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    Phoenix
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    133 critiques spectateurs

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    traversay1
    traversay1

    3 684 abonnés 4 890 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 février 2015
    Toute la question est d'y croire ou non. La femme de retour des camps de Phoenix, défigurée, retrouve un mari qui ne la reconnait pas. Dans le Berlin dévasté de l'immédiat après-guerre se noue une relation ambigüe dans un couple qui fait doublement semblant. Ou pas ? Christian Petzold, sans nul doute le meilleur cinéaste allemand actuel, renvoie son pays à des démons loin d'être encore apaisés. Si le postulat de départ ne convaincra pas les incrédules, le cinéaste n'en signe pas moins un film étonnant, la reconstruction et la renaissance d'une femme qui va se frotter au danger de la vérité, au jeu du mensonge et des illusions. Le film est précis tout en laissant planer de nombreuses zones d'ombre, dans un lieu et une époque où, après la survie, est venu le moment du retour à une certaine normalité, celui ou il faut faire avec ou souvent sans. Visage défait, démarche hésitante, sourire absent, Nina Hoss se révèle encore plus stupéfiante que dans Barbara. Comme une héritière de la grande Jeanne Moreau, elle nous terrasse dans une dernière scène sublime.
    ffred
    ffred

    1 744 abonnés 4 028 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 février 2015
    Trois ans après, l'équipe du très beau Barbara renait de ses cendres pour ce Phoenix. Le metteur en scène Christian Petzold reconvoque la même équipe technique et les mêmes acteurs pour remonter le temps, du rideau de fer à l'après-guerre. Le résultat est tout aussi convainquant, fait avec autant de talent et de sobriété. Une mise en scène simple, un scénario subtil et fort (même si légèrement invraisemblable...la chirurgie esthétique était-elle si avancée au lendemain de la guerre ?…). On suit le parcours de Nelly avec intérêt et émotion. Un acharnement légitime à vouloir retrouver sa vie d'avant qui nous étreint le cœur. Elle est incarnée avec force et sensibilité par une Nina Hoss tout aussi belle et formidable que dans Barbara. De nouveau face à elle, Ronald Zehrfeld s'en sort lui aussi parfaitement. Enfin, c'est techniquement superbe. Le réalisateur et l'actrice allemands nous offre donc un nouveau magnifique portrait de femme prise dans la tourmente de l'Histoire. Un très beau film sur les conséquences douloureuses de la déportation, le retour à la vie, l'amour inconditionnel et sur le pardon. Un mélo fort et émouvant traité comme un véritable thriller avec une fin magnifique. Une belle réussite.
    Julien D
    Julien D

    1 220 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 2 février 2015
    Avec le même duo d'acteurs, la même équipe technique et le même souci du cadrage qui ont fait la renommée de son précédent film, Barbara, Christian Petzold signe un nouveau portait de femme en lien direct avec l'histoire de son pays. Une de fois de plus incarnée par Nina Hoss donc, l’héroïne de ce drame est une juive survivante défigurée des camps de concentration désirant refaire sa vie mais se retrouvant face à face avec un mari qui l’a trahie et qui ne la reconnait pas. Métaphore évidente de la difficulté de l’Allemagne d’admettre sa culpabilité dans l’holocauste, cette situation est aussi peu vraisemblable qu’elle est mal exploitée par un scénario qui s’étire dans une mise en scène austère. Jusqu’à la bouleversante scène de fin, le film semble ne faire que répéter les mêmes scènes de dialogues de sourds entre Nelly et Johnny. Dans cette reconstitution du Berlin en ruine de 1945, le seul personnage secondaire à être développé est celui de la meilleure amie de Nelly, une militante sioniste dont le parcours aurait sans nul doute servi de pitch à un film bien plus passionnant.
    Jorik V
    Jorik V

    1 284 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 14 février 2015
    Il y a un énorme problème dans ce film allemand : la cohérence. Il est en effet difficile d’avaler que malgré une reconstruction faciale, le mari de notre héroïne ne la reconnaisse pas. Dès lors, toute la construction du film semble bancale. Impossible de croire à tous les éléments narratifs qui vont suivre dès le second tiers du film lorsqu’ils se retrouvent. Ce n’est pas vraiment une invraisemblance ni une facilité scénaristique sur laquelle on pourrait fermer les yeux, juste tout le postulat de « Phoenix » qui s’en retrouve mis à mal. Il est donc clair que le spectateur aura beaucoup de mal à montrer de l’intérêt jusqu’au dénouement, malgré tout beau et peut-être la plus belle séquence du film qui a la bonne idée d’éviter le trop-plein démonstratif.
    En dépit de cela, on ne peut nier certaines qualités au long-métrage. La réalisation et la tonalité générale sont plutôt ternes peut-être pour coller au plus près de cette atmosphère d’après-guerre dans laquelle se déroule le long-métrage. Mais la reconstitution du Berlin de cette période est pertinente et réussie et le début du film parvient à intriguer.
    Bizarrement le personnage de la meilleure amie juive qui aide Nelly Lutz à se reconstruire physiquement et mentalement est le plus intéressant. Elle représente tout un pan de la communauté juive qui n’arrive pas à pardonner et voit en l’ancienne Palestine, une terre d’accueil pour son peuple. Un personnage qui fait résonner l’actualité de manière plus significative qu’il n’y parait. Dans tous les cas, c’est peut-être abrupt de le dire mais le film n’aurait pas du exister dès lors qu’il frôle l’inconcevable à chaque instant dans un contexte pourtant on ne peut plus concret.
    Yves G.
    Yves G.

    1 517 abonnés 3 532 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 février 2015
    Vous avez adoré "Barbara" ? Allez voir "Phoenix", le nouveau film de Christian Petzold avec ses deux acteurs fétiches, Nina Hoss et Ronald Zehrfeld.
    Le réalisateur allemand y poursuit l'étude des traumatismes de son pays. Après l'oppression communiste en Allemagne de l'Est, place au difficile retour des camps de la mort en 1945.
    Nelly en est sortie défigurée. Une chirurgie esthétique lui a donné un nouveau visage. Son amie Lene la pousse à quitter l'Allemagne pour Israël. Mais elle veut d'abord retrouver son mari, Johnny.
    Comme dans "Barbara", Petzold excelle à peindre la confusion des sentiments. D'un côté Nelly, prisonnière de l'amour qu'elle porte à son mari. De l'autre Johnny dont on apprend vite l'étendue de la traîtrise.
    Et un épilogue qui sonne comme un coup de théâtre libérateur.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 806 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 6 novembre 2020
    Il existe une pléthore de films traitant de la seconde guerre mondiale et de l'holocauste mais relativement peu traitant de l'Allemagne après la guerre et du sort des personnes qui reviennent des camps de concentration ou des camps de prisonniers. J'étais donc content de regarder Phoenix. Le film capture avec succès la période avec des soldats d'occupation et américains. Le Berlin réduit en décombres et des gens qui luttent pour survivre et s'adapter aux nouvelles réalités est bien. Malheureusement l'histoire s'enlise dans une intrigue invraisemblable après l'autre ce qui la sape de toute force dramatique malgré une bonne interprétation des acteurs. Le thème musical récurrent qui figure dans le dénouement est Speak Low de Kurt Weil. Dans le scénario elle et Johnny avaient interprété la chanson. Kurt Weil alors qu'il avait fui l'Allemagne nazie sa musique était jugée décadente et n'aurait pas pu être jouée en Allemagne en 1944 ou vers cette date. Nelly a été arrêtée en octobre 1944 Johnny avait divorcé de Nelly la survivante quelques jours seulement avant son arrestation apparemment sans préavis ce qui pourrait être possible parce qu'elle est juive mais alors quel droit pourrait-il avoir sur son héritage après la guerre. Un film profondément insatisfaisant...
    velocio
    velocio

    1 331 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 juin 2015
    Ces 8 dernières années, "Yella", "Jerichow" et, surtout, "Barbara" ont fait de Christian Petzold le chef de file de la Nouvelle Vague du cinéma allemand. "Phoenix", son dernier film, est une adaptation cinématographique très libre de « Le retour des cendres », un roman écrit par l’écrivain français Hubert Monteilhet au début des années 60. Dans ses films précédents, Christian Petzold auscultait avec talent et précision l’Allemagne de la 2ème moitié du 20ème siècle. Dans "Phoenix", il remonte plus loin dans le temps : plus précisément en 1945. Jeune femme juive, Nelly a connu Auschwitz, elle en est ressortie vivante mais défigurée. A son retour à Berlin, elle a deux buts : se faire refaire un visage ressemblant le plus possible à celui d’avant et retrouver Johnny, son mari. Le fait d’hériter de tous les biens de sa famille, en tant que seule survivante, est, en quelque sorte, le cadet de ses soucis. Son amie Lene, employée de l’agence juive, ne demande qu’à l’aider en ce qui concerne le premier but mais renâcle au sujet du second : Johnny aurait trahi sa femme et aurait été responsable de son arrestation. Si on arrive à dépasser la surprise que l’on ressent lors de la première rencontre de Nelly et Johnny, on trouvera dans "Phoenix" les mêmes qualités que dans les films précédents de Christian Petzold : une grande maîtrise dans le choix des plans, une grande rigueur dans la mise en scène, une excellente direction d’acteurs et un montage qui donne à chaque plan la bonne longueur. Sans insister, il montre les séquelles laissées chez celles et ceux qui ont baissé les bras face à la barbarie menée par Hitler ou, pire encore, ont adhéré à ses idées.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 214 abonnés 4 194 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 avril 2021
    Christian Petzold est incontestablement le chef de file de ce que l’on nomme désormais « la Nouvelle vague Allemande ». Passé par l’Académie allemande du film et de la télévision de Berlin, Petzold réalise son premier long métrage en 2000 avec « Contrôle d’identité ». Depuis, ses films régulièrement sélectionnés aux festivals de Berlin et de Venise, reçoivent un accueil favorable de la critique. « Phoenix » sorti sur les écrans en 2015 est inspiré d’un roman policier d’Hubert Montheilet paru en 1961 (« Le retour des cendres »). Via le suspense psychologique, Petzold s’intéresse à l’histoire traumatisante de son pays liée au génocide du peuple juif. A l’automne 1945, Nelly Lenz (Nina Hoss) rescapée d’un camp de la mort, rentre à Berlin où l’attend une amie (Nina Kunzendorf) qui outre lui apprendre que spoiler: toute sa famille est morte en déportation, se chargera de sa réinsertion. Devenue très riche par le biais tragique d’un héritage groupé, Nina est aussi défigurée. Une opération chirurgicale s’impose qui ne lui rendra pas complétement son apparence d’origine. Ayant tout perdu, la jeune femme désire plus que tout retrouver son mari non-juif, arrêté juste avant elle mais libéré presque aussitôt. Elle le retrouve au « Phoenix » (nom choisi à dessein par Petzold), une boîte de nuit où il office comme pianiste. S’il ne reconnaît pas sa femme, Johannes (Ronald Zehrfeld) semble frappé par sa ressemblance de la jeune femme avec celle qu’il croit morte en déportation. Il lui propose un étrange et malsain marché. Elle jouera le rôle de sa femme et l’aidera ainsi à récupérer sa part d’héritage
    . Nelly accepte. A partir de ce canevas certes séduisant mais tout de même très peu crédible, le réalisateur tente de jouer la carte du suspense un peu à la manière d’Hitchcock dans « Sueurs froides » (1958) tout en faisant s’interroger le spectateur sur l’attitude de ceux qui ayant tout perdu, cherchent à toute force et parfois au prix du déni à se replacer dans une situation antérieure qui bien sûr ne peut jamais être retrouvée. Pari ambitieux que Petzold réussit à moitié, cherchant par la froideur de sa mise en scène à teinter son intrigue d’un réalisme lui aussi très difficile à atteindre du fait de l’incohérence initiale citée plus haut. Seul un déni réciproque ou une perversité insondable de l’ex-époux peuvent permettre de coller les morceaux. En ne choisissant pas assez clairement une direction, Christian Petzold laisse son spectateur en suspend puis finalement sur sa faim. Reste donc un film un peu froid dont on attend beaucoup une fois la trame posée et qui ne tient pas ses promesses. Dommage.
    tixou0
    tixou0

    712 abonnés 2 003 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 4 février 2015
    Nelly Lenz (Nina Hoss, familière du cinéaste - 3e long métrage ensemble), chanteuse juive allemande (répertoire de musique légère), a été déportée fin 1944, à la suite d'une dénonciation, alors que cachée dans une auberge. Très sérieusement blessée à la libération des camps, elle est prise en charge par Lene, qui travaille à l'Agence juive. Les deux femmes doivent gagner la Palestine (encore sous mandat britannique - la création d'Israël est à venir). Cependant Nelly cherche son mari aryen, Johannes dit Johnny (Ronald Zehrfeld - déjà le partenaire de Nina Hoss dans le "Barbara" de Petzold). Pianiste (il l'accompagnait), il pourrait avoir trouvé du travail dans l'un des clubs berlinois du secteur américain d'une capitale façon champ de ruines. C'est au "Phoenix", cabaret interlope, qu'elle le retrouve, mais en homme à tout faire. La BA de ce nouveau film de Christian Petzold était prometteuse - une rescapée de l'Holocauste, après une lourde chirurgie réparatrice de la face, entreprend de reconquérir son mari sous une autre identité. Celui-ci, certain que Nelly n'a pas survécu, trouve à l'inconnue un air de ressemblance suffisant pour tenter une escroquerie à l'héritage, ce qui impliquera de façonner sa complice à l'aune de ses souvenirs (allure, maquillage et teinture des cheveux, façon de s'habiller..). Mais le scénario n'a pas une once de crédibilité - de l'étonnante maestria du chirurgien qui reconstruit le visage de la "gueule cassée" (horrible blessure par balles) à partir de vagues photos, à l'étonnant aveuglement de Johnny (au sens propre, comme figuré), ne s'étonnant (par exemple) pas que la jeune femme écrive comme Nelly, signe comme elle.. après seulement un ou deux essais... La dimension psychologique surtout, essentielle, est hautement fantaisiste dans son traitement - sauf si l'on a voulu prétendre à un vrai/faux jeu de dupes, chez les DEUX protagonistes. Cette (éventuelle) ambition manquant alors en moyens - ellipses systématiques mises à part... Décevant.
    Ufuk K
    Ufuk K

    528 abonnés 1 492 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 février 2015
    j'ai eu quelques difficultées à rentrer dans l'histoire car j'ai trouvé qu'il ne passe pas grand chose dans la première partie du film.La seconde partie est nettement plus intéressante avec une meilleure compréhension des motivations des protagonistes ainsi qu'une analyse fine de leurs psychologie.
    mention spéciale à nina hoss presque parfaite.
    Yetcha
    Yetcha

    907 abonnés 4 415 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 avril 2016
    Un synopsis alléchant, une situation à la Martin Guerre mais dans une réalité plus proche. Le déroulement de l'histoire est vraiment sympa et la fin juste parfaite. Si parfois on a du mal à croire que le mari ne la reconnait pas du tout, on fait fi de cet état de fait et on guette le moindre indice. Une belle interprétation qui manque juste un peu de profondeur et de sensibilité tout de même.
    islander29
    islander29

    883 abonnés 2 385 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 février 2015
    Cette Nina Hoss sait choisir ses scénarios......On est ici dans un film dont je conseille de lire le synopsis, car il y règne une certaine étrangeté et nébulosité jusqu'à la fin.....Après la guerre, on se demande qui trompe qui, même si l'on sait que Nina Hoss est celle qui revient en son pays, transformée par la chirurgie esthétique.....C'est un film essentiellement de dialogues, de complots et de souvenirs, ceux des camps de concentration, ceux du retour au pays......Le film prévaut par sa lenteur il faut le dire et beaucoup de sobriété dans les décors (la petite ville) et les situations, non dénués ceci dit d'esthétisme......beaucoup d'ambiguïtés aussi dans les dialogues; certaines émotions et chez les deux personnages principaux où l'on se demande qui pense quoi ....Et pourtant on reste accroché de bout en bout à cette femme, à son mystère et à une relative pesanteur des sentiments de tous les personnages.......Quant au film il a une fulgurance finale qui donne réponse aux questions du spectateur......pas indispensable mais à voir je pense ......
    Zoé B.
    Zoé B.

    467 abonnés 118 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 février 2015
    Du beau roman de Hubert Montheillet, auteur prolifique (quelque part entre Boileau-Narcejac et Patricia Highsmith) et d’une incroyable longévité (87 ans bientôt et toujours en activité !), Christian Petzold n’a retenu qu’une partie de l’intrigue. A la différence de "Return from the Ashes" l’adaptation de J. Lee Thompson en 1965, qui sur un script de Julius E. Epstein, l’oscarisé scénariste de Casablanca, en exploitait tous les ressorts dramatiques, y compris le vénéneux triangle amoureux mère/fille/beau-père, très James M. Cain ("Mildred Pierce"). Petzold, lui, n’a gardé que l’argument principal : Une femme rentre, défigurée, du camp de concentration où on l’avait laissée pour morte. Un chirurgien s’emploie à lui redonner son visage d’avant. L’opération est une réussite. Enfin presque : Nelly ne se ressemble pas assez pour que son mari la reconnaisse, mais suffisamment pour qu’il lui propose de se faire passer pour sa femme disparue. Car Nelly est riche, très riche, l’ultime héritière d’une famille décimée par la guerre et les camps. Avec une grande économie de moyens, et sa manière très lente, ce sens toujours aussi juste du plan qui dure, Petzold évoque, sans sacrifier à la reconstitution, l’Allemagne de l’après guerre, la présence humiliante de l’occupant américain, l’impossible retour des juifs rescapés et surtout Berlin dévasté, comme une métaphore de cette femme en ruine. Nina Hoss, inoubliable "Barbara" et complice habituelle du réalisateur, est absolument méconnaissable dans ce nouveau personnage. Le film est entièrement construit sur le point de vue de Nelly, sa douleur, ses hésitations et sa quête déchirante d’amour, son amour d’avant. La performance de Nina Hoss vous cloue le cœur, elle vous emmène au delà du vraisemblable : Comment Johnny, le mari peut-il ne pas reconnaître sa femme ? Et comment Nelly peut-elle ne pas voir sa trahison ?... Mais on finit par s’en foutre, captivés par la mue qui se déroule sous nos yeux, la renaissance d’une revenante, cette femme qui répétait sans cesse "- Je n’existe pas". D’abord fantôme, corps décharné, nerveux, elle va reconstruire peu à peu sa féminité, d’abord sous l’œil de Johnny, pygmalion obstiné, puis réellement malgré lui, jusqu’à imposer dans la dernière scène l’évidence de sa sensualité retrouvée. Une fin bouleversante et encore ouverte.
     Kurosawa
    Kurosawa

    594 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 février 2015
    Christian Petzold met en scène une très belle histoire de façon plutôt convaincante. Finement écrit et impeccablement joué (Nina Hoss magnifique), le film parvient aussi à dire beaucoup par de simples regards ou par des plans brefs et précis. Pourtant, il est étrange que cette histoire d'amour impossible ne parvienne jamais à émouvoir. Petzold reste trop accrocher à son récit et instaure une distance qui étouffe quelque peu l'attachement du spectateur pour l’héroïne. Finalement, "Phoenix" comporte très peu de défauts techniques mais ne parvient pas à trouver une force émotionnelle qui l'aurait élevé à des hauteurs transcendantes.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    711 abonnés 3 096 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 juin 2019
    Phoenix, c’est l’oiseau mythologique qui, une fois mort, renaît de ses cendres, c’est une jeune rescapée des camps de concentration qui, lentement, revient à la vie à partir des cendres de son passé et des êtres qu’elle a perdus. Phoenix, c’est ici un cabaret miteux à la limite de la maison close qui projette dans les ruelles alentours et sur les murs qui les ornent ses néons rouge-sang. Par ce jeu de contrastes se voit incarnée toute l’horreur de la reconstruction identitaire dans une Allemagne profondément fracturée. Derrière les faux-semblants d’un couple qui prend progressivement conscience de sa distance s’active le périlleux rétablissement d’un État rongé par la violence endémique et perforé de ruines. Il n’y aura que la musique pour réunir dans la douleur Nelly et Johnny avant que le rouge ne disparaisse dans l’horizon incertain de sa vie nouvelle. Car c’est le chant qui, subitement, bouleverse la polarité humain-fantôme : si Nelly campe le rôle de spectre au point de n’être reconnue de son amant qu’in extremis, sa prestation musicale fige le pianiste qu’un passé lâche et mortifère rattrape sans plus tarder, la raccorde à l’existence qui se trace devant elle. Par sa grande violence contenue, Phoenix fait preuve de beaucoup de justesse et évite les poncifs du genre. Pourtant, il manque à cette femme endeuillée d’elle-même une errance que la caméra saisit trop peu, comme aveuglée par le dépouillement en règle, et semble se priver d’un vertige qui non seulement aurait traduit par l’image le flottement intérieur de l’héroïne, mais aurait permis au spectateur d’être profondément bouleversé. Reste une œuvre importante qui se confronte avec subtilité à une zone de l’Histoire souvent maintenue dans l’ombre.
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