Quoi qu'on en dise, Mon Roi possède une force, qui peut s'avérer certes irritante, mais qui fonctionne à quasiment tous les coups, c'est l'interprétation. Le panneau-titre "Prix d'interprétation féminine" en début de film n'est pas sans nous le rappeler, et c'est évidemment ce qui porte le film de Maïwenn du début à la fin. Niveau mise en scène pure, le film est minimaliste, mais le montage s'avère l'élément le plus travaillé, tant dans la conception du film dans son ensemble qu'à l'intérieur même des séquences. Le dynamise des acteurs apporte à l'oeuvre une puissance visuelle indéniable, et même si les situations ont déjà été vues et revues, l'intensité dramatique qu'arrive à injecter Maïwenn au coeur de ses scènes parvient à nous faire oublier la sobriété cinématographique de l'ensemble. C'est un film de destruction, pessimiste, froid et dur, dans l'éternelle recherche absolue de réalisme de la réalisatrice française. Le truc, c'est qu'ici, ça marche. C'est agaçant dans beaucoup trop de films actuels, mais certains réalisateurs savent l'utiliser, et il serait bête de nier la capacité de Maïwenn dans ce domaine là.
Au final, le film touche, plus ou moins fort, le spectateur. Bercot est exceptionnelle, Cassel est comme à son habitude très bon; mais toujours dans le même registre qu' "Un Moment d'Egarement", ce qui m'a un peu gêné, je n'ai pour le coup pas réussi à dissocier l'acteur de son personnage. Malgré tout, le duo fonctionne très bien et le film réussit son pari, ce qui s'avère être le plus important. Je le conseille, mais à aller voir à tête reposée.