Ce film n'a de Fantasy que les rares monstres ou faits surnaturels qui émaillent le film discrètement. Le reste du temps on sera dans un genre d'Espagne médiévale à l'atmosphère et aux déplacements lourds, la mise en scène étant volontairement terre-à-terre, pesante, ennuyeuse, lente et sans intérêt. La plupart des scènes seront des descriptions trop fidèles et insipides de plusieurs minutes, de mots qui tiennent en vérité seulement en uniques courtes phrases ou même morceaux de phrases toutes faites de contes mille fois lus ou écoutés, faisant de ce film un archétype archétypal sec et absolument sans vie, dans une transposition de formats orgueilleuse, se souciant peu de cinéma, à absolument ne jamais faire.
Bien entendu, il est peu probable que le sens du film s'arrête à cette sculpture baroque, caricaturale, ennuyeuse et absolument ratée : il aura fallu que l'auteur joue avec une certaine forme de psychologie, voire de psychanalyse. Les images que l'on voit seraient donc des traductions de mécanismes psychologiques, et l'univers du film un ou plusieurs esprits humains. L'auteur a dû se dire qu'une telle transposition serait pertinente, et que d'ailleurs cela avait déjà sûrement été fait, en témoignent toutes ces analyses pompeuses sur le sens des contes et d'ailleurs d'à peu près n'importe quel texte existant. Seulement voilà, il s'agit du phénomène inverse qui se produit ici : on n'analyse pas une oeuvre, on la construit de telle manière à ce que son analyse conduise à un sens dissimulé, comme si le sens véritable de l'oeuvre pouvait lui donner, par une magie inconnue, une qualité voire une vertu indéniable dans son apparence. Mais il n'en est rien, évidemment.
Il ne s'agit que d'un gloubi-boulga informe, culotté et ridiculement parieur destiné à tromper les masses, en mettant sa véritable structure hors de leur portée, et en lui servant une apparence complètement m'enfoutiste, teintée de Fantasy, en espérant que ça passe. En gros, l'auteur a espéré toucher les petits cerveaux tout frais et rieurs de la plèbe, légère et inconstante, avec un enrobage séduisant, pour mieux placer sa petite crotte psychologique et être reconnu plus tard comme un grand auteur. Hélas, l'enrobage dégage un fumet aussi nauséabond que ladite crotte, c'est encore ce que l'auteur a réussi de mieux dans son plan de conquête du monde.
Ne vous trompez pas : l'auteur n'en a absolument rien à cirer de la Fantasy, il serait plus à sa place dans les services secrets ou un asile psychiatrique (en tant que patient ?).