L’affiche de ce film uruguayen mais tourné à Madrid n’a aucun rapport avec l’histoire, sinon symbolique. On ne sait d’ailleurs pas vraiment si l’histoire se passe en Uruguay ou en Espagne, car le dialogue parle d’une « république laïque », mais aussi d’un « roi ». Tout le film, en fait, balance entre la réalité et le fantasme, et c’est son principal défaut, qui empêche d’y adhérer tout à fait.
Mais le point de départ est sympathique : Gonzalo, étudiant en philosophie un peu attardé, estime que, né dans une famille chrétienne, il a été injustement traité, car on ne lui a pas demandé son avis avant de le baptiser ! « À moi non plus », rétorque son évêque. Toujours est-il que Gonzalo veut apostasier, c’est-à-dire quitter sa religion, alors que, pas très cohérent, il trouve l’athéisme vulgaire ! Bref, au lieu de ne rien faire de particulier, il fait une demande officielle afin qu’on efface des registres paroissiaux toute trace de son baptême, et comme le clergé traîne les pieds (on lui réclame un certificat de baptême alors que l’Église, évidemment, possède déjà ce document), il intente un procès. Que bien entendu il va perdre, puisque les registres paroissiaux sont des documents écrits à la main et ne peuvent pas être corrigés, au contraire d’une base de données informatique.
L’épilogue est prévisible dès le début : Gonzalo s’arrange pour mettre la main sur le registre où figure la mention de son baptême, et
en arrache la page
... Fin radicale du film.
Le récit est encombré de scènes saugrenues, relevant du fantasme, et qui n’apportent rien. Et donc, le film pèche par le scénario, pas par la réalisation, qui est correcte.