Aucunement satisfaisant
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Après l’audacieux Incidious de 2011, ou l’innovant, bien que décevant, Paranormal Activity de 2009, les producteurs de ces deux longs métrages relativement marquants semblent avoir misé sur le mauvais cheval en finançant en 2013 Oculus.
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Si l’idée de placer un miroir au centre de l’intrigue a déjà été exploité avec davantage d’ingéniosité dans le film Mirrors sorti en salle en 2008, le concept attractif, lié à une bande annonce efficace, parvient encore à enflammer la curiosité des amateurs du genre. Certaines scènes arrivent à apaiser des attentes en quête d’assouvissement, notamment celles mettant en lumière l’avancée du pouvoir maléfique à travers les plantes, par exemple, ou l’emprise néfaste de son aura sur ses victimes, manipulées telles des marionnettes mutilées par une force surnaturelle. La relation frère et sœur est globalement bien maîtrisée.
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Le rapport inexistant entretenu avec leurs parents laisse cependant à désirer. Les personnages stéréotypés, aux moindres faits et gestes prémédités, ne permettent pas la compassion, l’identification, l’immersion, pourtant indispensables au genre. La figure du mal possède les atouts nécessaires à la mise en place de l’effroi, mais le manque de travail autour d’elle réduit en cendre son potentiel de départ. Utilisé gratuitement, le mélange entre passé et présent ne comble pas les espérances. Traités avec un parallèle décevant, les flash-back parasitent effectivement un scénario prévisible en manque d’inventivité, d’originalité, de subtilité. A créer un lien entre les deux époques, pourquoi ne pas créer du sens entre elles, les faire fusionner par l’intermédiaire de l’objet diabolique, engendrer une tension intrinsèquement liée aux actions des personnages ? Des longueurs inutiles perceptibles installent alors un faux semblant de suspens, qui tente visiblement de combler les failles de la construction générale. Si rien ne déclenche le sentiment de peur ou ne ravive la flamme de l’étonnement parfois miraculeusement attisée, l’ennui rode jusqu’à la mise en place douteuse d’une chute médiocre.
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L’ultime question « à quoi bon ? », brûlant les lèvres lors du générique de fin, illustre parfaitement le type de film auquel le spectateur se confronte en regardant Oculus.