Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Matching P.
15 abonnés
133 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 10 février 2015
Nous nous trouvons dans une Allemagne en ruines, l'après-guerre vient de commencer.
Après une intervention réparatrice, Nelly rentre, traumatisée par ce qu'elle a vécu. Accueillie par une amie, elle commence une lente guérison physique mais aussi morale. Elle cherche son mari, bien qu'avertie de sa trahison. Lorsqu'elle le retrouve, il ne la reconnait pas mais veut se servir de sa "ressemblance" pour profiter de l'héritage de son "épouse". Elle se substitue ainsi à elle-même.
Nous assistons alors à un jeu de vérité, d'identité et d'apparence, et de doute.
Les nombreuses scènes dans lesquelles Nelly marche doucement, d'un pas hésitant, sans un mot, mais avec un regard tellement perdu, en quête de son identité, peuvent paraître longues à certains, elles nous ont au contraire beaucoup touchées. Encore anéantie, elle porte en elle toute l'horreur qu'elle a vue et vécue. Bien que très fragile, elle est déterminée face à cet homme dont elle est toujours amoureuse, mais elle a besoin de connaitre la vérité. On aurait aussi aimé connaître les pensées de Jonny, le mari, qui orchestre une mise en scène méticuleusement répétée.
La fin est d'une intensité bouleversante, la musique est belle et, bien plus qu'un support, elle sert de catalyseur pour la scène finale.
Nous sommes peut-être pas objectives pour ce film, toujours trop contentes de voir un film allemand. Nous apprécions beaucoup les deux acteurs Nina Hoss et Ronald Zehrfeld, déjà vus dans Barbara du même metteur en scène Christian Petzold.
On peut toutefois critiquer les nombreuses invraisemblances. Mais dans le fond, est ce que le film prétend être "historiquement correct" ou se veut-il une parabole d'une "renaissance de ses cendres" tel que Phénix de la mythologie, chaque personnage à la recherche de son moi et de sa place dans cette Allemagne en ruines ? Ce n'est pas par hasard que le cabaret du film s'appelle "Phoenix" !
La vie des êtres brisés qui peuvent se reconstruire constitue un bon sujet du cinéma et cela devient plus intéressant quand on s'appuie sur les conséquences de la deuxième guerre mondiale. Le film Phoenix de Christian Petzold correspond à cet objectif. Il s'agit d'un regard Allemand de cette guerre qui ne se limite pas à une simple apologie ou à une critique, mais à entrer dans la lutte d' un être humain qui essaie de retrouver ses repères en s'appuyant sur l'amour, le sentiment qui a permis à notre héroïne de survivre.Sans passer par le fatalisme et la prépondérance du Mal, thème qu'on trouve fréquemment dans le cinéma français, Sans avoir une succession technique des événements de la reconstruction de la personnalité humaine, Petzold nous fait sentir l' énergie psychique de l' héroïne grâce à la quelle elle parvient à survivre à reconstruire son existence physique et morale ainsi qu' à retrouver la référence de sa vie qui était son mari. Cependant, les retrouvailles ne sont pas faciles. Son mari ne la reconnaît pas. Il faudra qu'elle lui montre sa présence à travers un calvaire pénible qui lui révèle la force de son amour qui a pu la sauver. Un autre élément qui s'ajoute dans les points positifs c'est la discrétion et la bienséance. pas de scènes de violences qui caractérisent le cinéma américain, pas d 'histoires de coucheries inutiles qui caractérisent le cinéma français, ce film met en évidence l' économie des scènes qui s'appuient sur son objectif: La lutte de cette personne. Phoenix qui est le titre de cette œuvre met en évidence l' oiseau mythique dont la légende dit qu'il peut renaître de ses cendres et c'est le couple qui renaît ici. Un point négatif: La lenteur des scènes peut bien fatiguer le spectateur, voir le déconcentrer. La lutte de ce personnage peut mettre indirectement en cause la férocité du régime nazi , mais cette fois, il s'agit d'une discrétion qui donne une force particulière à cette œuvre, même si la lourdeur quelques fois peut déstabiliser le spectateur. Le film Phoenix nous présente une autre nouvelle école du cinéma et promet une belle perspective pour le septième art Allemand.
Un film qui se savoure une fois terminé. Tension, crainte d'un passage à l'acte violent autour de la vulnérable Nelly.. Un suspens parfois angoissant, l'attente d'un élément déclencheur empêche peut être de cerner toute la finesse du jeu de Esther/Nelly. Et pourtant par son seul jeu, dénué d'explications verbales, le personnage de johny prend une toute nouvelle facette. Oui Nelly joue le rôle d'Esther et cachée derrière ce masque, cette nouvelle peau à proprement parlé, elle réussit à nous transmettre tout son ressenti sur cet ancien amant merveilleux, sur ce manipulateur invétéré. Il a été celui pour qui elle a trouvé la force de lutter ...après avoir été celui qui l'a condamnée. Cependant aucune explication, aucun règlement de compte, aucune violence, tout en restant de marbre et en suivant à la lettre son rôle, Nelly parvient à nous transmettre toute l'amertume qui finit par la traverser. C'est l'histoire de deux protagonistes, chacun à double facette.. Le seul reproche serait une légère frustration en fin de film en découvrant que cette merveilleuse scène de chant est en fait la dernière. À voir donc mais surtout à revoir pour cerner pleinement le jeu remarquable des acteurs!
Un film déchirant... Enfin c'est l'effet qu'il m'a fait à moi. Un personnage féminin tout en résignation, qui ne lutte plus et accepte tout, jusqu'à la perte de son identité. Il est question de ressemblance, de renaissance et de reconnaissance, d'oubli, d'amour, d'avidité, de jeu de rôle, tout cela sur fond de shoah. "Love is a spark, lost in the dark too soon, too soon..."
Démarrage quelque peu difficile à comprendre, mais dès l'entrée des deux personnages principaux, tout va crescendo. Magnifique prestation des acteurs et une fin merveilleuse de suspense. A cinq minutes de la fin, on sentait que tout était possible. A voir absolument.
Phoenix nous emporte dans une histoire pleine d'ambiguité, qui rappelle même le Vertigo de Hitchcock. On est juste un peu déçu par le rythme de la mise en place, un peu pataud. Mais c'est pardonné, tant le film, malheureusement passé assez inaperçu, regorge de qualité, notamment sa mise en scène et son actrice principale, Nina Hoss, qui crève l'écran.
J'avais déjà vraiment apprécié "Barbara" et j'ai eu envie de voir "PHOENIX" dès qu'il fut à l'affiche du cinéma local "Le Bijou". Remarquable et à voir absolument ! Nina Hoss magnifique au delà de tout commentaire...
Très beau film, subtil et profond, sur le délicat sujet du retour des déportés, du chaos de l'après-guerre en Allemagne (ici Berlin), du sionisme "militant", etc, etc. Et des aventures personnelles incroyables, hallucinantes comme il y en a eu tant. A voir
L'histoire est passionnante et prenante. On pense que le film va prendre une direction et suspense ultime un changement intervient. J'ai adoré la mise en scène et la réalisation. Un beau moment de cinéma
Phoenix, dans son histoire dure et peu soutenable, nous fait une retranscription historique de l'état d'après guerre, quand tout devait être reconstruit. Le personnage de Nelly, elle aussi a tout à reconstruire, d'autant plus que son mari, étant persuadé de sa mort, refuse de la reconnaître. Le film joue ensuite magnifiquement sur cette situation dramatique.
Un film qui questionne sur la responsabilité de chacun, sur la confiance, sur la cupidité, sur le pardon et l'oubli. Une actrice formidable servi par un scénario qui résonne comme une gifle.
Je ne raconterai pas le film, d'autres l'ont fait. J'ai lu les critiques, des plus négatives au plus positives, et une question revient quasi dans chaque commentaire: comment Johnny n'a-t-il pu reconnaître sa femme, voilà partie seulement 1 an avant? L'expérience de l'Holocauste transforme, tant celui qui est pris, que cela qui dénonce. De la dénonciation, en 44, de l'arrestation de Nelly, Johnny savait qu'elle ne reviendrait pas. En 44, il est tard, dans la guerre. Des choses se savent. Il peut donc ne pas l'avoir reconnu, parce qu'elle est morte, pour lui, le jour de son arrestation. c'est la phrase redondante de Nelly qui le rappelle, tout au long du film : "je n'existe pas". Elle n'existe plus pour lui. Dès lors, il ne peut lui trouver qu'une vague ressemblance. Dès lors, il est fermé à toute interprétation (que nous, nous faisons, parce que nous savons qu'elle est Nelly) - c'est lui qui l'a dénoncée, donc qui l'a tuée. Revient-on de la mort?