôlée) a tout de même fini dans les bacs de SONY PICTURES ! Et ça, personne n’aurait pu le deviner il y a encore quelques mois.
Pour parler concret, il faut parler cru : « Sausage Party » est une aberration pornographique qui trouve sa force en l’utilisation intelligente de subterfuges limitant la censure. Sexe, drogues et tacos sont au rendez-vous dans ce film d’animation parfois crade, parfois (trop) audacieux, mais souvent, au ton juste. Les scénaristes ont bien joué le coup, car si les rencontres ne se font plus au hasard, les situations, elles, prêtent à confusion. A l’instar de certains dialogues hautement tendancieux et irrévérencieux, certaines scènes sont nettement plus sérieuses : la découverte de l’au-delà et la course poursuite avec le caddie, qui accentuent ce sentiment d’agression, en sont les parfaits exemples. Le reste, tout aussi malin, fait bien comprendre aux réfractaires qu’il ne faut pas s’abuser des bonnes choses, et qu’un sous neuf vaut mieux que deux obsolètes. Le héros, bien dressé, est prêt à nous catapulter (d’amour, bien sur).