"The Walk" s'ajoute à la longue liste des biopics que le cinéma compte à son actif...
Si ce tout dernier né choisit un équilibriste pas si connu dans nos mémoires, son exploit unique et spectaculaire par le symbole architectural auquel il renvoie, est pour le moins original, saisissant et vertigineux dans tous les sens du terme !
Un double hommage à l'artiste et à son délire dans les airs, mais aussi à l'homme bâtisseur et à ce qu'il a pu créer en tant que prouesse technologique dont ces Twin Towers, tours mythiques disparues, en sont le reflet.
Mais en réalité, à travers l'histoire de ce funambule, on a presque envie de ne se pencher que sur la performance ultime de Philippe Petit lui-même, à NewYork précisément, qui à elle seule vaut le détour...
En effet, la première partie du film suit une narration classique et assez gentillette, dont le héros commente lui-même ses étapes du haut de la flamme de la statue de la liberté !
Cet aspect redondant a un côté kitsch qui va avec l'esprit un peu clownesque du funambule et de sa bande de copains tous plutôt farfelus.
On les suit tous sur un ton léger, sans vraiment les prendre au sérieux avec même un sentiment de ne pas trop croire à ce projet jusqu'à la traversée des Tours de Notre Dame de Paris, déjà autrement plus saisissant et révélateur...
Ensuite, l'enjeu est véritablement de taille avec la réelle préparation de l'événement phare que l'on attend de pieds ferme !
C'est dès ce moment que tout prend forme, la matière et la rudesse des gratte-ciel, l'aspect technique et le danger déjà ressenti...
Et là, enfin on se sent tout petits et fragiles, happés par l'immensité de ce que l'on aperçoit...
Difficile de décrire les sentiments ressentis quand le vide sur NewYork est là sous nos yeux, encorde plus pour celui qui a le vertige comme moi !
On passe par tous les états comme jamais je n'aurais pensé le faire face à un simple écran de cinéma !
Peur, fébrilité, moiteur, nervosité, angoisse, nausée à la vue du gouffre de 417 mètres de haut, telles deux montagnes de béton si présentes et palpables, alors que depuis 14 ans elles n'existent pourtant plus du tout et ce, depuis ce fameux 11 septembre, journée noire de l'histoire de l'Homme !
Cette traversée semble alors interminable et devient difficilement supportable plus elle dure dans le temps, et le pourquoi de ce projet si vital nous taraude à chaque instant ...
Chaque geste, chaque position que prend Philippe Petit, devient fascination mais aussi torture mentale pour le spectateur qui ne sait lui comment se placer face à ce qu'il a sous ses yeux !
On s'accroche à son fauteuil, on en sert les accoudoirs de peur de tomber et d'être précipité dans le vide avec lui, bien qu'on en connaisse évidemment l'issue !
C'est donc fou comme la façon de filmer cette traversée unique avec des images de synthèse si bluffantes, peut faire comme effet inattendu et ravageur pour notre petit cœur qui ne demande qu'à se décrocher à chaque instant !
Qu'il est doux et rassurant ensuite de fouler un sol bien plat et solide de ses deux pieds ou même de grimper un simple escalier droit dans ses bottes !
Pour ce faire, le cinéaste a misé sur Joseph Gordon-Levitt, plutôt crédible, un acteur bien dans le moule du personnage tel qu'on nous le décrit, insouciant, immature mais déterminé et prêt à tout pour réaliser ses rêves jusqu'au bout de son fil...
Une montée d'adrénaline incroyable que nous réserve Robert Zemeckis, dont rien que cet exploit insensé vaut à elle seule tout l'intérêt du film...