« Ant-Man et la Guêpe » coche toutes les cases du blockbuster de super héros formaté pour remplir les salles climatisées d’un été caniculaire. Derrière la caméra, aidé par des effets spéciaux très efficaces et des décors assez épatants, Peyton Reed fait le job. Le rythme est infernal (au point de donner un peu le tournis au bout d’un moment), la musique omniprésente, et sans aspérité, les scènes de poursuites en voiture sont bien présentes, les combats type « kung-fu » aussi, et ils durent en longueur comme de bien entendu, « Ant-Man et la Guêpe » ressemble en cela à tous les films de super-héros qui pullulent sur les écrans du monde entier. Mais « Ant-man » a quelques atouts qu’à mes yeux les autres n’ont pas. D’abord, il y a le postulat de départ qui fait que la taille des personnages et des objets varient en permanence et que cela donne des multiples occasions de filmer des scènes impressionnantes : les immeubles de se trainent comme des simples valises à roulettes, des voitures deviennent aussi petites que des Hot Wheels si nécessaires. Au gré des scènes qui se succèdent, le personnage de Scott se retrouve soit surdimensionné, sois minuscule, soit (et c’est le plus drôle) à une taille malheureusement improbable qui ne fait que le desservir et qui rend sujet de moqueries. Au-delà de l’intrigue tarabiscotée en elle-même, c’est l’humour permanent de « Ant-Man et la Guêpe » qui emporte l’adhésion du spectateur. Pour être plus précise, c’est l’humour de Paul Rudd surtout qui fait mouche. J’adore cet acteur depuis longtemps, je lui trouve un charme assez irrésistible et c’est surtout à cause de lui que j’ai choisi d’aller voir un ce super-héros là plutôt que tous les autres. Lui est maladroit, attendrissant, souvent un peu largué et, cerise sur le gâteau, il est hyper sexy ! Du coup, Il apporte à son personnage tout le charme simple et l’humour potache qui convient. Autour de lui, que ce soit Evangeline Lily, ou Michael Douglas, sans parler de Michael Peña ou Laurence Fishburne, tous font le job sans problème, en grands professionnels qu’ils sont tous. Et puis, il y a Hannah John-Kamen dans le rôle difficile d’Ava. Là, j’ai été moins convaincue par sa performance, qui tourne vite en rond et elle ne parvient mal, ou mal, à rendre la complexité de son personnage. Elle incarne une jeune femme souffrante, révoltée et combative, elle devrait nous émouvoir et elle n’y parvient pas vraiment. En fait, son personnage, mal écrit, interprété de façon un peu monolithique, est le moins convaincant et très vite, el plus exaspérant ! Le scénario de « Ant-Man et la Guêpe » peut difficilement s’apprécier si l’on n’a pas vu le premier volet, je pense. Les rapports entre les personnages, la personnalité de Scott, la complexité de ces histoires de physique quantique (qui, il faut bien l’avouer, nous passent un peu au dessus de la tête) sont déjà bien en place dés les premières minutes du film. Au-delà ce problème, « Ant-Man » ne brille pas par une originalité échevelée au niveau de l’intrigue
(« Tiens, des méchants attirés par l’appât du gain ! »), du suspens (« Oh, un compte-à-rebours ! »), des rebondissements (« Zut, la machine ne fonctionne pas comme prévu ! ») et de sa fin (« Ils vont s’embrasser, je le sens… »). Il y a plusieurs intrigues qui se chevauchent : les méchants attirés par l’argent contre les héros, la fille qui souffre et que ça rend hargneuse contre les héros et le FBI contre tout le monde ! Tout cela finit par faire un sac de nœuds qui va, ô miracle, se dénouer au bout de deux heures de film, et je ne pense pas spoiler qui que ce soit en disant cela.
Si l’on choisi un blockbuster de super-héros, on sait dans quoi on met les pieds et il serait un peu malvenu de ma part de lui reprocher de ne pas être calibré pour la Caméra d’or du Festival de Cannes ! « Ant-Man et la Guêpe », dans son genre à lui, est plutôt réussi, agréable à suivre, drôle (et même très drôle par moment), rythmé et sans complexe. Pour un après-midi de canicule, c’est le rafraichissement idéal. Si on lui ajoute le sourire de Paul Rudd, alors là c’est la cerise sur le milk-shake !