"Phoenix" aborde un sujet trop peu abordé par le cinéma : le retour des juif survivants des camps d'extermination nazis à l'après guerre... Comment se reconstruire ? Peut-on pardonner ? A ces questions le film apporte de subtiles réponses. Il repose toutefois sur une idée scénaristique tirée par les cheveux, ce qui m'a un peu dérangé.
JOHNNY BELLE GUEULE. Sueurs froides. La puissance du sujet dans ce monde impitoyable, mais es ce crédible??? Le retour de Nelly Guerre, ou comment se perdre, se posséder, se dévorer, se retrouver. Les silences et le regard de Nina Hoss oui, la mise en scène non.
L'actrice rôle principal jour bien. Le récit est potentiellement poignant. Mais il manque quelque chose pour vraiment s'attacher aux personnages. La principale qualité du film pour moi tient à la reconstitution du cadre de cet immédiat après-guerre.
C'est le premier Petzold que je vois et j'avoue être complétement tombée sous le charme. Nous sommes au lendemain de la seconde guerre mondiale, à Berlin, et une juive allemande, ayant échappé de près à la mort et unique héritière de la fortune familiale, ne veut qu'une seule chose, retrouver son mari qui l'a trahi mais dont elle est éperdument amoureuse. Nous voilà sur un sujet plutôt délicat mais que Petzold, grâce à une mise en scène sobre et des acteurs très justes, arrive à manier avec grand art. C'est glaçant et perturbant de suivre cette femme dans sa reconstruction, autant physique que morale, et de la regarder retourner vers cet homme, dans une Allemagne détruite et déstabilisée, dont on ne voit presque rien, et que seuls les personnages nous font ressentir. Avec une fin absolument magnifique, Petzold signe incontestablement un des plus beau drame amoureux de ce début d'année.
Lorsque l'on découvre le pitch de l'histoire au bout de trente minutes de projection, on se dit que le réalisateur a trainé trop longtemps dans les kiosque à lire des BD de séries Z d'antan. Bon, on apprend au générique final que l'histoire est inspirée d'un roman français du début des années 60 : "Le retour des cendres". Voilà une femme qui va jouer avec son mari après une opération chirurgicale et qui va interpréter son propre rôle. On pouvait s'attendre rapidement à la farce grossière. Heureusement Christian Petzold n'est pas n'importe qui, il a notamment réalisé le très touchant "Barbara" empreint de toute la finesse feutrée de l'âme germanique. Ici, l'intrigue tirée par les moustaches, n'est que le prétexte à un chassé/croisé de deux êtres qui se redécouvrent et se pardonnent. La réalisation, délicate et mesurée, les acteurs biens choisis et la mise en scène discrète mais efficace confèrent à l'oeuvre une aura de qualité. Le final est une redondance de la conclusion de Barbara, en moins abouti. A voir...
J'en suis resté totalement sur ma faim. "Tout ça pour ça", c'est ce que je me suis dit à la conclusion du film. Pourtant passionnant, on se laisse aller dans cette histoire singulière et étonnante. On regarde avec attention l'évolution de la "nouvelle" relation entre les principaux personnages parce qu'il nous trotte toujours en tête la question de l'épilogue que l'on est en droit d'espérer clair et net. Malheureusement, c'est tout le contraire qui arrive...
Un film superbe à la fois sur la bassesse de l'âme humaine, celle du mari, et l'amour "malgré tout", celui de l'épouse qui a été envoyée an camp de concetration sur dénonciation de son propre mari. Un très bon scénarion, une joli emise en scène qui tient le spectateur en haleine
L'une des plus belles scènes finales de l'histoire de (mon) cinéma. C'est déjà bien suffisant pour aller voir le film. Mais on peut y ajouter des décors impressionnants, des acteurs parfaits, des éllipses subtiles et le choix d'un sujet difficile et casse-gueule remarquablement "dompté".
"Phoenix" est un film solide, original, sur l'après guerre et ses traumatismes. J'ai bien aimé la performance époustouflante des acteurs présents, leur sobriété surtout. L'intensité est présente du début à la fin, et le malaise l'emporte sur tout autre sentiment. Le scénario est quant à lui bien trouvé et donne lieu à des moments forts. Un film à voir.
Un belle actrice bien dans son rôle et une ambiance "grise" qui colle bien à cette histoire de jeune femme rescapée des camps et imaginée comme morte par son entourage, son mari. Malheureusement, j'ai trouvé cette histoire de chirurgie esthétique un peu dure à imaginer et cela ne m'a pas quitté du film... Sortir de sa déportation (et de ses blessures au visage) si jolie, et si méconnaissable par son propre mari est trop improbable pour moi. De plus, j'ai trouvé le rythme un peu lent mais pouvait il en être autrement avec un tel scénario? Tout comme Barbara, il faut se laisser aller et prendre le film comme il vient. Pas évident avec une même mise en scène qui souffre comme dans ce premier film d'une mise en scène très austère. Le dénouement, m'a malgré tout bien scotché, ce qui m'a finalement laissé une bonne impression générale du film. Pas indispensable mais pas dégeu non plus....
Christian Petzold doit vraiment être un grand cinéaste : sa mise en scène est si puissante qu'elle nous fait oublier les absurdités du scénario (écrit par lui, tout de même...). Le film est réussi et pourtant, on se demande franchement comment ce mari peut ne pas reconnaître sa propre femme qui est la seule qui l'appelle Johnny, a exactement la même écriture, etc. Et on se demande aussi pourquoi cette femme accepte d'être traitée si mal par un homme qui la considère comme un objet et n'a visiblement jamais eu un grand amour pour elle. Mystère ! D'autres étrangetés émaillent le film comme ce retour essoufflé d'une promenade nocturne qui s'achève, on ne sait pourquoi, dans une lumière de plein jour (?!??). Et je ne parle même pas du destin de la soeur Lene qui semblait pourtant dans une bonne dynamique, impatiente de s'installer en Israël après avoir subi l'horreur nazie. "Barbara" avait un scénario plus cohérent. Mais bon, reste la mise en scène et la très belle fin.
Phoenix n'est pas un mauvais film seulement sa trame est si lente qu'il finit par ennuyer. L'histoire semblait intéressante et louable mais sa réalisation souffre de longueur accablante. Des dialogues courts, une réponse arrive après un silence interminable de 10 seconde, une horloge tic-tac en fond, des bruits de fourchettes à table, bon au bout d'un moment on se demande si le réalisateur n'a pas forcé la dramaturge du scénario. Pas d'actions, pas de surprise, pas de rebondissement (à part comme le rappel la synopsie , la découverte que son mari l'a trahie...), rien , c'est plat et ennuyeux à souhait.
Ce film est absolument remarquable tant par la qualité du jeu des acteurs que par un scénario ciselé. En plus le film pose les vraies questions de la mémoire, de la rédemption de l'amour et du pardon. Dommage que ce film soit passé presque inaperçu. Vraiment c'est un moment très fort de cinéma. A ne pas manquer.
Inutile de revenir sur l'invraisemblance intrinsèque du scénario et ses incohérences, sur lesquelles une majorité de spectateurs s'accordent -mais pas la presse, cherchez l'erreur-. Il y a plus grave, et c'est, tout en centrant le film sur un drame humain d'une ampleur exceptionnelle, de ne faire que l'effleurer, et de n'en faire que la vague toile de fond d'un petit polar de série B. Cette démarche à elle seule est odieuse et indigne.