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fcaponord
12 abonnés
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4,5
Publiée le 22 août 2015
un film émouvant qui met à jour le paradoxe entre le courage politique et la difficulté d’assumer des combats plus intimes ? qui questionne sur la tradition ou la modernité ? la liberté inconfortable ou le confort aliénant ? la difficulté de franchir le mur générationnel, les cultures liés aux époques, liées elles mm à des systèmes de pensées autant indéracinables qu'ils viennent de loin....et les déchirements familiaux qui en découlent.....bref un film pour les grands enfants
Enfin un film dédié à l'homosexualité féminine ( ils se font rares! mais ils sont de qualité) . Les actrices jouent merveilleusement bien. Le sujet est très bien représenté à une époque où l'homosexualité féminime était très mal perçue ( encore maintenant d'ailleurs!) avec ses préjugés et la peur du regard des autres. Film chargé d'émotions pour celles qui s'identifient dans le personnage principal ( cela a été mon cas) .Bref, c'est un film à voir quelque soit le milieu auquel on appartient. Vive la tolérance !
Depuis "La Vie d'Adèle", les amours saphiques s'affichent sans complexe sur grand écran et c'est tant mieux. Je déteste tant les hypocrisies que je ne peux que m'en réjouir! Il ne doit pas y avoir de sujet interdit au cinéma, pas plus l'homosexualité féminine que n'importe quoi d'autre. Reste ensuite le plus important: faire du cinéma précisément et non pas seulement faire le buzz, comme on dit aujourd'hui. Catherine Corsini fait du cinéma, grand merci, d'autant plus qu'elle remonte le cours du temps pour situer son histoire au début des années 70, dans un cadre revendicatif. Ce qui réunit Carole (Cécile de France) et Delphine (Izïa Higelin), ce sont d'abord, à Paris, les actions militantes du MLF. Pour Delphine, venue du fin fond de sa campagne limousine, c'est une découverte. C'est elle, pourtant, la petite campagnarde, qui affirme son homosexualité et qui initie Carole, la parisienne. Cependant, une fois de retour dans le Limousin, les choses se compliquent. Vivre une histoire d'amour lesbienne à Paris puis dans un petit coin de campagne, c'est passer d'une relative aisance au mensonge et à la dissimulation. Catherine Corsini filme superbement les temps successifs: le bonheur des corps qui s'ébattent et des coeurs à l'unisson puis la peur d'être surpris et montrée du doigt. Cela donne un film à deux versants: un versant lumineux, ensoleillé, celui d'une belle histoire d'amour tout simplement, et un versant sombre et apeuré, celui de deux êtres qui savent que, pour qu'il persiste, leur amour doit demeurer clandestin. Mais est-ce possible? Peut-on s'aimer sans que l'entourage le sache? Il y a fort à parier que non!... 7,5/10
"La Belle saison" est "Le Secret de Brokeback Mountain" lesbien. La France des années 1970 est magnifiquement bien représentée : les chemises au motif bariolé, le combat du MLF et les débats enfumés.
Attention cet avis contient des spoilers tel que : spoiler: filmé avec de vrais poils. L'affiche semblait promettre du sexe et de la verdure. C'est exactement ça...mais pas que !. Évidemment on pense à la vie d'Adèle. Heureusement la belle saison n'a pas de lancinantes prétentions arty. Oublié, le petit milieu artistique parisien et bienvenu-e-s à la ferme ; la nudité ne sert pas à faire joli mais plus simplement à donner corps à une histoire d'amour. Un grain de folie dans le récit et la pétillante pétulance des actrices font qu'on échappe au mélo plombant pour rester dans la joyeuseté malgré les coups durs. Moralité : souvent femme varie, bien folle qui s'y fie.
Les histoires d’amour homosexuelles version féminine au cinéma sont rares. On retiendra récemment la Palme d’Or attribuée à « La vie d’Adèle » et sa passion amoureuse intense et incandescente. Ici tout est moins porté par la rage des sentiments que par l’impossibilité de les vivre. On est en effet en pleine dans les années Pompidou et l’une des demoiselles est issue de la France la plus rurale qui soit, en plein Limousin. Un retour dans le passé qui permet à Catherine Corsini de parler encore une fois de la condition des femmes et de leur lutte face à leurs propres pulsions. Ici, outre le fait de vivre une l’amour avec quelqu’un du même sexe, elle tâte dans la première partie du film le sujet du féminisme sous toutes ses formes grâce au groupe de femmes rebelles dans lequel évolue Cécile de France. Cela permet de prendre la température de la condition féminine dans les années 70, condition que les avancées actuelles et parfois excessives (les Femen) tendent à faire gravement oublier. C’est un thème qui n’est pas central et quelque peu survolé certes, mais bien survolé. Et le fait que son compagnon avant qu’elle ne tombe dans les bras d’Izia Higelin soit un homme aussi ouvert qu’elle évite au film de tomber dans certains travers trop faciles du machisme de l’époque. Qu’il est plaisant également de voir un film se déroulant en majeure partie dans une France qui tient désormais du rêve ou de la madeleine de Proust. Celle, bucolique et champêtre, des terres agricoles de notre bon vieux pays. Une tradition que notre cinéma a oublié mais qui perdure grâce à de grands films tel que « Le grand chemin ». Ce contexte spatial et temporel est un plaisir pour les yeux tant la reconstitution est réussie. Cela rend cette histoire d’amour contrariée par les normes de l’époque encore plus touchante et singulière. Même si elle n’en avait pas besoin tant la réalisatrice parvient à extraire la sève des sentiments exposés. Le jeu de ses actrices doit beaucoup à la réussite du film. Cécile de France rayonne encore une fois dans un rôle de lesbienne à l’opposé de celui qu’elle tenait dans « L’Auberge espagnole » et ses suites. L’actrice belge est toute en douceur et en laisser-aller face à une Izia Higelin surprenante de force tranquille. Toutes deux, loin des clichés, illuminent cette « Belle saison ». Mais on n’oubliera pas Noémie Lvovsky qui semble prendre goût à être devant la caméra. En mère agricultrice catholique, elle est parfaite et sa scène de confrontation finale avec Cécile de France impressionne. Une bien jolie histoire d’amour qui nous rappelle à la tolérance et nous gratifie, sur un quai de gare, de l’une des plus belles scènes d’adieu vue depuis longtemps.
Très beau film à la croisée de l'histoire du mouvement féministe et de l'histoire d'un couple lesbien. Si rare que ces sujets soient abordés et correctement traité, par un monde du cinéma qui reste désespérément le domaine des hommes, hétéro, blancs, bourgeois.
Bjr voilà il y des films qui ne demandent que quelques lignes soient parce qu'il n'y a rien, hélas, à sauver soient qu'ils sont magnifiques et vous laisse sous le charme et l'émotion. C'est le cas ici, derrière une Cécile de France aussi éblouissante que son "En Équilibre" avec Dupontel, on est pris par l'histoire, le jeu sans faille des acteurs, la réalisation, la sensualité des scènes bref....tout le film....foncez le voir pour en ressortir tout chose.
J'avais aimé "partir" de Catherine. Corsini......La belle saison, que l'on ne peut comparer est moins rigoureux dans ses émotions, plus grand public.....J'ai beaucoup apprécié le travail sur la lumière (deux ou trois couchers de soleils en lumière rasante absolument chaleureux dont un magnifique avec Azia Higelin rêvant dans l'herbe)...J'ai beaucoup aimé aussi la relation amoureuse à la campagne, (à Paris elle est plus saugrenue et trop militantiste) , mais heureusement le passage est assez court.......C'est un film qui défend la liberté et on doit lui en être reconnaissant......Je l'ai trouvé dans la lignée de "une hirondelle a fait le printemps" avec Mathilde Seignier, plus que dans la lignée de " a summer of love" dont il esquisse quelques traits en beaucoup moins émouvant.....ce sont ces deux filiations évidentes......Pour le reste les scènes "érotiques" sont assez réalistes mais peu dérangeantes, voire trop crues.....Mais on y croit globalement et l'interprétation des trois actrices principales (Cécile de France (un peu moins), Azia Higelin, Noémie Nvovsky) est plutôt remarquable.....Un passage hélas tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, le règlement de compte final.....Pour le reste on ne peut que conseiller ce film, attachant et réaliste, plutôt efficace dans son discours...
Difficile de ne pas penser à la torride palme d'or 2013, auquel j'ai quand même préféré cette Belle saison. Peut-être grâce à une longueur plus raisonnable, la beauté moins plastique de Cécile de France et Izïa Higelin mais surtout, et je me comprends, la dimension moins pornographique. Mais ce que j'ai avant tout adoré dans "La belle saison" c'est cette découverte des seventies du côté des féministes, avec les débats de l'époque tel que l'émancipation de la femme et l'avortement. Évidemment, la réalisatrice nous rappelle par ce biais que tout n'est pas encore acquis. Mais attention ce film n'est pas du tout anti-homme car comme le dit clairement Carole : "on est par contre les hommes, mais pour les femmes!". Un beau coup, marquant pour ma part. Les deux actrices sont rayonnantes, mais la meilleure interprétation de ce film revient à Noémie Lvovsky, bluffante. Bref, une idylle solaire et émouvante, à voir.
La mise en scène fiévreuse et solaire de Catherine Corsini accompagne un scénario certes un peu prévisible, mais rudement bien mené. Les deux actrices principales sont merveilleusement filmées dans des scènes sensuelles parfois trop répétitives mais qui servent le propos, entre amour passionnel et impasse sociale : si Delphine refuse de s'accepter comme elle est, comment le faire accepter à la société ? C'est un certain apprentissage que filme Corsini, autant qu'une chronique sur une France en mutation, sûrement effrayée par la fracture que représente Mai 68 et la libération des mœurs. Entre légèreté et drame, Catherine Corsini trouve le ton juste.
Après plusieurs comédies la réalisatrice s'est, depuis quelques années, mis au drame dont son meilleur film "Partir" (2009). Pour la comparaison inévitable avec "La vie d'Adèle", Catherine Corsini filme ses amoureuses avec empathie et une sensualité plus réelle et plus attachante. On salue donc l'absence de manichéïsme total, il aurait été si facile de taper sur les hommes. Les performances des acteurs et des actrices en particulier sont éblouissantes. Quelques petites incohérences mais ça reste un jolie et bon film à voir et à conseiller.
"La belle saison " est juste un film réjouissant comme j'aimerais en voir plus souvent. Un film avec des actrices formidable et généreuse. Cécile de France a enfin un rôle à la mesure de son talent, elle est carrément sublime et crève l'écran. Izia Higelin, brute, sauvage et d’un naturel désarmant. Elle forme un duo qui vous fait ressentir le moindre souffle de leur amour . Noemie Lvovsky est tout simplement une grande actrice La liberté et le combat symbolisées par les volutes de fumée de cigarette! Les interdits formatent la pensée et créent des droits au profit des dogmes C'est un film qui ne vous laisse pas seul à la sortie car il accompagne vos pensées de ses belles images et de son dialogue juste et fort Bref, c'est le genre de film qui vous prend les tripes et qui vous donne envie d'aller encore et encore au cinéma... Celine Riera Maurel
Dans les années soixante-dix, les femmes ont pris le pavé pour revendiquer le droit de vivre comme des femmes, à l’égale des hommes. Une revendication qui aujourd’hui mérite semble-t-il de reprendre la voie de la contestation, ce que rappelle Catherine Corsini en axant son propos sur l’amour lesbien. Contre les idées de l’époque et les préjugés (notamment dans le monde paysan où se déroulent de nombreuses séquences), deux femmes vont s’aimer. Cécile de France et Izïa Higelin sont absolument pleine de vie et d’amour, et de drôlerie aussi, pour ces deux personnages que la réalisatrice épouse merveilleusement bien. Elle caresse les corps à nu, chauffés au soleil de la campagne. Sans tabou, ni pudeur. Noémie Lvovsky dans le rôle de la mère est magnifique. Pour en savoir plus