Un drame passionné sur le jazz et l’obsession de la réussite
J'ai vu ce film a la quinzaine des réalisateurs à cannes il y a 7 mois , j'ai déjà publier sur ce site ; mais je me permet d'en réécrire un nouveau , car d'une part le premier article que j'ai posté n’était pas assez bon, et d'autre part, je m'appercois qu'avec le recul ce film m’a laissé un souvenir impérissable et j'aimerai vous le faire partager. Décryptage
L’univers de la musique est un sujet que connait bien le réalisateur Damien Chazelle,ancien membre d’un programme de jazz destiné à former de jeunes talents, dirigé par un professeur extrêmement exigeant selon ses dires). Whiplash apparaît autant comme un film presque autobiographique que comme un thriller psychologique assez efficace. Chazelle ne se concentre que sur ses deux personnages principaux et cela n’est pas plus mal car cela donne deux affrontements passionnants.
Le premier est un affrontement à la fois psychologique, intense et brutal entre le maître, Terence Fletcher un personnage tyrannique, brutal et grossier; et l’élevé Andrew, véritable double du réalisateur, mis à l’épreuve et maltraité par Fletcher qui va le pousser sans cesse dans ses retranchements durant l’intégralité du film.
Le second est celui du personnage d’Andrew contre lui-même car dans sa quête de l’excellence, ce jeune étudiant va tout sacrifier et va même jusqu’à littéralement se faire mal pour arriver au degré d’excellence qui le fera basculer dans la cour des grands et lui fera réaliser son rêve.
Cela permet au réalisateur de multiplier les scènes intenses et brillantes (je cite à titre d’exemple la scène de la mort subite qui me hante encore 7 mois plus tard) sur un rythme calqué de manière métronomique sur celui d’un match de boxe: on assiste d’abord à échange de coup de poing, puis on reprend doucement son souffle avant de conclure avec un punch flamboyant qui nous laisse sans voix. Whiplash est de cette trempe-là, un film à la fois dur, passionnant, intense et parfait à tout point de vue (scénario, B.O, interprétation, mise en scène).
Avec ce deuxième long métrage (j’attends toujours le distributeur courageux qui prendra le risque de diffuser, en France, «Guy and Madeline on a Park Bench»), Damien Chazelle rentre dans la cour des grands car en l’espace d’un an le jeune réalisateur multiplie les récompenses prestigieuses (Grand prix à Deauville et à Sundance), et s’impose comme l’un des réalisateurs américains les plus prometteurs de sa génération, avec J.C.Chandor (Margin Call , All Is Lost, A Most Violent Year) et Jeff Nichols (Take Shelter, Mud).
Cette impression n’est pas près de faiblir tant je me rends compte 7 mois après l’avoir visionné que Whiplash a toutes les qualités pour devenir un film culte: des dialogues inoubliables (« Are You a rusher? Are you a dragger? Or are you gonna be on my FUCKING Time?! »); une bande originale prenante (merci à Justin Hurwitz d’avoir remis au gout du jour ces classiques jazzy); des séquences d’anthologie.
Mais, la qualité principale du film résulte sur l’affrontement deux personnages inoubliables: d’un côté le personnage d’Andrew interprété brillamment par la star montante Miles Teller; mais surtout, de l’autre, celui de Terrence Fletcher, car avec son interprétation qui frôle la perfection, J.K. Simmons (en attendant son oscar en février prochain) réussit à ce que son personnage rentre directement au panthéon des personnages de fiction sadique culte,où règne en maître le Sergent Instructeur Hartman de « Full Metal Jacket », en bonne place juste a coté de Vernon Schillinger (OZ).
Je ne saurais vous donner plus de raisons de ne pas manquer ce petit bijou filmique, sans vous gâchez le plaisir de le découvrir.
note:4,75/5 ( pour moi, le meilleur film de l'année 2014 juste derrière The Grand Budapest Hotel et Boyhood , par contre j'ai pas encore vu mommy)