Ce film réalisé en 2018 pour Netflix par le réalisateur australien Ben Young n’est pas à confondre avec un autre film du même nom, réalisé en 2015 par l'espagnol Miguel Angel Vivas. Et, ce, pour des raisons très paradoxales. La production Netflix avait un sujet bien plus original au départ que le film multinational réalisé par Vivas. Young, lui, bénéficiait d’un scénario inédit dont le principal rebondissement n’est révélé qu’après ¾ d’heures d’une action très lente, puis très violente. Durant cette période de lenteur, 20 bonnes minutes, on s’ennuie un peu car on ne sait pas ce qui se passe. Le questionnement perpétuel du héros ne semble pas emmerder seulement son entourage, mais aussi les téléspectateurs. Lorsqu'arrive enfin l’explication, les téléspectateurs n’en sont pas moins frustrés, car Ben Young choisit de filmer, « à l’esbroufe ». Pendant une trentaine de minutes, les scènes d’action sont montrées dans une confusion telle que l’on ne voit rien clairement. On voit sans voir, ni comprendre. Les choses ne se clarifient que près d’une heure après le début du film. L’originalité scénaristique de cette Extinction 2018 aurait dû mener à la plus belle réussite, mais elle est desservie par des choix si peu judicieux, en termes de découpages temporel, et visuel, que le résultat de l’ensemble est au final très médiocre. Extinction 2015, au contraire, est doté d’un scénario à la limite du banal, tant il a déjà été pris et repris dans des films précédents. Celui de la métamorphose d’infectés qui au final envahissent la planète. Sauf que l’originalité vient du traitement de l’action, toujours très visible, mais traitée avec suspense. Elle vient aussi du traitement de l’intrigue, avec des flashbacks ou flashforwards éclairants, renforçant notre compréhension des enjeux multiples. Comment réussir à se sauver de l’ennemie ? Mais aussi, comment résoudre les conflits psychologiques au sein même des résistants ? Extinction est à l'image des bons vins. Le millésime est essentiel.