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WutheringHeights
108 abonnés
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2,5
Publiée le 23 septembre 2014
Cette institutrice pourrait être comparée, toutes proportions gardées, aux illuminés qui en arrivent à se faire exploser au milieu d'un marché. Aveuglée par son obsession et ses intentions, si bonnes soient-elles à l'origine, Nira va basculer dans la radicalité et s'engager sur une voie dangereuse. (...) Nadav Lapid manie bien la caméra et gère la tension dramatique mais l'ennui s'installe peu à peu jusqu'à un dénouement un brin grand-guignolesque, et c'est dommage.
Ce film est d'un ennui terrible. Cet enfant poete (oh la, et quelle poésie !!!) est ridicule.Incompréhensible enthousiasme des critiques professionnels. 3 personnes sont partis de la salle (sur 10) et j'ai faill faire pareil. Le scrupule m'a retenu. Je le regrette.
Etrange pérégrination cinématographique que ce film aux multiples dimensions de lecture et aux forces émotionnelles contradictoires. Ce qui apparaît en toile de fond est cette fable urbaine (l’enfant poète prodige) qui repose en fait sur un élément autobiographique du réalisateur (il fut l’enfant en question et donc l’auteur de « Hagar »). En filigrane, il s’agit également de dénoncer sous un anecdotique récit, la société israélienne aux accents très empruntés de mondialisation. Face à cette société féroce et belliqueuse, s’oppose Nira, institutrice au vécu inconnu mais visiblement exemplaire dans le schéma trilogique classique dont les valeurs reposent sur la famille, la nation et une certaine forme de solidarité. Enfin, la poésie s’inscrit dans le débat, non seulement au niveau du phénomène de foire qu’est l’enfant poète, mais bien comme le symbole d’un mode de fonctionnement sociétal humain qui s’estompe et s’efface peu à peu des mémoires au profit de l’individualisme et de la course aux pouvoirs (qu’il soit entre ethnies, à titre personnel ou dans le rapport à l’autre). En deux heures Nadav Lapid structure ces éléments en une œuvre cohérente redoutablement intelligente et particulièrement perverse. Ce film étonnant raconte la vie sur un mode fictionnel et le réalisateur l’a façonné de toutes pièces sous l’apparence d’un réalisme intégral (choix de plans très étudiés, présence physique de la caméra dans le film…) où le spectateur sait s’immerger. On le ressent constamment, le fond comme la forme sont extrêmement élaborés. Le réalisateur s’insurge, à la limite de la provocation (chants guerriers des enfants entre autre) et cherche à faire réagir le spectateur (pistes du récit souvent brouillées) qui est ici, de fait, éloigné de toute passivité. Et finalement, le moteur de cette histoire, s’avère être Nira autour de laquelle se développe cet univers bouillonnant, à la limite explosif. Elle représente à elle seule la survivance d’un monde qui, en Israël comme ailleurs, disparaît irrémédiablement, un monde moins matérialiste, un peu plus onirique, où l’on prend le temps de se poser. Elle se fait résistante, mais est totalement désarmée. « L’institutrice » est un chant du cygne dont les mots douceur et espoir se dissolvent dans la vaste immensité de l’indifférence générale.
Film étrange qui tourne autour de cet enfant "génie poète" et cette institutrice prédatrice. Le problème est que les poèmes n'ont rien de génial, l'enfant lui-même n'est pas intéressant au delà de sa tête de joli poupon, et que tous les personnages qui gravitent autour sont antipathiques à différents degrés. La seule chose qui nous accroche c'est le travail de la caméra qui nous propose des choses absolument étonnantes.
Film long, creux, sans intérêt. On se demande longtemps si quelque chose d'intéressant va se passer ou apparaître mais non, rien. Il arrive que certains films lents présentent une réflexion, suscitent une émotion ou développent un sentiment mais pas ici. Bouh que ça a été long...
En apprenant dans un article que Nadav Lapid est un fan de Carlos Reygadas (Post tenebras lux), j'ai mieux compris pourquoi j'avais éprouvé ce sentiment de frustration en regardant L'institutrice.
A l'évidence l'israelien a le même talent que son collègue mexicain, mais il a aussi les mêmes chevilles qui enflent - dans une proportion toutefois moindre que Reygadas, qui aux dernières nouvelles ne pouvait plus chausser que des moonboots.
Mais revenons à nos moutons. Un petit garçon (qui serait à l'image de Nadav Lapid lui-même, en toute modestie) écrit de magnifiques poésies à 5 ans. Son institutrice le défend. Ou l'utilise.
Sur cette base plutôt intéressante, Lapid construit un portrait de femme subtilement dépressive, à la sexualité hésitante et aux buts incertains. Il confronte la figure hiératique de l'actrice Sarit Larry (impressionnante) à une gamme de situation assez convenues, mais souvent incroyablement bien filmées. L'institutrice est baignée dans une lumière d'une pureté solaire, et certains de ses mouvements de caméra sont sublimes. Lapid se moque un peu du scénario, et joue, parfois avec brio, à se faire plaisir.
Ses exploits esthétiques ne sauvent pourtant pas le film qui sombre lentement dans une marre d'ennui glacé.
Plutôt déçu vu que la moyenne de la presse est de 4 sur 5. Je trouve la fin du film bâclée. De plus le volume sonore du film était trop fort,je devais me boucher les oreilles à plusieurs moment,je suis sorti demander au projectionniste qu' il baisse le volume; sa réponse fut sidérante:" le réalisateur du film était passer dans l'après-midi pour demander à monter le son du film: il voulait créer des tensions sonores chez les spectateurs entre les aigus et les graves..." moi j'appelle ça du sadisme ! ça me donnait plus envie de partir de la salle que d'y rester. Finalement le projectionniste a été d'accord avec moi et il a baisser le son...
La froideur et l’austérité qui se dégagent de la mise en scène de Nadav Lapid semblent être directement liées à l’image qu’il cherche à donner de son pays, Israël. Le récit qui voit une institutrice s’attacher à un de ses jeunes élèves de cinq ans capable d’improviser de jolies poésies n’a d’intérêt que si l’on y lit une peinture acerbe d’une société ayant trahi son patrimoine culturel au profit d’un matérialisme qui lui empêche de reconnaitre le talent de sa jeunesse. En dressant un portrait de femme résolument moderne et subtil, tout en abordant une multitude de sujets propres à la société israélienne, comme la place importante de l’armée et les rapports homme-femme souvent tendus, le réalisateur parvient à signer un film au rythme inégal mais dont les instants d’émotions et de poésie sont aussi touchants que les digressions scénaristiques et autres longueurs peuvent être dérangeantes. Le principal défaut de L’institutrice est donc bien sa durée puisqu’une demi-heure de moins lui aurait permis de moins d’égarer.
On peut déceler plusieurs thèmes dans ce film paradoxalement peu encombré par les sujets. L’histoire est à sens unique pour un gamin prodige qu’une institutrice tente de retirer du circuit pédagogique habituel. Mais il y a tellement de sens à donner à l’attitude de cette femme (passion, transmission, protection maladive …) que le film atteint des profondeurs relayées par une mise en scène appliquée et une interprétation magnifique. Sarit Larry dans le rôle-titre et Avi Shnaidman, le gamin, forment un formidable duo. Pour en savoir plus
Je suis allée le voir suite aux critiques élogieuses de la presse. Pour moi c'est un film bien mais en même temps très dur, trop dur. L'histoire est étrange, dérangeante. Ce film n'est pas gai du tout : le petit garçon a l'air bien triste tout le long, l'institutrice est assez triste aussi, le père s'en fout complètement d'avoir un fils si doué, la nounou n'est pas correcte, sans parler de l'oncle du gamin qui couche avec l'institutrice. A ce propos cette institutrice n'est vraiment pas bien dans ses baskets et semble subir une petite crise de la quarantaine spoiler: au point de tromper carrément son mari et de kidnapper l'enfant à la fin.
Ce film devient de plus en plus stressant et inquiétant au fur et à mesure qu'il avance.
Un film très dérangeant et troublant qui marque longuement le spectateur. La relation entre l'institutrice et l'enfant est finement écrite, ambiguë et captivante, maintenant le spectateur sous tension d'un bout à l'autre du film. L'actrice qui joue l'institutrice est superbe, réussissant à rendre son personnage à la fois touchant, perdu et inquiétant.
Curieux film. Il faut d'abord accepter le postulat de départ, à savoir la reconnaissance d'un enfant poète, auteur de poèmes qui ne sont pas vraiment de son âge. Postulat a priori peu réaliste, que le réalisateur Nadav Pavid atteste pourtant, en racontant dans le dossier de presse qu'il écrivait lui-même des poèmes à l'âge de son protagoniste et qu'il en a repris certains pour les besoins du film (notamment "Hagar"). Bon. Du coup, la présentation ébahie de ce talent à l'écran ne donne pas du cinéaste l'image d'un homme particulièrement humble et modeste... Mais passons. L'intérêt du film réside dans la relation qui se noue entre le petit Mozart de la poésie et son institutrice qui se donne pour "mission" de recueillir sa parole (poétique) dans un contexte peu réceptif. Cette relation porte en elle-même une charge symbolique et critique assez intrigante. La plus évidente est l'idée d'une défense des arts dans une société israélienne de plus en plus matérialiste, pragmatique et vulgaire, focalisée sur la toute-puissance de l'argent et de l'armée, une société conformiste où toute originalité ou aspiration "autre" semble être suspecte et de nature à être promptement condamnée. Dans ce film, chacun y va en effet de sa dénonciation ou condamnation sans appel. Nadav Pavid brosse ainsi un tableau social inquiétant et d'une certaine violence. Dans le même temps, il brosse le portrait d'une femme - l'institutrice - qui n'apparaît pas forcément comme un contrepoint positif dans ce climat délétère. Elle est certes présentée comme une idéaliste, une "résistante" face au rouleau-compresseur social, mais elle est aussi menteuse, manipulatrice et bien flippante dans sa volonté obsessionnelle de s'occuper de son "messie" (l'actrice Sarit Larry est parfaite dans le rôle de cette psychopathe aux yeux clairs). Faut-il voir derrière cette obsession un écho à un quelconque fanatisme religieux ? Peut-être. Quoi qu'il en soit, en matière d'empathie avec les personnages ou de sympathie pour leur histoire, on ne sait trop sur quel pied danser. Même l'enfant est difficile à cerner. Un sentiment inconfortable et une tension permanente dominent le film, renforcés par un style qui fait sens (mais parfois trop appuyé) : plans-séquences associés à des mouvements rapides de caméra et à de très gros plans étouffants. Voilà qui fait la richesse de l'ensemble et qui le rend aussi déroutant. Déroutant sur le plan symbolique et émotionnel, déroutant par certaines failles logiques (a-t-on jamais vu une porte de salle de bain qui se verrouille de l'extérieur ?), le récit demeure toutefois captivant d'un bout à l'autre.
Le policier a révélé un cinéaste israélien intransigeant, austère et passionnant : Nadav Lapid. Son deuxième long-métrage, L'institutrice, confirme son "exception culturelle", sa capacité à raconter une histoire étrange et réaliste, pourtant souvent aux confins de l'onirisme, métaphore d'un monde matérialiste où les mots ne sont plus que fonctionnels. Il est bien difficile de faire entendre la poésie au cinéma (le coréen Poetry réussissait cette gageure) et le film y parvient de façon directe et parfois détournée dans une mise en scène qui rejette l'émotion facile, aux contours saillants et brutaux. Douceur ou dureté, chaque scène a son identité propre et leur alternance, abrupte, captive autant qu'elle soumet le spectateur à une douche écossaise permanente. Plus qu'à cet enfant poète, qui reste un mystère, L'institutrice trace le portrait d'une femme entre deux eaux dont la vie bien rangée dissimule de graves fêlures voire un "dysfonctionnement" psychologique. C'est aussi la force du film que de laisser libre cours à l'imagination et à plusieurs interprétations. Il n'est ni confortable, ni aimable mais d'une puissance évocatrice qui existe rarement au cinéma mais plutôt du côté de la littérature.
Malsain. Ce film est malsain. Il part d'une idée presque merveilleuse : un petit enfant de 5 ans dicte des poèmes. Son institutrice de maternelle veut le comprendre. Elle bascule dans une sorte de propriété de l'enfant. Déjà cette conclusion du film est désagréable, malsaine. Au-delà, aucune affection, aucun amour ne se dégage de ce film : ni les institutrices du gan, ni le père , ni la nounou, mêmes les actes sexuels sont brutaux. Comble du comble : même l'enfant est froid, voire violent dans une scène avec son copain, il ne rie qu'une fois. le films s'arrête dans le silence glacial de sa bande son et des spectateurs abasourdis. Décidément, la presse n'a pas vu le même film.