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FaRem
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2,5
Publiée le 14 mai 2015
"Trap Street" est un film extrêmement étrange que j'ai eu beaucoup de mal à cerner, à vrai dire, je n'y suis pas parvenu. On commence avec une petite histoire d'amour assez classique même si les personnages et leurs activités sont mystérieux puis ça dérive vers un délire paranoïaque assez incompréhensible. Je ne sais pas trop ce que j'ai vu, ni si j'ai aimé ou non donc je mets la moyenne.. Si quelqu'un a compris le final, j'aimerais bien comprendre.
Cette histoire d'amour sous fond de parano et de surveillance vidéo généralisée a un côté étrange mais un charme certain et elle a le mérite d'interroger sur la perte des libertés individuelles à notre époque.
« Trap street » est un film intéressant à plus d’un titre. D’abord par sa forme de conte urbain, il se distingue des productions habituelles nous venant de Chine (excepté évident celles de Hong Kong). Le milieu rural, ou traditionnel sont ici mis aux rebuts et nous plongeons dans la chine bien ancrée sur le 21ème siècle, où la jeunesse fait la part belle aux innovations et à un certain esprit de liberté. Le fond, qui vient contrebalancer cette première impression, se révèle être une diatribe contre un pouvoir exécutif étatique, moins présent en apparence, mais omniprésent par le biais des nouvelles technologies, et toujours aussi répressif. Voilà en substance le discours de ce film. Par le prisme d’une anodine romance, c’est tout un système qui se révèle et laisse à penser que la liberté acquise par la population chinoise depuis le milieu des années 90 est un leurre. Vivian Qu, grande instigatrice du mouvement sino-ciné chinois indépendant, alerte non seulement ses compatriotes, mais également, de manière plus universelle le monde entier. Cette prise de conscience d’un big brother high tech menace donc tout à chacun. Avec son message fort, on peut toutefois reprocher au film son côté trop lisse et un esthétisme totalement antinomique à cette histoire que n’auraient renié ni Orwell ni Kafka
Les films asiatiques apportent une véritable fraicheur tant dans le fond que dans la forme. On est donc plongé dans un nouvel univers avec des codes dans les relations hiérarchiques, amoureuses, familiales.
Enigme incompréhensible certes, mais peu importe en définitive, car le sujet du film est ailleurs ; il met en scène la vulnérabilité d’un être, en nous donnant à voir comment un jeune homme sans problème, joyeux et sensible, qui aime la vie, peut être abîmé (on devine une dénonciation du collectivisme), au point de devenir l’ombre de lui-même et n’être bientôt qu’un fantôme désincarné. Quel gâchis, cette mort dans l’âme, qui anéantit tout désir !
TRAP STREET : DE LA SAISON DES AMOURS VERS UNE FABLE POLITIQUE
Premier film réalisé par Vivian Qu (qui a aussi produit Black Coal), Trap Street nous fait suivre les techniques d'approche d'un jeune géomètre stagiaire, Li Qiuming, pour séduire une jeune femme élégante, Guan Lifen, aperçue pendant son travail de terrain sur "l'allée de la forêt".
Trap Street est construit en deux parties à l'apparence antinomique mais qui constituent bel et bien les facettes d'une même réalité : la Chine contemporaine pleine de contradictions, écartelée entre son saut dans la modernité - notamment technologique - et ses héritages d'antan, entre une jeunesse urbaine et une ancienne génération qui a grandi pendant la Révolution culturelle et qui a parfois été déportée à la campagne.
La première partie dresse un tableau classique de la vie urbaine moderne dans une mégalopole chinoise. L'histoire se déroule à Shangai avec une jeunesse désormais rompue au rythme de vie occidental/capitaliste et de ces bars où l'on y boit des bières pour socialiser, où l'on y danse pour draguer et où l'on joue au billard pour passer le temps ou faire des affaires.
Progressivement, à mesure que la parade amoureuse se développe sous la chanson "Donna Donna" - mondialement connue, notamment interprétée par Joan Baez -, tout ce qui semblait reposer en arrière-plan prend le pas sur l'intrigue pour en faire une fable politique. La réalisatrice Vivian Qu plante ainsi subrepticement le décor pour sa seconde partie.
On passe en effet soudain d'une lubie attendrissante - la déformation professionnelle de Li à enregistrer les coordonnées topographiques de ses lieux favoris comme par exemple lorsqu'il prend la main de Guan pour la première fois - à l'inquiétante obsession totalitaire d'un appareil d'Etat chargée de surveiller et de traquer.
Dans une composition qui était volontairement légère et insouciante, notre jeune héros sera forcé d'acquérir la maturité nécessaire à mesure que le piège (trap) se referme sur lui, celui d'une rue interdite, "l'allée de la forêt".
La transition entre les deux parties peut apparaître un peu brutale et manquer de vraisemblance, ce qui explique la notation (trop sévère) de Télérama mais pour ma part, j'ai été très agréablement surpris par Trap Street et son style narratif efficace, capable de faire ressentir l'omniprésence d'un Etat policier pouvant faire transformer n'importe quelle histoire banale en cauchemar kafkaïen.
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