Décevant...
Cette adaptation américaine de Ghost in the Shell démontre très bien que ces derniers n'ont vraiment aucune finesse. Le travail était pourtant déjà fait et il suffisait simplement de le retranscrire en film. Malheureusement, on passe d'un questionnement philosophique sur l’existence à une simple histoire de vengeance vue et revue des centaines de fois et prévisible à souhait. Ghost in the Shell, l'original, est beaucoup plus subtile et le message n'est pas du tout le même que ce mélange de scènes cultes des deux films d'animation. Parce qu'en plus ils ont repris certaines scènes à l'identique sans trop se fouler. C'est sympa comme clin d’œil mais à la fin on se dit que c'est carrément facile vu la qualité générale de l'adaptation.
C'est très américain au final. Il fallait garder la bagarre et mettre en avant l’héroïne en la rendant unique et on peut dire que c'est réussi. Mais c'est très fade. C'est dommage car l'ambiance est pourtant assez bien retranscrite. Les décors et les effets spéciaux sont superbes mais le film n'a pas d'âme.
Parler du passé du major ne me dérangeai pas jusqu'à ce que je comprenne où on allait m'emmener. Le film glisse tout d'un coup dans le médiocre, avec la traque "du gentil" qu'on voit sans arrêt dans le cinéma américain. Captain américa, Robocop où là aussi il fallait finalement éliminé cette création "incontrôlable", comme dans iRobot avec Sony. La vengeance de l'ancien cobaye... Du vu et du revu...
C'est bien d'avoir voulu amener les gens à réfléchir sur les origines de cette nouvelle façon de vivre, dans des corps mécaniques. Montrer les sacrifices pour y parvenir. Mais ce n'était pas du tout le sujet de l’œuvre originale puisque le major n'était pas la seule dans son genre, bien au contraire. Mais bon, c'est Scarlett Johansson, faut la rendre encore plus badass que les autres, avec son corps de rêve qu'on va pouvoir exposer dans un prochain épisode. Car la fin pue la suite douteuse. Mais là encore, exit le questionnement philosophique, on change carrément tout. Ils auraient du s'inspirer de Lucy, avec Scarlett aussi d’ailleurs, ou de Transcendance avec Johnny Depp où les héros finissent dépersonnalisés pour évoluer, devenir autre chose de supérieur. Parce que c'est justement le sujet de Ghost in the Shell, la transcendance. Le major fusionne avec une forme de vie numérique, le Puppet Master, "le méchant" de l'animé, pour évoluer et devenir ce qu'on pourrait appeler Dieu. Car elle cesse d’exister en tant qu'humaine, tout comme l'IA cesse d'exister en tant qu'IA, pour former une nouvelle forme de vie sur l'ensemble du réseau (le net). Elle oublie son corps pour cela. On la verra d'ailleurs rendre visite à Batou, dans le deuxième film d'animation, en prenant le contrôle d'autres corps. Elle veille sur lui, l'accompagne, elle peut être partout et nul part, tout comme Dieu qui observe les hommes. C'est ça Ghost in the Shell, pour moi. On a créé Dieu ! Comme dans Lucy ou Transcendance.
Mais là non. On ne peut pas faire "mourir" Scarlett et la transcender. Il faut son corps à l'écran, ses fesse et ses seins... C'est vraiment un beau gâchis.