Avis : L'Apôtre - Page 2

Merci pour ce très beau film qui, quoi qu'en disent certaines critiques, ne souffre d'aucun manque de moyen. Il est largement porté par son sujet et la justesse de la mise en scène. C'est un film qui rapproche plus qu'il ne divise avec d'excellents acteurs. J'ai lu qu'à cause du sujet "délicat" de son film la réalisatrice n'avait pu décrocher aucune subvention de l'état ... et si l'on touchait là du doigt la véritable intolérance.

J'ai beaucoup aimé ce film qui aurait pu tomber facilement dans la caricature et les clichés, et qui au contraire, s'efforce de saisir, de façon nuancée, ce phénomène difficilement représentable qu'on appelle la foi : une grâce qui peut vous tomber dessus sans crier gare, comme cela a pu arriver, au siècle dernier, à l'un de nos grands poètes, Paul Claudel, issu d'un milieu très anticlérical et touché par cette grâce alors qu'il assistait, en curieux, à l'office des Vêpres, à Notre-Dame. Dans ce film, Dieu est venu rejoindre Akim dans sa volonté d'être un musulman exemplaire (il suit une formation d'imam), et lui a montré qu'au delà des traditions reçues, toute idée que l'on se fait de Lui est nécessairement incomplète et, bien souvent, à l'image de nos propres limites... Ce film invite tout croyant, et toute personne en recherche, à ne pas craindre d'aller au-delà de ce qu'il/elle a reçu en ce domaine, non pas pour rejeter ce "patrimoine", mais pour le vivre pleinement : on n'a jamais fini de chercher Dieu. Merci Cheyenne Carron !

Un film très français, peut-être bien trop français même. La réalisatrice revendique d'ailleurs ces inspirations chez Bresson, Pialat, etc. Déjà, ces références sont un peu datées (Klapisch, Besson, Jeunet me parlent davantage). Dans ce genre "cinéma français", qui plaît on ne peut plus à une certaine intelligentsia parisianiste un peu snobinarde sur les bords, le film est très réussi. Certes, le scénario va déranger nos snobinards comme les gêne un peu ce qu'écrit Houellebecq tandis qu'ils apprécient son style (qui est ce qu'il y a de plus mauvais chez Houellebecq). Mais on trouve ici, comme dans tout film bien "art et essai" comme il faut, ces mêmes focalisations sur "les gens", ce même naturalisme (qui était déjà ce qu'il y a de plus mauvais chez Zola) et pire, ces moments où l'on fait beaucoup de bruit, chacun hurlant à qui mieux mieux, comme dans tout bon mauvais téléfilm. Passons sur ce cliché de la caméra qui a la tremblotte pour faire "vrai", façon ce nanar à succès Blair Witch. Le cinéma c'est l'image animée (mais pas par un caméraman souffrant de Parkinson), or, ici, les images fussent-elles belles, ça cause trop. Si c'est pour la causette, je préfère ouvrir un bouquin, ça va plus vite et la vie est courte. Le côté catho Vatican II-aimez-vous-les-uns-les-autres me déplaît aussi, mais c'est loin d'être ce qui me fait ne pas aimer ce film. J'avoue : je n'ai même pas pu tenir jusqu'au bout, et ce qui m'a le plus dérangé, c'est un conformisme qui rapproche plus Cheyenne Carron de Gaspard Noé (qui n'a pas fait que de mauvais films) que de Mel Gibson, pas un spiritualisme ni un christianisme que j'aime à trouver dans d'autres oeuvres (L'Evangile de Pasolini par exemple). Je mets la barre trop haut dans mes comparaisons, mais s'attaquer à de tels sujets exige, sauf à blasphémer, d'être à une certaine hauteur qui n'est pas approchée ici. Oui, je ne suis pas touché du tout par ce cinéma-là, il m'ennuie énormément.

L'apôtre est un film remarquable, avec d'excellents acteurs. C'est aussi un film engagé, qui aborde un sujet difficile et laisse percevoir une lumière d'espérance, grâce à"cet apôtre", qui nous donne une leçon de courage. Il a rencontré celui qui est "le chemin, la vérité et la vie" et prend des risques pour le suivre. Quel témoignage !

Sensible et juste, ce film est plein de force. La conversion est traitee avec émotion et crédibilité. les rôles sont admirables. Un film qui m'aura marqué. Bravo!

Plébiscité par les Catholiques de droite (et largement promu par les militants de la droite extrême), L'apôtre de Cheyenne Caron se veut être le film de la discorde, censé illustrer la difficile conversion d'un aspirant Imam à un Catholicisme présenté ici sous sa forme la plus simpliste qui soit (avec en sous texte, des bons relents d'Algérie Française...

Cumulant tous les poncifs possible en plus des approximations relatives à une religion Musulmane visiblement méconnues par la réalisatrice (On passera la vision Chrétienne d'un Islam fantasmé au possible malgré la pseudo rigueur affichée) que ce soit dans l'exposition d'un clergé inexistant se réunissant au choix dans une salle de gym affublée de tapis ou dans un salon de thé (bonjour les clichés!!) et son cursus imaginaire pour devenir Imam (ici assimilé à un prêtre qui croirait en un Dieu qui punit au lieu d'un Dieu qui aime...), qui non contente de nous donner des cours de religion cinématographique à l'aune de son militantisme communautaire objectif, s'imagine pertinente en nous présentant un personnage sûrement trentenaire (sosie de l'humoriste Smaïn) materné comme un gosse et sous tutelle idéologique, voir sans réelle conviction propre (pas facile quand on est surveillé par la gestapo barbue) qui n'hésite pas à décrocher son téléphone en pleine prière (par conviction sans doute) tel un gamin incapable d'assumer ses choix comme l'atteste tout le reste du film montrant pèle-mêle ce dernier découvrir le Christ et les églises qu'il n'a jamais vu (Les Chrétiens ont ils jamais vu une Mosquée ailleurs qu'à la télé pour la plupart?) au détour d'un chant Chrétien récité sur le même thème que l'hymne national Israélien (le signe d'une allégeance secrète?

Prosélyte en tout point, le film ne sert qu'à déconsidérer une religion au profit d'une autre, développant implicitement l'idée que tout(e) bon(ne) Musulman(e) est en vérité un(e) Chrétien(ne) en puissance, la pureté morale et bienveillante étant intrinsèquement liée à l'amour de Jésus (mais en tant que fils de Dieu, bien sûr) ce que notre apôtre en devenir ne savait pas avant de se confier au curé et à l'autre "apostat" maghrébin (avec le petit passage sur l'intolérance consubstantielle des Musulmans tuant ou frappant par "devoir religieux" ceux de sa condition) évacuant du même coup tous les sujets épineux (genre pédophilie) concernant un dogme ne produisant pas forcément que des gentils non plus (à moins de croire que seul l'Islam à le monopole de l'extrémisme, ce que quelques cours d'Histoire et d'actualités risqueraient de mettre à mal

Victimisé lors de sa sortie (pour mieux lui faire de la pub) "L'apôtre" de Cheyenne Caron reflète au final bien plus la problématique d'une femme ayant un contentieux personnelle avec ses origines qu'autre chose, dissimulant sa frustration et sa haine derrière des oripeaux faussement nobles (pas très Catholique tout ça quelque part...) et profitant de l'atmosphère politico-médiatique Islamophobe actuelle pour mieux nous vendre sa camelote supposée soulever la problématique des conversions Musulmanes au Christianisme malgré l'affolement général traduisant l'inverse.

T'as raison Cheyenne, rien n'est plus beau que la foi, c'est d'ailleurs tout ce qu'il te reste d'une certaine façon...

Un film très émouvant. J'avait des larmes aux yeux à la fin du film.
Le joue de l'acteur Fayçal Safi est formidable! Il donne tout dans le film. J'ai hâte de voir la suite de sa carrière.
Le "standing ovation" que j'ai pu constater à la fin du film, preuve bien sa réussite.
C'est dommage qu'il ne le projettent que dans une seule salle à Paris (cinéma Balzac).
Un film à ne pas manquer!!!

Très bon suspens ('jai été agréablement surpris car en voyant la bande annonce j'ai eu peur d'avoir tout vu). Sujet très original (existe-il des films modernes sur ce sujet ?). Les acteurs sont tous très bons sauf peu-être un. Bravo !

beaucoup de fausses notes pour ce film amateur, mais en prenant pas mal de recul on en ressort du bon. Je pense que ce film doit être très difficile à regarder pour un non croyant, car il parle de religion(s) de l'intérieur, et les problèmes rencontrés, les centres d'intérêts et les diverses discutions et débats seront étrangers à ceux-ci, d'autant plus que le jeu de certains acteurs (bénévoles je sais, mais quand même) laisse franchement à désirer. mention spéciale quand même au frère qui est vraiment convaincant dans un rôle pas forcément évident.

Je viens de voir ce film à partir d'un DVD car il y a trop peu de salles qui le projettent. On peut être surpris par ces mouvements de caméra auxquels on est peut habitué mais n'est-ce pas une façon d'illustrer ce nous sommes parfois dans la vie, ballottés entre notre vie intérieure et le monde qui nous entoure avec sa violente réalité, même dans une famille unie autour de sa tradition, son honneur mais qui avec le temps et l'amour entre ses membres parvient à "déverrouiller" la tolérance. Maïmonide,philosophe Juif, dans son Livre des Egarés, disait au XII eme s. : "Ces grands maux que les hommes s'infligent les uns aux autres , à cause des tendances, des passions , des opinions et des croyances découlent tous d'une privation, car ils découlent tous de l'ignorance". Ce film nous parle d'un sujet que l'actualité rends plus sensible, mais n'oublions pas qu'en cette année 2015, nous célébrons les 500 ans du début de la Réforme en France,le souvenir d'une guerre fratricide et violente entre Chrétiens Catholiques et Protestants au cour de laquelle certain(e)s ont été anéanti(e)s, jetés aux galères, emprisonnées à la cime d'une tour durant 30 ans à cause d'une conversion à une autre confession. N'ignorons pas que certaines situations du film "L'Apôtre" sont certainement un miroir de ce qui s'est passé cinq siècles plus tôt dans notre histoire. Bravo et merci à la réalisatrice, aux acteurs pour cette piqûre de rappel.

Le film l'Apôtre mérite-t-il les éloges reçus ?

Certes, on peut reconnaître à la réalisatrice le courage d'avoir choisi un thème intéressant et excuser beaucoup de défauts liés au très faible budget de ce film. Mais la réalisatrice n'est pas à la hauteur du thème choisi.

Le film est très pénible à regarder, et même écoeurant à cause de l'instabilité de la caméra qui donne la nausée. On croirait un film tourné par un néophyte du caméscope, ce qui n'est pas excusable de professionnels qui auraient au moins pu se faire prêter un pied !

Et beaucoup de choix de la réalisatrice rendent son film difficilement crédible.

Le pivot du film de son film est une anecdote qu'elle a vécue dans son enfance dans la Drôme: un prêtre dont la soeur avait été assassinée par un jeune marocain avait voulu rester au village pour aider les parents du meutrier (ses voisins) à vivre. Le choix évangélique d'un prêtre dans un village où tout le monde se connaît ne signifie plus rien dans la transposition en région parisienne, alors que l'assassin est dit être d'une "cité" qu'on ne voit jamais, bien loin des quartiers relativement cossus que montre le film (même si c'est Montreuil en Seine St Denis).

Autre incongruité: lorsque le héros assiste pour la première fois à un baptême, l'assemblée chante un cantique sur l'air d'Hatikva, l'hymne national israélien, sans rapport avec la liturgie baptismale. Le spectateur se demande ce que vient faire ce chant ici. La réalisatrice semble l'avoir choisi juste parce qu'il lui plaît, mais sur le sujet de la conversion, c'est un argument bien faible par rapport à un poids symbolique très lourd et inadapté.

On pourrait citer bien d'autres éléments qui montrent comment la réalisation du film arrive à gâcher l'intérêt du sujet et la crédibilité de l'histoire.

La meilleure partie du DVD est le bonus, où la réalisatrice commente son film. Car on peut l'apprécier comme une comédie, si on accepte de rire de l'ingénuité de la réalisatrice et de sa vulgarité plutôt que de s'en affliger.

Elle y accumule les remarques naïves, et parfois désobligeantes pour ses collaborateurs. Ce commentaire donne l'impression d'une adolescente qui commenterait son premier montage vidéo dans son collège ou son lycée, et dont l'inspiration sur un sujet aussi symbolique et fort se limite à choisir des images qui lui plaisent de tel quartier ou des scènes qu'elle pense réalistes.

Quelques exemples
- elle a choisi une musique entendue ailleurs, mais elle ne sait même plus le nom de celui qui a fait la musique de son film
- elle a fait le film sans s'être documenté, en ne connaissant rien à l'Islam, et en se faisant tout expliquer par ses acteurs
- elle se vante de ne même pas avoir eu les autorisations du maire pour tourner dans la ville, et d'avoir quand même filmé sur place

Sachant que la même réalisatrice se vante par ailleurs d'être autodidacte, sans avoir assisté d'autres réalisateurs, on ne peut que lui conseiller de proposer le beau thème de son film à un vrai réalisateur pour un remake immédiat, et d'avoir l'humilité (vertu chrétienne bien utile pour une convertie en instance de baptême lors du film) de regarder comment des vrais réalisateurs inspirés travaillent.

Malgré un tout petit budget un film intense d une grande actualité et courageux avec un acteur formidable

Cheyenne Caron est une réalisatrice plutôt confidentielle, mais j'avais beaucoup aimé "La fille Publique", alors je suis allé voir l'Apôtre, même si le sujet m'intéressait moyennement. et bien, je n'ai pas regretté. les acteurs sont tous naturels (mention spéciale à Faycal Safi, excellent, et Brahim Tekfa, qui joue le frère, lui aussi très bon), et le traitement est réaliste. enfin, j'imagine. étant athée, toutes ces histoires de religion me sont étrangères, mais ce que la réalisatrice nous montre me semble crédible. le seul truc que je peux, éventuellement, reprocher, c'est son maniement de la caméra, qui manque parfois un peu de stabilité. mais rien de grave. je verrai avec intérêt son prochain film, à coup sûr!

un très bon film avec de très bons acteurs qui se donnent à fond pour nous montrer comment on entre dans la foi (les choix, les doutes,les renoncements ,les sensations) mais, c'est parfois et malheureusement un combat pour être ce que nous choisissons...
Ce film est un message de tolérance,,

J'ai vu ce film à sa sortie (2014), il y a 10 ans, dans une salle paroissiale du 7ème arrondissement de Paris.

Ce film avait été retiré très vite des salles publiques en raison du caractère "sensible" de son sujet.

J'avais beaucoup apprécié la sensibilité de ce film et le message d'espoir qu'il véhiculait.

J'avais été choqué à l'époque de la censure à laquelle avait été confronté ce fim .

Ce samedi 30 mars 2024, je vois en avant-première au cinéma Abel Gance de Courbevoie un nouveau film de Cheyenne-Marie Carron, "Que notre joie demeure", censé sortir le 24 avril.