Film poignant, du combat de deux femmes contre les traditions qui mettent à mal les femmes. Ce film est vraiment intéressant, on retrouve donc Hirut, jeune adolescente, très douée à l'école où elle a un certain avenir. Seulement, à la sortie de l'école cette dernière se fait enlever par six hommes à cheval et armés. Ils l'enferment dans un cabanon, où elle sera violenté puis violé par l'un de ses ravisseurs. Petit à petit, on comprend que l'homme l'a enlevé pour l'épouser et non pas seulement pour assouvir un besoin bestial. Seulement Hirut n'entend pas se laisser faire, l'occasion se présente pour elle de s'échapper, ce qu'elle entreprend afin de rejoindre sa famille. Seulement, ils s'en rendent vite compte, elle est armée et tente de leur faire peur, mais elle tue son ravisseur et violeur. Un crime entrainant la mort du coupable. Hirsute est emprisonnée et attend son jugement. Elle va alors rencontrer, Meaza Ashenafi, avocate défendant les droits des femmes. Un combat et un procès qui va demander du temps de l'investissement et pour lequel il ne faudra pas perdre de vue l'objectif premier. Le film est très prenant, l'introduction est assez violente puisque l'on plonge directement dans le vif du sujet, le film s'accentuant davantage sur le combat de ses deux femmes pour leur droit dans un milieu d'homme. Hirsute est poignante, combative mais vraie ! Elle sait qu'elle s'est défendu mais le poids de la honte, la rupture avec sa famille, l'exil de son village devienne pesante pour ses petites épaules. Meaza est ambitieuse, elle sait que ce procès va être celui de sa carrière et tente de l'utiliser en sa faveur, mais ne va-t-elle pas aller trop loin ? Toute deux se battent pour leur reconnaissance en tant qu'être humain, pensant et ayant des droits. L'autre combat celui des traditions des villages contre l'évolution des villes. La réalisation est parfaite, captant les émotions par les acteurs mais également par l'environnement, cela donne parfois de très beaux moments. Le scénario est très bien construit, on ne s'ennuie pas une minute, on a juste tendance à penser que le procès met beaucoup trop de temps à arriver, mais ne serait-se pas la réalité ? Au niveau du casting, la jeune Tizita Hagere est excellente, apportant cette combativité par un simple regard, un simple geste, et démontre une sensibilité quand il le faut. Une finesse dans l'interprétation, elle qui pour l'instant ne jouait que dans des théâtres. Il en est de même pour Meron Getnet, qui se montre combattante mais avec des faiblesses, et certainement celle de trop s'identifier à Hirute. Tout deux portent le film à merveille et se défendent très bien à l'écran. Un film à voir absolument et pas seulement parce qu'Angelina Jolie est productrice, elle a juste financé le film et aidé à le faire connaître (on l'en remercie toutefois). Donc on fonce voir Difret, car se sera certainement le meilleur film de ce mois.