Cette comédie légère et décalée, est sensible, juste, souvent drôle, et pleine de fraicheur grâce à la pétillante interprétation de Jenny Slate, même si un peu inégale
Version longue et au budget dérisoire d’un court-métrage bien accueilli dans différents festivals indépendants, Obvious child est une comédie romantique qui bouleverse les codes du genre en faisant de son héroïne une artiste de stand-up, experte en improvisation et en humour outrancier, apportant ainsi une dose importante de dialogues percutants et politiquement incorrect à la relation qu’elle va débuter avec un bel inconnu. Cette liberté de ton n’empêche toutefois pas à la réalisatrice-scénariste de construire son récit avec certains clichés tel que les parents divorcés ou le meilleur ami homo en guise de confidents. Et si le fait d’avoir introduit le thème de l’avortement, qui reste controversé dans l’Amérique puritaine mais ne pose aucun problème en France, afin de le dédramatiser et que la question de la différence de religion entre cette juive et ce chrétien n’est que survolé, laissent à penser que le film aurait pu aller plus loin dans sa volonté de bousculer les esprits en distillant un message féministe fort en opposition à la mièvrerie caractéristique de ce genre d’histoire. Mais quoi qu’il soit, on ne retiendra cette romcom rafraichissant que pour la découverte de la jeune et énergique Jenny Slate qui fait preuve d’un sens de la répartie énorme et d’un immense talent pour rendre très attachante son personnage pourtant harassant.
Ce film est drôle et moderne. Il ne laisse pas un souvenir impérissable, mais a le mérite de s'inscrire dans la lignée des vidéos/films/séries à l'humour très féminin, poussant l'anti-sexisme et l'égalité des sexes à bout, principalement dans les dialogues et les scenari. La subtilité du film repose dans son sujet même (une rupture, un mec pansement post-rupture, et pas de chance, une IVG), qui rappelle la vie quotidienne d'une jeune femme, toujours ancrée dans une société patriarcale, quelles que soient son positionnement sur la question de l'égalité des sexes. Bref, le film joue du vrai et met en lumière cette nouvelle vague du "y'a pas que les hommes qui sont sales! Les femmes rotent aussi!"
Film américain à petit budget, Obvious Child, qui traite notamment de la question de l'avortement, sait trouver le ton juste pour en parler. Pas tant dans sa réalisation, un peu trop classique, mais dans son écriture et, surtout, le jeu, touchant de naturel, de Jenny Slate. Pas le chef-d'oeuvre de l'année, non, mais un bon petit film.
Comme un cycle des saisons, la vie des personnages s’écoule lentement. La dramaturgie évolue tranquillement pour permettre à l’élément perturbateur, la révélation de la grossesse, d’arriver sans fracas, avec cette douceur caractéristique du film. La scène du test de grossesse est d’ailleurs très intelligente puisqu’elle retranscrit avec beaucoup de finesse, non sans humour - autre élément primordial de l’œuvre -, ce que doivent ressentir beaucoup de femmes durant les longues secondes avant l’affichage des fameux « traits ».
S’en suivent les réflexions autour d’un avortement. Encore tabou dans nos sociétés, cette comédie est l’occasion de dédramatiser un acte naturel et responsable. En cela, elle tranche par rapport aux clichés des films américains où le happy end passe par « ils vécurent heureux… mais eurent surtout beaucoup d’enfants ».
Œuvre comique mais œuvre utile, le cinéma de Gillian Robespierre semble bien parti pour délivrer des messages forts où simplicité et efficacité sont les leitmotiv.
On vit dans une drôle de société. Les femmes sont plus indépendantes, mais elles sont aussi plus seules face à leurs choix et leurs responsabilités. "Obvious child" décrit avec humour et tendresse, la situation d'une jeune new-yorkaise pleine d'optimisme et de force qui se trouve face à la nécessité d'avorter. Un film intimiste et émouvant sur un sujet trop souvent polémique.