Bienvenue en Corée du Sud et surtout dans son infernal système scolaire qui broie les élèves et les pousse bien souvent au désespoir voire au suicide. June, jeune lycéen pauvre mais brillant, intègre un de ces lycées d'excellence où règne la compétition et l'humiliation et qui préparent ses élèves au Suneung, leur bac local pourvu là-bas d'un statut à nul autre pareil. Si chez nous obtenir le bac suffit bien souvent au bonheur de nos lycéens (les pauvres crédules ), en Corée, il est l'occasion de classer les candidats. Aux meilleurs, les meilleures universités, les meilleurs emplois,...aux autres, le reste. Du coup, le pauvre June s'aperçoit que sans des cours à 700 euros l'unité que prennent les plus aisés mais aussi les plus brillants condisciples de sa classe, il ne pourra jamais intégrer l'université d'astronomie qu'il vise. Comme il est curieux, il va s'apercevoir qu'un groupe d'étude secret se réunit dans les caves de l'établissement et ont des agissements pour le moins dangereux mais dont le but est l'accession aux premières places. Présenté ainsi, je donne l'impression que le film est assez linéaire et est quelque part une dénonciation de ce système ultra élitiste, alors que ce n'est pas vraiment le cas. Débutant par la découverte du corps d'un lycéen, le film va d'abord suivre l'enquête de police qu'il abandonne très vite pour s'intéresser au parcours (en flash back) de June et son implication dans ce meurtre ainsi qu'à une prise d'otages au suspens lourdement mené. La condamnation de cet élitisme, un soupçon immoral, reste seulement en toile de fond.
Le film pâtit un peu de cette construction dont le manque d'unité dans la réalisation rend le tout un peu bancal. La fin sur le blog
Un magnifique film plein de sensibilité et de suspens. Une critique sociale qui fait découvrir un aspect de la culture coréenne étonnant, la compétition scolaire. De très belles images, du rythme... Allez le voir!
Le cinéma coréen est souvent viscéral, violent, nerveux. Suneung avait de quoi intriguer avec sa thématique autour du système scolaire et de son obsession de la réussite. On aurait pu s'attendre à une satire ultra-violente à la Battle Royal mais la réalisatrice coréenne Shin Su-won livre une oeuvre assez sage malgré les thèmes abordés (viol, meurtre et vengeance dans le milieu lycéen). Loin de faire l'éloge de la méritocratie, le film nous présente des adolescents prêts à tout pour réussir. Peu de cynisme cependant, tout dans le film reste d'ailleurs en suspens. Les personnages sont caricaturaux et sans profondeur et l'ensemble manque parfois de finesse. On regrettera aussi la platitude de la mise en scène et son manque cruel de moyens (les décors sont d'une grande fadeur). Il ressort pourtant quelque chose de poétique de l'ensemble au détour de quelques jolies scènes. Une douce mélancolie qui surélève un film qui malgré un sujet passionnant peine à convaincre. On aurait préféré plus de hargne dans cette dénonciation bien trop polissée... Un peu dommage.
Une femme cinéaste en Corée, ce n'est pas courant, c'est même très rare. Ne pas s'attendre cependant, avec Suneung, à un film qui tranche avec le reste de la production locale, tout du moins celle qui voyage au-delà des frontières du pays. Le thème est pourtant intéressant : le Suneung, équivalent du bac, soumet les lycéens à une telle pression qu'il est la principale cause de tentative de suicides chez les jeunes. Côté pile, le film est une dénonciation radicale des dysfonctionnements, des errements et de la déshumanisation sociale, à travers le prisme du système scolaire. Côté face, Suneung traite son sujet de l'hyper-compétitivité façon teen-thriller avec des flashbacks incessants, un scénario alambiqué à l'envi et des personnages qui frôlent la caricature. La réalisatrice, Shin Su-won, ancienne enseignante, sait de quoi elle parle. Mais l'aspect fictionnel de son film tire sur des ficelles trop éculées et répétitives pour fonctionner pleinement.
Franche réussite. Un "leçons d'harmonie" coréen. Scenario brillant, mise en scène habile. J'ai été sans cesse surpris par l'évolution du film. C'est un thriller social, dans un milieu collégien, critique de la sélection dès le plus jeune âge. Certains moments sont jouissifs car le propos est implacable. Excellente surprise. Le genre tire un peu sur certains teen movies à thème américains, mais en beaucoup plus original.
Thriller sans concession dans un milieu scolaire ultra-compétitif, le deuxième long métrage de Shin Su-won brosse un portrait sans concession de la future élite coréenne. La réalisatrice nous propose une œuvre léchée, avec des plans très esthétiques. De bonne facture, mais desservi par un récit peu réaliste (qui emprunte ses codes autant aux thrillers qu'aux films d'horreur), que l’on se le dise clairement, Suneung n’a rien d’un chef-d’œuvre, même si ses partis pris graphiques sont à saluer et que les principaux acteurs incarnent à merveille les personnages. Je ne saurais que trop vous conseiller la lecture de la note d’intention de la réalisatrice, publiée dans le communiqué de presse de Dissidenz Films, que vous devriez pouvoir trouver sans problème sur la Toile, ou mieux, je vous encourage chaudement à aller vous faire votre opinion vous-même en voyant ce long métrage.
Au carrefour du thriller, du policier et du drame, Suneung s’interroge sur un triste fléau emblématique de la volonté excessive de modernité et de réussite de la Corée du Sud actuelle. Aussi bien réussi dans sa partie drame que dans partie thriller policier, cette petite pépite coréenne brille avant tout pour la lucidité de sa critique sociale aiguisée, pointant du doigt avec intelligence les enjeux de ce qu’il dénonce au détour d’un vrai film haletant...