[Scénario: 4/5]
Difficile d'évaluer la qualité du scénario car "Boyhood" c'est un peu un OVNI, c'est avant tout un "film projet" unique mené sur 12 ans et qui se veut le témoin du temps qui passe, des petits et grands événements de Mason entre ses 6 ans et ses 18 ans. Le génie du projet c'est de vouloir montrer les choses sans trop d'artifices. Alors évidemment les acteurs jouent tous un rôle, nous ne sommes pas non plus dans une logique de documentaire mais le tout reflète une spontanéité certaine et un réalisme qui interpelle.
[Mise en scène: 4/5]
Forcément, du fait de sa construction atypique "Boyhood" renvoie une émotion toute particulière lorsque l'on suit chacun des personnages grandir au rythme naturel, pas besoin d'utiliser plusieurs acteurs pour le même rôle, pas de techniques d'ajustement narratives, pas d'artifices du coup le réalisme est juste saisissant et l'empathie du spectateur pour les personnages d'autant plus grande !
"Boyhood" c'est une narration chargée d'émotion: les images qui défilent sous nos yeux nous renvoient à nos propres souvenirs et d'une certaine manière c'est une expérience d'introspection assez touchante et originale. Bon il ne faut ceci dit pas s'attendre non plus à une histoire forte, apportant son lot de rebondissements, etc... du coup certains passages sont parfois un peu longs, ou moins intéressants que d'autres, mais pour finir "Boyhood" est une expérience qui se vit de l'intérieur, en toute simplicité.
[Acteurs: 4/5]
Le plus impressionnant c'est de constater le professionnalisme de Ellar Coltrane et Lorelei Linklater, les deux jeunes acteurs chargés d’interpréter le frère et la sœur de la famille que nous suivons. Tous les deux ont un caractère et une présence à l'écran assez incroyables pour leur age au début du film. Du coup on a vite fait de s'attacher à eux et on prend plaisir à les voir évoluer à différentes étapes de leur vie. Côté parents on retrouve monsieur Ethan Hawke ("Sinister", "Before Midnight") et Patricia Arquette ("Medium"), tous les 2 acteurs aguerris mais dont on se plaît tout autant à suivre l'évolution physique et émotionnelle pendant 12 ans.
[Photographie: 4/5]
Au delà du côté assez unique du projet "Boyhood", le film s'orne de toute une fresque de belles images. La photographie est très présente dans le film, notamment au travers de la passion de Mason et on sent que la fibre artistique s'exprime aussi largement au travers de chaque plan conférant au film une identité visuelle particulière et vraiment cohérente quand on sait que le projet a duré 12 ans.
[Bande Originale: 5/5]
"Originale" cette bande son ne l'est pas vraiment puisque l'univers musical du film est en fait un espèce de gigantesque medley qui transcende les époques entre 2002 et 2013 (entre autres). Ce choix accentue bien entendu l'effet boîte à souvenirs qu'on redécouvre avec au programme du "Coldplay", "Britney Spears", "Paul McCarntney", "Gnarls Barkley", "Bob Dylan" ou encore "Gotye". Un choix des plus pertinents et qui vous touchera surement, au moins à travers d'un des morceaux sélectionnés !
[TOTAL: 4,2/5]
Difficile de parler de "Boyhood" comme d'un film car c'est vraiment plus que ça: une invitation à se replonger dans son enfance, un condensé de culture pop plus que familière pour les décennies 80/90/2000, des acteurs, toujours les mêmes acteurs, que l'on suit sur une durée de 12 ans et une histoire toute simple, celle de la vie, du temps qui passe, bref un projet unique, touchant et plein de spontanéité.
Regarder "Boyhood" c'est un peu comme retomber sur une vieille boîte à souvenirs qu'on avait oublié pendant plusieurs années et retrouver toute l'émotion qui va avec !
"C'est quoi le but ?"
"Le but de quoi ?"
"Je sais pas, le but de tout ça."
"De tout ? Quel est le but ? Franchement j'en sais rien. D'ailleurs personne n'en sait rien ok ? On est tous là en train d'improviser tu sais ? La bonne nouvelle c'est que tu ressens des choses. Et tu dois t'accrocher à ça."