C’est la cinquième fois que le metteur en scène Christian Petzold dirige la comédienne Nina Hoss dans l’un de ses films. Leur collaboration avait débuté en 2003 avec le drame psychologique Wolfsburg.
Le réalisateur Christian Petzold retrouve avec Phoenix l’équipe de son précédent film Barbara. En plus de la comédienne Nina Hoss, le cinéaste collabore une nouvelle fois avec le scénariste Harun Farocki et avec le chef opérateur Hans Fromm.
Phoenix a été projeté en avant-première internationale à l’édition 2014 du Festival de Toronto.
Christian Petzold s’est librement inspiré du roman Le Retour des Cendres de l’écrivain français Hubert Monteilhet. Le roman met également en scène une jeune femme qui revient de camp de concentration et tente de reconstruire sa vie.
L’autre livre qui a inspiré Christian Petzold pour réaliser Phoenix est un texte d’Alexander Kluge intitulé Une Expérience d’amour. Il s’agit du récit d’une expérience menée par les nazis qui consistait à stériliser une femme juive avec des rayons. Les nazis placent ensuite la femme avec son amant dans une pièce et attendent qu’ils fassent l’amour pour vérifier par la suite qu’elle est bien stérile. Cependant, les amants refusent de se toucher et sont exécutés. Christian Petzold était fasciné par cette insoumission et par le fait que cet échec des nazis est en réalité une victoire de l’amour.
Au début du film, des soldats américains demandent brutalement au personnage de Nina Hoss d’enlever les bandages qu'elle a sur le visage. En effet, les recherches qu’a effectuées le réalisateur lui ont fait découvrir qu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, de nombreux nazis se faisaient passer pour des blessés pour pouvoir fuir le pays et ainsi échapper aux Américains.
Le tournage a duré 36 jours à raison de 8 heures de travail quotidiennes.
Aux antipodes du film à grand spectacle, le réalisateur Christian Petzold a choisi de jouer la carte de la sobriété. Si certains décors de reconstitution de la Seconde Guerre mondiale se sont révélés très onéreux, le cinéaste n’a choisi de les montrer que quelques secondes : "C’est ça, la véritable richesse. Le danger, c’est de montrer trop longtemps ce qui coûte cher", déclare-t-il.
Speak Low, la chanson principale du film qui revient à plusieurs reprises, est une interprétation de Kurt Weill de 1943. Elle provient de la comédie musicale One Touch of Venus avec Ava Gardner. Le réalisateur Christian Petzold l’a choisie car c’était "l’histoire d’un Pygmalion qui veut épouser une femme. C’était la chanson parfaite", précise-t-il.