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    Fierté
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    Sylvain P
    Sylvain P

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    3,5
    Publiée le 6 février 2014
    Avec violence et finesse, ce court-métrage montre l'homophobie familiale banale, vécue tant en France qu'en Bulgarie. Un monde s'écroule pour la vieille garde tandis qu'un nouveau point pour le jeune homme.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 19 octobre 2014
    Yect, film de Pavel Vesnakov, cinéaste bulgare, est le troisième volet d’une trilogie initié en 2011 avec Trains et poursuivi en 2012 avec The Paraffin Prince. Chacun des trois courts-métrages explore l’incompréhension intergénérationnelle. Dans Yect que l’on peut traduire par fierté, on suit un vieux chauffeur de taxi, Manol (Mihail Mutafov) qui espionne son petit-fils, Georgi (Aleksandar Aleksiev) dont il a la charge. C’est que Georgi a un petit copain, situation inacceptable pour le vieux patriarche. Malgré la bienveillance de sa grand-mère, Kapka (Ani Bakalova), le jeune homosexuel va subir une humiliation tragique par son grand-père. Le vieil homme n’est pas au bout de ses surprises, sa fille, Petya (Svetlana Yancheva) divorce après vingt ans de mariage. Vesnakov explore avec tendresse la fierté mal placé d’une vieille garde qui n’a pas su s’adapter. Manol, s’énervant, n’interroge-t-il pas sa femme sur l’impossibilité des pratiques homosexuels en U.R.S.S ? Le vieux loup de mer ne crie-t-il pas aussi son amertume envers un temps révolu ? La libéralisation du pays n’a-t-elle pas été vécu comme un retour en arrière pour beaucoup de famille plongées dans la misère ? Bien sur, toute notre empathie se transfère vers le pauvre Georgi, mutique, forcé d’écouter les violentes remontrances de son aïeuls mais il y a chez l’incompréhension de Manol également quelque choses de touchant. Les deux acteurs sont tout simplement profondément émouvant. Sans un mot, Aleksandar Aleksiev nous entraîne avec lui au bord des larmes. Georgi est le pionnier d’une société nouvelle, le symbole des libertés conquises tandis que Manol incarne une tendance réactionnaire dont il semble pourtant souffrir réellement. Quelques instants, parce qu’il finit par se calmer, on imagine qu’il acceptera l’inévitable mais le film se clôt sur l’incompréhension du vieillard. Sa fierté, mal placé, ignore la raison et le progrès.

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