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stans007
24 abonnés
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4,0
Publiée le 28 mars 2021
Version vue après celle de 97 qui s’en inspire largement. Censure oblige, Sue Lyon (14 ans) fait trop femme, ce qui rend l’attirance mutuelle des deux protagonistes moins choquante. En revanche, le personnage de sa mère, sa relation avec le héros, et le cynisme possessif de celui-ci sont plus explicites.
Nabokov, 7 ans avant le film, écrivit ce roman critiquant une société américaine bourgeoise et puritaine sur fond de pédophilie. Il participa à l’écriture du scénario avec Kubrick qui pour contourner la censure transforma la jeune fille de 12 ans dans le roman en jeune fille de 16 ans ; et rien que cette modification donne un accent différent et moins scandaleux au film. Sa « Lolita » devient une nymphette un rien allumeuse qui joue de ses charmes pour faire tourner la tête du prof de français de 30 ans son aîné hébergé par sa mère. De fait, même si une éventuelle liaison sexuelle entre les deux semble condamnable, elle est beaucoup moins scandaleuse, délictuelle et sulfureuse qu’avec une jeune fille de 12 ans. A 16 ans la Lolita de Kubrick est très consciente de ce qu’elle provoque et en joue et en tant que spectateur c’est délectable ; Sue Lyon avec une économie de mots mais des postures et des allusions suggestives met dans le mille à chaque fois. Et cela commence par sa première apparition à l’écran en bikini, scène du 7ème art devenue culte. Elle a dit qu’elle s’est entendue à merveille avec James Mason sur le tournage ; pas étonnant, ce dernier dans le rôle du prof de français perdant littéralement la tête devant cette « Lolita » inaccessible parvient même à être touchant. Et depuis une lolita a même fini par devenir un terme générique ce qui témoigne déjà de la puissance du film dans l’esprit collectif. Bref, ce prédateur sexuel en est pathétique, car pour rester près de la jeune intrigante, il finit par épouser sa mère, une mégère mi dévote mi dévergondée jouée par une actrice tout aussi géniale que les deux autres. Mais pathétique surtout car le vrai pédophile du film n’est pas le prof de français mais celui qui va lui ravir son objet de convoitise ; un scénariste fantasque dont Peter Sellers trace les contours et fait une composition extraordinaire entre Clouzot de la « Panthère Rose » et « Dr Folamour ». Le film fit couler beaucoup d’encre à sa sortie, 50 ans après, je ne le trouve pas si subversif que çà, car à l’instar du roman, avoir vieillie Lolita de 4 ans change totalement la lecture de l’histoire. L’axe central reste cette histoire d’attirance contre nature, mais c’est aussi et surtout un brûlot sur la génération précédent celle de Lolita entre puritanisme et appropriation des normes plus libertaires portées par la génération de leurs enfants. De fait, tous les adultes sont pathétiques dans ce film et pas uniquement le prof de français aux tendances pédophiles. A voir, car un film de Stanley Kubrick est toujours incontournable même si celui-ci est loin d’être le plus personnel et le plus dérangeant. tout-un-cinema.blogspot.com
Lolita est l'adaptation au cinéma de la nouvelle de Vladimir Nabokov est représente donc une proposition osée; surtout pour l'époque.
Dans ce film on suivra la passion déviante d'un homme de lettre pour une adolescente. Le film sort dans les années soixante et a donc du faire l'objet de censure. Le film se retrouve donc aseptisé de tout ce qui aurait pu rendre le film bouleversant. Je pense que le livre dont il est inspiré est bien meilleur dans plusieurs aspects. Le livre était plus osé, plus poétique et tragique. Cependant, je ne peut vraiment pas en vouloir à Kubrick. Il était probablement trop en avance sur son temps. Pour le coup, je pense que le film aurait dû être réaliser une trentaine d'année plus tard, ce qu'à fait Adrian Lyne. Le film n'en est pas pour autant mauvais, loin de là. Sinon, le film est très bon est n'a pas vraiment de défaut flagrant que l'on pourrait lui reprocher. Le thème principale nous reste dans la tête et est indissociable de l'oeuvre et l'on retrouve tous les code de Kubrick auquel il nous avait habitué.
Le film est bon, mais pas excellent. La version de 1998 est selon moi supérieur. Lolita de Kubrick est un petit gachi de son époque.
J'ai l'impression que Stanley Kubrick aurait pu réaliser n'importe quelle histoire, ça m'aurait forcément plu. Justement, ici l'histoire a beau ne pas être fort interessante, j'ai quand même passé un très bon moment, et j'ai été pris par la narration. Les acteurs sont vraiment bons voir incroyable, Et forcément, la réalisation est vraiment sans reproche et très bien pensée ! Je le conseille vivement à quiconque aime bien Stanley Kubrick.
C'est peu dire que ce film a terriblement mal vieilli. Il se voit malgré tout sans déplaisir, ne serait-ce que pour avoir le plaisir de relever tous ses défauts.
À la fois tendre par instants, Lolita traite parfaitement du désir au travers des yeux malsains du personnage de Humbert. Une histoire à la fois douce au premier abord, mais qui traite enfaite d'un sujet délicat encore aujourd'hui.
Remarquable adaptation du roman de Nabokov, "Lolita" est l'occasion de revoir James Mason dans un de ses rôles les plus émouvants, confronté au génial Peter Sellers et à Shirley Winters, fantastique dans son rôle de harpie envahissante. La descente aux enfers du brillant professeur est narrée avec une implacable détermination par Kubrick, dont l'ironie souligne justement la vacuité de ce monde bourgeois ou pseudo-bourgeois, bienpensant et hypocrite. Sue Lyon, que l'on reverra notamment chez Huston et Ford, est inoubliable.
En adaptant le roman de Nabokov sur la passion obsessionnelle d'un homme mûr pour une gamine de 12 ans, Kubrick signe un chef d'œuvre en noir et blanc porté par l'interprétation grandiose de James Manson, Sue Lyon et Peter Sellers.
Stanley Kubrick est vraiment un génie pour nous entrainer dans l'histoire et nous faire suivre ses personnages magnifiquement interpréter. James Mason est juste incroyable dans son rôle d'homme jaloux et névrosé, Sue Lyon est exceptionnel également dans son rôle de Lolita et Peter Sellers est un vrai génie de l'interprétation. Un très très bon Kubrick et un chef-d'oeuvre du cinema.
Revu sur grand écran, LOLITA est une superbe adaptation du roman de Nabokov. Kubrick a bien remanié le scénario du romancier, mais il a su capté l'essence et l'esprit du livre. Si le film peut sembler un peu édulcoloré, il faut tenir compte du fait qu'à l'époque, en 1962, le film n'aurait pas pu voir le jour si l'âge de l'héroîne n'était pas passé de 12 à 15-16 ans, il aurait été considéré comme un éloge de la pédophilie. Or la mise en scène de cette relation subversive entre un quinquagénaire et une adolescence mineure n'en demeure pas moins osée, le film ayant tout de même choqué et scandalisé à sa sortie. Le cinéaste sait déjà à merveille brouiller les pistes, oscillant entre la tragédie et la comédie dramatique, tour à tour drôle, cynique, troublant, et émouvant. Il cultive déjà aussi l'art du non-dit, des sous-entendus, qui deviendra l'une de ses marques de fabrique. Sue Lyon est excellente, ambigue entre innocente et perversité. James Mason n'en est pas moins brillant en pervers amoureux. Ils transmettent un érotisme et une sensualité palpable, ainsi qu'une sensibilité à fleur de peau, étonnante pour un réalisateur généralement considéré comme froid.
Jeudi 2 mai 2019 : Je n'ai pas regretté de m'être déplacé pour revoir ce très beau film de Stanley Kubrick sur grand écran cette fois ci et cela malgré quelques longueurs durant ce long métrage. J'ai surtout beaucoup apprécié le jeu d'acteurs de James Mason et de Peter Sellers qui ont échangé des répliques inoubliables pour la postérité. ....
Un film malaisant à regarder. Même si le fait d’assister à l’abus d’une adolescente par un homme d’âge mûr sans scrupule est intolérable en soi, on réussi tout de même à nous garder bien calé dans notre fauteuil. Est-ce dû au voyeurisme primitif qui nous habite ou au talent de Stanley Kubrick? Je préfère opter pour la seconde option. En ouvrant le film avec la conclusion, le réalisateur met le spectateur dans un état distancié pour entreprendre le flashback dune durée de plus de deux heures. En le ponctuant de quelques numéros de slapstick, comme par exemple celui où deux personnages parviennent difficilement à ouvrir un lit de camp transportable, il désamorce la cruauté de l’histoire. La direction d’acteur contribue également à rendre le tout plus digeste. James Mason joue par moment comme Cary Grant dans un film d’Hitchcock, l’ado aguichante de Sue Lyon est caricaturale à souhait et le personnage de Peter Sellers est un électron libre ahurissant. Mais cela n’enlève rien à la gravité de la situation. Dans cette chasse à la jeune chaire, ce sont les deux vieux pervers qui finiront soit avec une demi douzaine de projectiles dans la carcasse ou au fond d’un cachot pour plusieurs années. Tant pis pour eux. L’intégrité d’un enfant c’est sacré. Et puis on a droit à un happy end! Malgré la perte de sa mère, Karin trouvera le bonheur auprès d’un jeune homme sain d’esprit de qui elle tombera enceinte. En plus, elle pourra toucher un peu d’argent de l’héritage pour subvenir aux besoins de la famille. Un bon film finalement !
Une découverte, 46 ans après sa sortie (il y a décidément des films qui vieillissent très bien) ! Ce film, souvent présenté comme un film « mineur » de Kubrick, n’est certes pas au niveau de ses grands chefs d’œuvre, mais constitue néanmoins un pur régal de cinéphile. Kubrick a touché et a réussi dans presque tous les genres, et dans ce film il nous régale sous de nombreuses facettes : fantastique (le début, qui évoque « La chute de la maison Usher » d’Edgar Allan Poe), comédie (peut être le plus inattendu et le plus réussi), drame (le fond du film quand même), polar (un genre dans lequel il avait déjà excellé). Si vous avez l'occasion, courez-y !
Il y a un décalage entre la pièce sulfureuse de Nabokov dont on parle partout et l’adaptation de Kubrick. Certes le regard a changé sur les choses de la vie mais ici je ne vois qu’une histoire d’amour tourmentée entre un homme et une jeune fille (qui paraît ici avoir 18 ans au moins). On n’y voit pas grand chose de scandaleux. Je suis davantage conquis par le discours de Sellers, qui pose des questions, insinue, tourne autour du pot. De plus toute la seconde partie est quand même plus intéressante que la première. La femme est vraiment une mégère comme dans son livre.... C’est à partir de la scène de jalousie que se précipite le récit allant malheureusement vers la dernière rencontre un peu décevante.
Après avoir vu Lolita de Adrian Lyne, avec Jeremy Irons, Melanie Griffith, Dominique Swain, excellente comme les autres d’ailleurs, j’ai vu la Lolita de Stanley Kubrick avec dans le rôle de Lolita Sue Lyon, pour moi y’a pas photo, la version de Adrian Lyne (1997) est nettement supérieure à celle de Kubrick, en tous points de vue, jeux d’acteurs, photographie, décor etc