Discopath est un film qui part sur une idée intéressante, et qui aurait pu vraiment donner lieu à un gros délire gore, mais malheureusement ce métrage reste trop au milieu du gué, et sans être un raté, ce n’est finalement ni plus ni moins qu’une énième série b de genre au visionnage facultatif.
Les acteurs sont plutôt inégaux. Clairement on sent que le casting féminin, pléthorique a surtout été recruté sur des critères physiques, car on ne peut pas dire ni que leurs personnages aient beaucoup de substances (une exception se glisse au milieu, mais enfin, ce n’est pas non plus génial), et que les actrices fassent preuve d’une réelle efficacité. Elles savent se montrer séduisantes, c’est déjà cela. L’acteur principal est lui aussi moyennement convaincant, mais il doit surtout cette impression à l’hésitation manifeste qui a concerné le traitement de son personnage. Fallait-il en faire un psychopathe sérieux ou pas ? Et bien malheureusement un coup c’est oui, un coup c’est non, et le héros est donc très versatile. Le meilleur viendra finalement des policiers, auquel l’accent canadien vient donner en plus un côté comique bienvenu, d’autant que là il n’y a pas eu d’hésitation pour leurs rôles.
Le scénario est comme le héros hésitant entre le sérieux et le comique. Honnêtement les scènes drôles sont très peu nombreuses, et les scènes sérieuses (globalement les meurtres), tranchent avec l’aspect décalé du film qui cherche souvent à virer à l’absurde ou au burlesque. Peut-être que c’était voulu, mais il faut avouer que du coup le film dégoupille la plupart de ses effets, et comme il n’y a pas beaucoup de meurtres, que le film est court et ne développe pas grand-chose, ben au bout du compte Discopath apparait trop souvent vide. Bon, je ne me suis pas ennuyé non plus, mais dommage de ne pas exploiter une matière aussi intéressante à sa juste valeur.
Visuellement le film essaye de construire une esthétique originale, avec une reconstitution d’époque qui n’est pas parfaite, certes, mais les contraintes budgétaires ont dû peser. Le film est en effet limité niveau décors, et heureusement la photographie essaye de rattraper le coup, avec bien sur la bande son, très sympas qui passent pas mal de classiques disco internationaux et locaux. A noter aussi une mise en scène plutôt inspirées, avec des idées sympas (le meurtre épileptique !), et quelques effets horrifiques sympas, mais malheureusement trop rare pour ce genre de production que l’on attend légitimement plus culottée.
Au final Discopath n’est pas la réussite que j’attendais, et sans être un échec non plus, le film laisse sur sa fin. Les amateurs pourront sans doute le découvrir, mais je doute que malgré son idée amusante, il parvienne à être davantage qu’une curiosité. 2.5.