Une animation qui donne enfin vie aux supermarchés et aux produits dans les rayons. Si cela parait stupide au premier abord, ça ne l'est pas, à l'époque où nous vivions à proximité de la nature, les contes et les animations faisaient parler les animaux, après les jouets, ce fut aussi autour des véhicules avec Toys story Cars et Planes, aujourd'hui c'est au tour des petites saucisses, des chips et des paquets de lessive. Sausage Party n'inaugure pas les univers où les objets et les aliments sont anthropomorphes, mais il inaugure un traitement assez surprenant du sujet. Sausage Party ne laisse pas indifférent, il surprend, et c'est devenu tellement rare !
Sausage Party n'est pas l’animation que vous pensez, c'est trash, c'est iconoclaste, c'est vulgaire et bien épais. Islamisme, sionisme, antisémitisme, nazisme, homosexualité, handicap, Sausage Party n'a pas peur de mettre les pieds dans le plat ! Nous ne sommes pas chez Walt Disney, ici on se drogue, on est bien gore et la seule chanson cul-cul du film, se moque des chansons cul-cul.
Très bonne qualité d'animation, gags excellents, allusions cinématographiques absoluement époustouflantes, une très grande créativité, allusions osées à des personnages connus, c'est bien fait et ça ne laisse pas indifférent. Derrière l'aspect totalement idiot, crétins, débile et même un peu lourd, il y a une magnifique démarche humaniste et universelle. Un message clairement anti-religieux, une transposition qui parle de notre condition humaine, les saucisses, c'est nous. Au lieu de nous distendre, de nous disputer, de nous opposer, de nous génocider, de nous infliger des dogmes et des vérités toutes faites, de suivre des gourous et des pouvoirs qui se nourrissent de nous, si nous nous unissions ? Un véritable appel. Le paradis, c'est ici et maintenant, le monde à construire n'est pas dans un hypothétique au-delà, mais bien celui dans lequel nous sommes aujourd'hui. Derrière la débilité apparente il y un message de fond. Décidément nous ne sommes pas chez Walt Disney ! L'Amérique athée se lâche et comme souvent, lorsque les américains veulent être transgressifs ils ont du mal à le faire sans dire de gros mots et parler de zizi, ce côté puérile est certainement le point qui dessert Sausage Party.