Derrière Vaiana, la légende du bout du monde, on retrouve deux réalisateurs bien connus du monde de Disney : Ron Clements et John Musker, auxquels on doit déjà La petite sirène ou Aladdin.
Vaiana s'inspire d'un véritable mystère en Océanie. Après deux mille ans d'explorations, les navigateurs polynésiens ont en effet subitement arrêté de voyager, pendant près d'un millénaire, sans que l'on ne parvienne encore aujourd'hui à déterminer pourquoi. Il existe de nombreuses théories, qui ont ainsi éveillé l'imagination des deux réalisateurs pour proposer leur histoire.
Ron Clements et John Musker, ainsi que des artistes de chez Disney, se sont rendus par deux fois au sud de l'Océanie pour découvrir en personne les îles du Pacifique et leurs habitants. Ils ont ainsi découvert les îles Fidji, Samoa et Tahiti, ainsi que la Nouvelle-Zélande. Ils ont même navigué à bord d'embarcations traditionnelles et ont pu se confronter à l'histoire de ces lieux, grâce à divers arghéologues, historiens et experts qui leur ont présenté tout ce qui fait la richesse de la culture polynésienne. L'équipe musicale s'est également rendue à un festival néo-zélandais afin de s'imprégner de la musique et des danses polynésiennes.
L'équipe créative de Disney a créé l'Oceanic Story Trust, composé d'une équipe d'experts (anthropologues, universitaires, enseignants, linguistes, maîtres navigateurs et conseillers culturels). Ces experts ont grandement influencé l'esthétique et l'histoire du film, afin que celui-ci soit le plus respectueux de la culture polynésienne et que les équipes puissent rendre hommage à toutes les personnes qu'elles avaient rencontrées pendant leur voyage.
Dans la version originale, Vaiana est doublée par une jeune Polynésienne de 15 ans seulement, Auli'i Cravalho. Des centaines de Polynésiennes auraient auditionné pour le rôle ; la jeune fille, qui ne voulait pas postuler à l'origine, était la dernière à se présenter aux équipes. En VF, c'est également le premier rôle de Cerise Calixte, que l'on a toutefois déjà pu apercevoir dans l'émission The Voice, où elle avait chanté... "Libérée, délivrée", autre classique instantané estampillé Disney !
Maréva Galanter prête sa voix à la mère de Vaiana dans la version française. C'est la première fois que l'ex-Miss France, désormais actrice et animatrice, se prête à l'exercice du doublage. D'origine tahitienne, celle-ci a été séduite par la thématique de Vaiana, qui rend hommage à la culture polynésienne.
En revanche, Anthony Kavanagh, qui joue le rôle de Maui, est un pro du doublage ; on a déjà pu entendre sa voix dans La Ferme se rebelle, Madagascar, Happy Feet, La Princesse et la grenouille...
Le personnage de Maui est directement inspiré du héros éponyme de la tradition orale polynésienne. Il est un demi-dieu dont les exploits sont très populaires en Polynésie et connus de tous. Dans le film, c'est Dwayne Johnson, qui a justement des racines samoanes, qui lui prête sa voix.
Si le duo de réalisateurs a émerveillé grâce à l'animation traditionnelle, l'esthétique de Vaiana devait impérativement passer par l'animation par ordinateur. "La manière dont nous voulions représenter l'océan et l'île dans ce film ne pouvait passer que par l'animation par ordinateur. La lumière, les textures et la profondeur des images de synthèse permettent de créer une expérience incroyablement immersive", explique Ron Clements.
Le chef décorateur Ian Gooding a prêté une attention particulière aux détails pour être le plus réaliste possible. Bien qu'il ait vécu jusqu'en Jamaïque jusqu'à ses vingt ans, il a par exemple redécouvert la manière dont le vent agissait sur les cocotiers. Il s'est également particulièrement intéressé aux vagues : "Ces vagues sont très différentes de celles que nous avons en Californie. La plupart des îles du Pacifique sont encerclées par d'immenses récifs coralliens sur lesquels viennent se briser les puissants rouleaux, si bien que les rivages sont très protégés. Il a également fallu que nous prenions en compte des facteurs comme la pluie, la présence de volcans ou encore le type de roches qui forment le sable", explique-t-il. Un travail particulièrement minutieux de géologie. Plus de soixante espèces végétales sont présentes dans le film. La seule liberté qu'a prise l'équipe créative : le choix de couleurs plus vives que dans la nature.
L'île de Motunui, sur laquelle vit Vaiana, a demandé beaucoup de travail au chef décorateur. "Motu signifie "île" et nui "grand", Motunui se devait donc d'être imposante", déclare Ian Gooding. Devant la difficulté de créer une île dont la trop grande taille serait difficile à rendre à l'image, les équipes ont opté pour la verticalité afin de suggérer la magnificience de l'île. "Il a fallu que nous ajustions l'échelle pour que la taille de la montagne soit plus réaliste et pour nous permettre de filmer plus facilement l'île dans sa globalité".
Disney s'engage pour la préservation des océans à travers l'initiative Oceans by Disney. Entre 2016 et 2017, trois films Disney prennent place dans la mer ou dans un environnement proche de celle-ci : Le monde de Dory, Vaiana, la légende du bout du monde et Blue.
Comme tous les films Disney, Vaiana, la légende du bout du monde regorge de clins d’œil et de références aux anciens films de la firme aux grandes oreilles.
Ainsi, lors d'une scène où Maui, le demi-Dieu métamorphe, tente de se transformer, Sven, le renne de La Reine des Neiges apparaît.
Cette scène n'est d'ailleurs pas sans rappeler celle où le génie d'Aladdin sort de sa lampe et se transforme en différents animaux (dont le crabe Sébastien de La petite Sirène). Pour rappel ces deux films d'animation sont mis en scène par le duo de réalisateurs aux commandes de Vaiana.
On remarque d'ailleurs une autre référence au film de 1989 de Ron Clements et John Musker : dans La Petite Sirène, le Roi ne veut pas que sa fille s'approche de la Terre et des hommes arguant que ceux-ci sont dangereux alors que dans Vaiana, le père de l'héroïne refuse que celle-ci s'approche de l'Océan et aille au-delà de la barrière de corail car le monde marin est trop dangereux.
Il y a fort à parier que la nouvelle chanson de Vaiana, la légende du bout du monde, "Bleu lumière", connaisse un succès au moins aussi retentissant que "Libérée, délivrée" issue de La Reine des Neiges, qui n'a pas quitté les esprits des spectateurs pendant de nombreux mois après la sortie du film.
De nouveaux sidekicks animaliers mémorables font leur apparition dans Vaiana, la légende du bout du monde : un cochon au début du film, ainsi que le poulet Hei Hei, qui détient la palme du sidekick le plus idiot de l'univers Disney d'après les réalisateurs Ron Clements et John Musker.
Dans la version originale, Vaiana s'appelle en réalité Moana, qui signifie océan en polynésien. Le nom de la nouvelle héroïne Disney a toutefois été modifié en France ainsi qu'en Italie, où il s'agit également du nom de la star pornographique la plus célèbre de la péninsule...
Les premières images de Vaiana, la légende du bout du monde ont suscité une vive polémique en Polynésie, où se déroule l'intrigue du film. Certains se sont effet insurgés de l'apparence de Maui, considéré comme obèse et en contradiction avec les représentations habituelles du demi-dieu. Un sujet sensible dans la région, où plus d'un tiers des Polynésiens sont en surpoids.