Le mathématicien Pierre Saint-Menoux, alors mobilisé en 1940 et marchant avec son bataillon, tombe sur l'inventeur Essaillon qui lui annonce que grâce à ses travaux, il peut désormais voyager dans le temps mais qu'il a besoin de lui pour parfaire son invention, la stabiliser et leur permettre de faire des sauts illimités aussi bien dans le passé que dans le futur. Avec le temps, les deux scientifiques y parviennent et visitent l'Histoire, mais se retrouvent confrontés à des problèmes inhérents à de tels sauts...
Téléfilm d'1h18 sur Antenne 2, un retour dans le passé (ah ah la mise en abyme !) qui fait quand même très mal à de nombreux points de vue. La qualité de l'image, qui sent l'enregistrement VHS à plein nez avec seulement 1000 pixels au mètre carré, tient à la fois de l'artefact-souvenir inestimable hérité d'une époque révolue que du crime contre l'image, la couleur et le bien-être oculaire du spectateur. Mais passons encore ce détail du format dans lequel on peut encore le voir pour nous attarder plus sur le travail d'adaptation. Si le sujet, les personnages et l'histoire sont les mêmes, le scénario fait l'impasse sur des enjeux du livre assez importants tels que le devenir de la race humaine et son changement total en ne faisant faire aux scientifiques un saut maximal dans l'avenir que de deux siècles. On perd beaucoup dans cette coupure, notamment sur les réflexions de l'évolution du monde, même si l'impact de la Guerre quelle qu'elle soit est bien mis en avant dans les raisons qui ont conduit à l'extinction. Le téléfilm se contente au final plus de représenter la quête peu définie de Saint-Menoux qui se retrouve coincé dans le passé et commet des choix historiques irréversibles qui conduisent à sa perte.
Si ce développement touche sans conteste à l'un des autres thèmes piliers du livre, on manque toutefois gravement de charme, d'action, de suspense, de tension, de gravité... Tout est effleuré, survolé. Le jeu des acteurs est minable (surtout celui de Lhermitte), la musique est pas du tout en phase avec les évènements, le rythme est si lent qu'on tend à s'endormir, les effets spéciaux totalement psychédéliques que c'en devient ringard... La liste est longue, rien n'est vraiment fait pour répondre aux exigences d'un tel récit, même avec les moyens de l'époque. Pour faire court : c'est un plantage en règle, le genre de truc qu'on aimerait voir disparaître de son CV dans sa carrière parce qu'il n'y a rien eu d'ambitieux à l'époque pour en faire quelque chose d'un minimum respectable.
De nombreuses scènes sont risibles, la plus grosse étant quand Saint-Menoux se fait arrêter en 1891. Il se fait attraper comme un bleu, c'est juste pas permis d'être aussi bête !! Certains éléments et passages n'ont rien à voir avec le livre et c'est bien dommage. Le tout, en conclusion, est assez plat et peut s'oublier dans les archives de l'Ina.
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