Difret est inspiré d'une histoire vraie. Celle qu'a vécue Aberash Bekele, une jeune Ethiopienne, en 1996.
Difret est en partie produit par l'actrice internationale Angelina Jolie qui confirme, à cette occasion, son engagement humanitaire et son amour pour l'Ethiopie. Elle s'y est rendue en 2005 pour y adopter sa fille, Zahara, avant d'y retourner quelques années plus tard pour y faire un don de deux millions de dollars afin de renforcer la lutte contre le sida et la tuberculose. Elle déclare : "Ce film représente un moment fort dans le rayonnement artistique de l’Ethiopie ! Il s'appuie sur la richesse de la culture éthiopienne et montre comment d'importants progrès juridiques peuvent être réalisés dans le respect de la culture locale. C'est une histoire qui donne de l'espoir pour l'avenir de l'Ethiopie et pour d'autres pays où d'innombrables filles grandissent sans pouvoir faire appel à la loi pour les protéger, et qui montre comment le courage d'individus peut éveiller la conscience d'une société".
Pour le réalisateur, le but de ce film était avant tout de mettre en valeur aux yeux du monde le parcours de ces deux femmes et comment elles ont essayé de bouleverser l'ordre établi : "En faisant mes recherches, je me suis aperçu que si ces deux femmes avaient contribué à bousculer les mentalités en Éthiopie, elles étaient aujourd'hui plus ou moins tombées dans l'oubli. Grâce au film, on pouvait donner une deuxième vie à leur combat et sensibiliser de nouvelles générations à leur action, d'autant plus que le gouvernement actuel est très focalisé sur les problématiques liées aux femmes."
Depuis le combat mené par ces deux femmes, la situation a beaucoup évolué en Ethiopie. Ainsi, les enlèvements et les viols sont désormais passibles d'une peine de prison de 15 ans. Par ailleurs, Zeresenay Mehari n'a eu aucun mal à réaliser des recherches auprès des autorités locales : "Les différentes administrations et ministères m'ont ouvert leurs portes et autorisé à consulter tous les documents dont j’avais besoin, y compris les rapports judiciaires."
Pour Zeresenay Mehari, il n'était absolument pas question de tomber dans un quelconque manichéisme. Il souhaitait comprendre ce qui pousse les personnages à agir comme ils le font, que ce soit les conservateurs ou les militants progressistes : "Je tenais à inscrire le film dans le contexte de l'Éthiopie de l'époque, sans que mon propre regard influence le point de vue du spectateur."
La production de Difret a reçu le soutien de l'ONU et de plusieurs ONG pour organiser une campagne de sensibilisation aux sujets du film, notamment auprès des plus jeunes.
Le titre peut être traduit par "Courage" ou "Oser".
Difret a été notamment récompensé du Prix du Public pour un film étranger au Festival de Sundance ainsi qu'au Festival de Berlin.
A travers ce film, le metteur en scène a tenté d'adresser un authentique message féministe et de dénoncer le traditionalisme extrême propre à certaines communautés : "Je tenais à montrer qu'une femme peut être l'égale d'un homme, et parfois même le surpasser. Je n'étais pas conscient d'avoir un point de vue féministe, mais quand j'ai rencontré la présidente de la plus grande association féministe du pays, elle m'a présenté à ses sympathisants comme un "militant féministe" ! C'était un honneur d'être considéré comme tel."