Prédestination ou comment les distributeurs français sont passés à côté d’un film de science-fiction sympathique et retors. Signé les frères Spierig, auteurs de Daybreakers, déjà avec Ethan Hawke dans le rôle principal, le long-métrage démontre un véritable amour pour la SF traditionnelle. On parle ici de voyage dans le temps, façon Timecop, Retour vers le futur. On parle aussi de lutte contre une certaine criminalité, d’une certaine manière assimilable à Minority Report. Vous l’aurez compris, le film se base sur un condensé d’inspirations diverses pour un résultat étonnant. A priori peu engageant, Prédestination trouve pourtant très rapidement son rythme, son identité farfelue mais intrigante, au grand plaisir des curieux que nous sommes.
Réalisé avec un certain soin artistique, les images sont souvent très esthétisées, le film des frères Spierig, metteurs en scène encore relativement peu connus en Europe, démontre toutes les qualités d’un cinéma qui n’ambitionne que de toucher un public cible, un public adepte de tel scénario, intelligent mais concis. Une tête d’affiche, toujours Ethan Hawke, que l’on retrouve décidément de manière plus insistante ces dernières années, un excellent scénario à tiroir, à twist, une photographie léchée, un rythme imperturbable. Que demande le peuple?
Sans doute trop ambitieux, particulier, pour la grande distribution, peut-être aussi par manque d’ambition, le film ne vît donc jamais le jour dans les salles obscures françaises et francophones. Un déficit qu’il convient de réparer alors que l’opportunité nous est maintenant offerte de découvrir celui-ci en DVD/VOD. Avis aux amateurs. 13/20