Film kazakh de Zhanna Issabayena relativement court (77 mn), à petit budget, tourné avec un simple appareil de photo. L’histoire est simple, dans le Kazakhstan d’aujourd’hui, Naguima, jeune femme réservée, abandonnée à la naissance, partage une chambre dans un quartier-dortoir d'Almaty avec sa sœur de cœur, Ania, rencontrée à l'orphelinat. Enceinte, Ania meurt lors de l'accouchement. A nouveau seule, Naguima va tenter de reformer une famille…le film est présenté avec un avertissement comme quoi des scènes, des propos ou des images pourraient heurter la sensibilité des spectateurs , ceci me semble excessif, sauf peut-être pour la fin, irracontable ici, d’une immense tristesse mais relativement peu surprenante tant tout le film conduit à ce dénouement. Film grave, sinon intensément noir…peu de dialogues, les bavardages sont inutiles, une certaine lenteur, des plans longs, de longs arrêts sur des visages qui expriment une profonde tristesse, sauf peut-être Nina, la prostituée, la plus humaine ...une image d’une esthétique remarquable, même si le décor est sinistre que ce soit la cité dortoir ou la campagne kasakh…
Dina Tukubaeva et Maria Nejentseva, qui "jouent" pour la première fois, sont bouleversantes. La réalisatrice les a trouvées dans des orphelinats kazakhs où elles ont toutes deux vécu des situations analogues… Des critiques font la référence à Bresson, dans l’utilisation d’acteurs non professionnels, l’austérité…le caractère inéluctable du destin des personnages..