Nous nous trouvons dans une Allemagne en ruines, l'après-guerre vient de commencer.
Après une intervention réparatrice, Nelly rentre, traumatisée par ce qu'elle a vécu. Accueillie par une amie, elle commence une lente guérison physique mais aussi morale. Elle cherche son mari, bien qu'avertie de sa trahison. Lorsqu'elle le retrouve, il ne la reconnait pas mais veut se servir de sa "ressemblance" pour profiter de l'héritage de son "épouse". Elle se substitue ainsi à elle-même.
Nous assistons alors à un jeu de vérité, d'identité et d'apparence, et de doute.
Les nombreuses scènes dans lesquelles Nelly marche doucement, d'un pas hésitant, sans un mot, mais avec un regard tellement perdu, en quête de son identité, peuvent paraître longues à certains, elles nous ont au contraire beaucoup touchées. Encore anéantie, elle porte en elle toute l'horreur qu'elle a vue et vécue. Bien que très fragile, elle est déterminée face à cet homme dont elle est toujours amoureuse, mais elle a besoin de connaitre la vérité. On aurait aussi aimé connaître les pensées de Jonny, le mari, qui orchestre une mise en scène méticuleusement répétée.
La fin est d'une intensité bouleversante, la musique est belle et, bien plus qu'un support, elle sert de catalyseur pour la scène finale.
Nous sommes peut-être pas objectives pour ce film, toujours trop contentes de voir un film allemand. Nous apprécions beaucoup les deux acteurs Nina Hoss et Ronald Zehrfeld, déjà vus dans Barbara du même metteur en scène Christian Petzold.
On peut toutefois critiquer les nombreuses invraisemblances. Mais dans le fond, est ce que le film prétend être "historiquement correct" ou se veut-il une parabole d'une "renaissance de ses cendres" tel que Phénix de la mythologie, chaque personnage à la recherche de son moi et de sa place dans cette Allemagne en ruines ? Ce n'est pas par hasard que le cabaret du film s'appelle "Phoenix" !
A voir en VO, natürlich...