Je me rappelle du final de "Polisse", qui à lui seul avait anéanti les quelques qualités du long-métrage. La lourdeur absolue de la mise en scène et de la métaphore m'avait clairement dégoûté de l'oeuvre. Et bien "Mon Roi" souffre du même problème mais durant toute sa durée. Le tout commence dès la seconde scène, et l'entretien avec la psychiatre, sur une psychologie de bazar d'une lourdeur assommante qui restera constante par la suite. C'est impressionnant de voir à quel point Maïwenn échoue dans tout ce qu'elle entreprend avec ce nouveau film. Cette ambition à dépeindre un couple dans ce qu'il a de plus vrai et de plus beau, avec l'influence de Pialat notamment, est une catastrophe. Rien de sonne vrai, la mise en scène de la cinéaste, l'aspect hystérique et l'artificialité de l'ensemble est plus proche de l'émission de variété que de l'envie de proposer du cinéma. Et c'est, je pense, le mot qui résume le mieux "Mon Roi" : artificialité. Car on souhaite ici nous montrer du vrai, du beau. Mais tout, en terme de cinéma, s'oppose à cette ambition. La lourdeur de la réalisation, qui film des personnages qui n'arrivent pas à exister, au sein d'un récit cliché, qui tente vainement la carte de l'humour (le personnage de Norman est risible). Le long-métrage essaie réellement de créer de la vie, de l'émotion, avec cette relation d'amour/haine qui aurait pû être passionnante, à la condition que l'écriture en fasse quelque chose, et pas comme ici une vision unilatéral et mortifère du couple. Le long-métrage est d'une grande redondance, et n'adopte au final que le point de vu de Tony (exaspérante Emmanuelle Bercot), Georgio (Cassel très juste) de son côté est vu comme l'éternel fautif. Le récit souhaite dire quelque chose sur le couple, mais de part son point de vu étriqué et son incapacité à montrer du vrai, ne devient qu'une suite saynètes se voulant réalistes mais d'une bêtise abyssale. Maïwenn confond mettre en scène un film avec des personnages, et, film avec des personnages qui se mettent en scène. C'est hystérique, c'est lourd, c'est étriqué, c'est faux et surtout profondément mal écrit. Reste les acteurs.