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Gérard Delteil
202 abonnés
1 910 critiques
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3,5
Publiée le 29 janvier 2015
Si l'on accepte le postulat du départ, à savoir qu'un mari pourrait ne pas reconnaître sa femme après une opération esthétique, voici un beau film, sensible, mystérieux et même parfois envoûtant. La photo est superbe et les comédiens impeccables. La reconstitution de Berlin dévasté par les bombes en 1945 manque un peu d'ampleur et le cinéaste ne l'illustre que par quelques clichés, comme la boîte de nuit pour occupants américains et les jeeps qui patrouillent. On aurait préféré voir vivre la population allemande. Nous avons donc affaire à un suspense psychologique intimiste plutôt qu'à un film historique dont l'un des rares éléments est le personnage de la militante sioniste qui organise des collectes de fonds et des départs pour Israël. La question des relations entre les déportés libérés et la population n'est qu'esquissée, ce qui est dommage car elle constituait un sujet à elle seule. Dans le cadre des choix du réalisateur, c'est néanmoins une réussite, mais l'invraisemblance complète des faits, voire leur incohérence, m'ont tout de même beaucoup gêné.
Vous avez adoré "Barbara" ? Allez voir "Phoenix", le nouveau film de Christian Petzold avec ses deux acteurs fétiches, Nina Hoss et Ronald Zehrfeld. Le réalisateur allemand y poursuit l'étude des traumatismes de son pays. Après l'oppression communiste en Allemagne de l'Est, place au difficile retour des camps de la mort en 1945. Nelly en est sortie défigurée. Une chirurgie esthétique lui a donné un nouveau visage. Son amie Lene la pousse à quitter l'Allemagne pour Israël. Mais elle veut d'abord retrouver son mari, Johnny. Comme dans "Barbara", Petzold excelle à peindre la confusion des sentiments. D'un côté Nelly, prisonnière de l'amour qu'elle porte à son mari. De l'autre Johnny dont on apprend vite l'étendue de la traîtrise. Et un épilogue qui sonne comme un coup de théâtre libérateur.
Avec le même duo d'acteurs, la même équipe technique et le même souci du cadrage qui ont fait la renommée de son précédent film, Barbara, Christian Petzold signe un nouveau portait de femme en lien direct avec l'histoire de son pays. Une de fois de plus incarnée par Nina Hoss donc, l’héroïne de ce drame est une juive survivante défigurée des camps de concentration désirant refaire sa vie mais se retrouvant face à face avec un mari qui l’a trahie et qui ne la reconnait pas. Métaphore évidente de la difficulté de l’Allemagne d’admettre sa culpabilité dans l’holocauste, cette situation est aussi peu vraisemblable qu’elle est mal exploitée par un scénario qui s’étire dans une mise en scène austère. Jusqu’à la bouleversante scène de fin, le film semble ne faire que répéter les mêmes scènes de dialogues de sourds entre Nelly et Johnny. Dans cette reconstitution du Berlin en ruine de 1945, le seul personnage secondaire à être développé est celui de la meilleure amie de Nelly, une militante sioniste dont le parcours aurait sans nul doute servi de pitch à un film bien plus passionnant.
Le monde se divise en deux catégories: ceux qui vont voir Taken et ceux qui vont voir Phoenix. Bon ok, je reconnais que l'on est un peu plus intrigué par Phoenix.
Sentiments mitigés. On finit par se laisser prendre par l'histoire et même par y trouver un certain suspense... mais difficile d'oublier que l'histoire est complètement invraisemblable. Même après une opération de chirurgie esthétique un homme reconnaîtrait sa femme, surtout à la voix. Au final, c'est donc la déception qui l'emporte face à un scénario aussi peu crédible.
Tout ça pour ça… La bande annonce était prometteuse et évoquait la forme épurée du cinéma allemand des années 80, d’une Von Trotta ou d’un Fassbinder. En réalité nous sommes plus proches de celle d’un Herbert Reinecker célébrissime réalisateur de « L’inspecteur derrick » ! Le film d’une incroyable lenteur, peine à installer l’intrigue et dresse un portrait par trop exclusif du couple Nelly/Johnny, sans pour autant y apporter une profondeur et une psychologie nécessaire compte tenu du contexte. Le reste des protagonistes est survolé (notamment Lene, beau personnage en puissance), à la limite de l’esquisse et l’on s’ennuie ferme jusqu’à une fin aussi prévisible que tardive. Techniquement parlant, le cahier des charges est respecté, Petzold apportant un soin tout particulier à recréer des ambiances post conflit, sans pour autant y donner un sens ou du liant. Bien sur on peut saluer le jeu de Nina Hoss et de Ronald Zehrfeld, qui réussissent à faire vivre un peu leurs personnages malgré tout, mais était-ce si difficile tant ils sont creux sur le papier ?
Wouah, c'est très très bien ce film, description de Berlin au lendemain de la guerre intéressante, ambiance pesante à souhait, acteurs formidables, mais je suis quand même ressortie de la salle la gorge un peu serrée...
Un scénario simple mais bouleversant, poignant du début à la fin. Le film porté par des interprétations incroyables et parfaitement crédibles. La dernière scène est un chef d'oeuvre à elle toute seule et devrait être enseigné dans tous les cours de cinéma. Critique complète en cliquant sur le lien.
Oui chef d'œuvre allemand d'un cinéma toujours créatif et expiatoire aussi. Un jeu d'acteurs irréprochables pour une histoire où tout est mêle. Cette fois-ci le film ose l'incroyable gageur de nous transporter dans l' univers des rescapés des camps qui se retrouvent face à leurs dénonciateurs leurs vrais faux amis leur famille reconvertie... le tout vu sans être vu ni reconnu...Jeux d'ombres au miroir de la réalité retrouvée ou il faudra se réinventer... je tourne je tourne pour ne rien dévoiler... Vos nerfs seront à bout.
Un très beau film allemand tout en retenue, qui nous fait partager la reconstruction d'une femme de retour des camps, confrontée à l'amour et à la violence de la trahison et de l'indifférence. Les acteurs sont excellents. Loin des mélos de type lacrymal, le film est juste, le sujet est très noir et le cheminement aboutit à une scène finale magistrale et musicale d'une très grande force. A voir absolument.
Beau film. Mais on ne plonge pas dans l'atmosphère oppressante de l'Allemagne d'immédiate après guerre comme on aurait pu le penser. A part quelques amas de ruine par ci par là, tout semble normal dans cette Allemagne mère blafarde là. Mais l'essentiel de l'histoire n'est pas là, mais bel et bien dans la question du retour des camps pour les quelques rescapés de l'holocauste. Beau sujet, admirablement traité dans l'individualité, et magistralement interprété. On adhère.
Trois ans après, l'équipe du très beau Barbara renait de ses cendres pour ce Phoenix. Le metteur en scène Christian Petzold reconvoque la même équipe technique et les mêmes acteurs pour remonter le temps, du rideau de fer à l'après-guerre. Le résultat est tout aussi convainquant, fait avec autant de talent et de sobriété. Une mise en scène simple, un scénario subtil et fort (même si légèrement invraisemblable...la chirurgie esthétique était-elle si avancée au lendemain de la guerre ?…). On suit le parcours de Nelly avec intérêt et émotion. Un acharnement légitime à vouloir retrouver sa vie d'avant qui nous étreint le cœur. Elle est incarnée avec force et sensibilité par une Nina Hoss tout aussi belle et formidable que dans Barbara. De nouveau face à elle, Ronald Zehrfeld s'en sort lui aussi parfaitement. Enfin, c'est techniquement superbe. Le réalisateur et l'actrice allemands nous offre donc un nouveau magnifique portrait de femme prise dans la tourmente de l'Histoire. Un très beau film sur les conséquences douloureuses de la déportation, le retour à la vie, l'amour inconditionnel et sur le pardon. Un mélo fort et émouvant traité comme un véritable thriller avec une fin magnifique. Une belle réussite.
1/3 du film est nécessaire pour en arriver à ce qui nous est déjà dit dans le pitch. Dommage car c'est autant de temps qui manque ensuite pour développer plus en profondeur cette surprenante et géniale intrigue. Si l'idée est géniale donc la réalisation n'en est pas totalement à la hauteur même si le final est purement magnifique.
Idée de départ originale , avec une mise en scène et une réalisation excellentes notamment dans la reconstitution des décors de l'époque. Difficile cependant d'adhérer à l'idée qu'un mari ne puisse reconnaître sa femme.
Tout est très très convenu, cela rend le récit quasiment ennuyeux. Les juifs sont riches, les nazis des imbéciles, les victimes torturées psychologiquement, les lâches le restent ... On a tout compris dès la moitié du film, c'est vraiment surprise. Mais c'est très bien ficelé, magnifiquement joué ...