Le projet même du film est d'une prétention déconcertante, puisque le poète "génial" qu'est Yoav récite les œuvres que le réalisateur lui-même a écrites à 5 ans ! Cette prétention est d'ailleurs très mal venue, puisque les poèmes en question n'ont strictement aucun intérêt. Peut-être est-ce dû à la traduction qui ne rend pas compte de la musicalité des pièces, et dans ce cas il aurait mieux valu ne pas traduire. Là, on se demande vraiment pourquoi certains s'émerveillent devant de pareilles inepties, devant cet enfant qui ne fait que singer ce qu'il a pu entendre de son oncle, amateur de poésie.
Au-delà de ça, j'ai trouvé le film assez malsain, avec un personnage principal, celui de l'institutrice, qui se veut touchant mais qui cumule les tares (maternante, manipulatrice, lubrique, obsédée) jusqu'à en devenir intolérable. Le constat du réalisateur sur le monde est assez triste : les adultes sont libidineux, obscènes; les adolescents, souriants et mutiques, ont l'air de vrais benêts; quant aux enfants, pour ceux auxquels s'intéresse la caméra, ils sont violents et autoritaires, ou bien introvertis. A ce stade, il ne 'agit pas d'une critique de la société mais d'une véritable misanthropie pathologique !
Enfin, on se serait bien passé de certaines scènes du film, beaucoup trop long et qui s'éparpille : les scènes de sexe manquent cruellement de recherche esthétique; on reste pantois devant la scène de danse où 2 personnages sortis d'on ne sait où s'agitent comme des singes sur une musique beaucoup trop forte; on s'attarde sur l'existence d'enfants de l'institutrice qui ne font qu'une apparition éclair complètement détachée de la trame, pourvu qu'il y en ait une...
Peut-être peut-on apprécier le film en étant au fait des objectifs du réalisateur. Pour ma part, je n'ai pas compris où il voulait en venir.