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Mondocine
76 abonnés
293 critiques
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4,0
Publiée le 7 août 2015
Tendre et délicat, d'une infinie justesse, d'une intelligence remarquable, et porté par des comédiennes en état de grâce (Izïa Higelin et Cécile de France), La Belle Saison est un petit bijou chavirant. Un récit poignant, fort, vrai, glissant sur les corps nus de ses deux amoureuses attendrissantes sans jamais se prendre les pieds dans le voyeurisme de bas étage, glissant sur son histoire avec une plénitude remplie de subtile poésie, d’authenticité cruelle et de force émotionnelle bouleversante. Probablement l’une des plus belles romances de l’année, parvenant à enrichir sa fougueuse rencontre par quantité de détails animant le fond de cette toile splendide enracinée dans un terrain social magistralement déployé, dans le drame inextricable et dans la lumière d'une solaire histoire d'amour passionnelle.
Histoire des femmes, histoires de femmes, vibrantes, exaltées, libérées. Moments de bonheur fou, d'humour, la nature humaine au cœur des émotions. La belle saison ne tourne pas en rond: les idées y fourmillent, la passion y culmine, les paysages et images sont sublimes. L'amour est universel.
Nous sommes à une époque où les mœurs ont basculé et où une frange de jeunesse éclairée va donner une nouvelle empreinte à la société. Voilà du bel ouvrage, parfaitement mise en scène et enlevé. Fraicheur de la campagne, fraicheur d'un Paris encore imprégné de mai 68, fraicheur des sentiments et fraicheur d'une Cécile de France quadragénaire sur le papier.... La qualité de la mise en scène et la justesse des situations, des dialogues et des personnages compensent un scénario classique et sans surprise.
Sur le papier, j'aimais bien l'idée d'une histoire d'amour sur fond de lutte féministe avec deux comédiennes admirables, la blonde Cécile de France (vive, solaire, de plus en plus belle) et la brune Izïa Higelin. Et sur l'écran, j'ai été captivée par le destin de ces femmes si différentes que la passion consume. 1971 : Delphine (Izïa), fille d'agriculteurs, monte à la capitale pour s'émanciper et fuir un avenir rural tout tracé. Elle y rencontre Carole (Cécile), une féministe engagée, accessoirement prof d'espagnol, en couple avec Manuel. Très vite leur relation se transforme et des sentiments très intenses naissent entre elles. Carole, qui se croyait hétéro, voit sa vie basculer. Elle rejoint Delphine, contrainte de reprendre la ferme familiale après l'accident cardiaque de son père… Comme pour "La Vie d'Adèle", la sexualité des personnages m'a paru rapidement secondaire, seul l'amour compte. J'ai plongé avec elles au fond de leur détresse (causée pourtant par l'impossibilité de vivre leur amour au grand jour), vibré au rythme de leur cœur, tremblé à chacune de leurs décisions… Par sa reconstitution assez fine, le contexte historique sert le récit et n'oublie pas, au passage, de nous rappeler ce que l'on doit aujourd'hui aux combats d'hier. Noémie Lvovsky, dans le rôle d'une paysanne dépassée, pas franchement progressiste, est excellente. Ce mélo assumé (car c'en est un) est une très belle surprise. Kleenex obligatoires.