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    Whiplash
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    1 174 critiques spectateurs

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    cylon86
    cylon86

    2 566 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 décembre 2014
    Andrew rêve de devenir le meilleur batteur de jazz de sa génération. Mais dans ce milieu la compétition est rude et sous la direction de l'impitoyable professeur Fletcher, Andrew va apprendre à surpasser ses limites et à tout sacrifier pour devenir excellent. Si cela implique les humiliations constantes de Fletcher qui apparaît comme rien de moins que le cousin du sergent instructeur dans ''Full Metal Jacket'' et les mains qui saignent sur les cymbales, alors d'accord. Andrew a la niaque, il veut y arriver et surtout il veut impressionner Fletcher dont la réputation est immense. Dans ''Whiplash'', la musique est loin d'être une chose agréable, c'est une souffrance qui demande une immense concentration et qui exige le dépassement de soi-même. Parlant de son expérience personnelle, le réalisateur Damien Chazelle nous montre à quel point il est dur d'y arriver dans ce milieu, un nouveau prétendant au titre de meilleur batteur se trouvant à chaque coin de l'école qu'Andrew fréquente. Avec une mise en scène vivace et rythmée, Chazelle filme les scènes de musique comme d'autres filment la guerre. Les instruments sont des armes, les musiciens des soldats qui jouent comme si leur vie en dépendait. La maestria de la mise en scène et du montage est impressionnante et nous laisse cloués, de même que l'implication de Miles Teller dans un rôle éprouvant. Mais celui qui remporte la palme, c'est bien J.K. Simmons qui trouve ici le rôle de sa vie en la personne de Fletcher, ce prof vulgaire qui ne cesse de pousser ses élèves à bout pour l'amour de la musique, quitte à en faire craquer au passage. Vraiment éprouvant.
    Freakin  Geek
    Freakin Geek

    254 abonnés 884 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 janvier 2015
    Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, Whiplash n'est pas un nouveau film du groupe Metallica d'après le titre d'une chanson de leur premier album. Cependant cette histoire d'un batteur de jazz qui recherche la reconnaissance de son professeur devrait certainement séduire tout amateur de musique un peu pointu qui comprendront très bien le message du réalisateur Damien Chazelle.

    En première année au conservatoire de Shaffer où il apprend la batterie, Andrew souhaiterait plus que tout au monde rejoindre le groupe formé par le professeur Fletcher. A force d'acharnement, il décroche la place tant convoitée mais pour la garder, le jeune homme ne devra jamais relâcher la pression poussé à bout par le chef d'orchestre tyrannique. Si il craque, il peut dire adieu à sa carrière...

    D'habitude lorsque on voit le logo de Blumhouse Productions au début d'un long métrage, c'était jusque là principalement devant un film d'horreur. Le producteur Jason Blum semble donc désormais adapter sa technique de films à budget réduit mais à l'efficacité diabolique aux profits d’œuvres différentes tel que Whiplash. Après avoir reçu un accueil dithyrambique et de nombreux prix dans les plus grands festivals internationaux, le public français peut enfin découvrir le nouveau film de Damien Chazelle.

    Pour son second film, Damien Chazelle a inventé une histoire quelque peu inspiré de sa propre vie. Comme le héros de Whiplash, il a lui aussi passer plusieurs années à apprendre la batterie dans un conservatoire de Jazz où il était terrorisé par son professeur. Cette passion pour la musique se ressent pleinement dans ce long métrage qu'on pourrait qualifier de "Rocky musical". Whiplash suit en effet l'entraînement acharné d'un jeune homme pour faire ses preuves et briller sur scène dans un affrontement final avec son professeur qui restera dans les mémoires.

    Il n'est pas nécessaire d'être fan de jazz pour apprécier pleinement Whiplash. Preuve en est le succès que le film remporte actuellement partout où il est diffusé. Chacun pourra y voir cette histoire à sa façon. Cependant les amateurs de musique, sauront encore plus apprécier cette histoire et s'identifier à Andrew. Damien Chazelle nous donne une vraie leçon musicale qui fera peut être comprendre aux néophytes que la véritable musique se joue avec des instruments et nécessite beaucoup de travail.

    Avant de parler de Miles Teller, premier rôle du film, il est important de parler de JK Simons qui lui vole totalement la vedette dans le rôle d'un professeur autoritaire qui a terrorisé des générations d'apprentis musiciens. Si au premier abord il serait facile de le comparer au sergent instructeur de Full Metal Jacket, le rôle va en fait bien plus loin. Nous sommes ici en présence d'un véritable passionné de musique au grand cœur mais pret à tout pour pousser dans ses derniers retranchements les musiciens dont il croit le plus en leur potentiel. Habitué aux rôles de personnages froids et colérique comme le rôle du rédacteur en chef dans la trilogie Spider-Man, il délivre ici la meilleure prestation de toute sa carrière.

    Valeur montante du cinéma indépendant américain plus connu pour son rôle dans Divergente, Miles Teller joue le jeune Andrew. Batteur de formation il n'a pas eu trop de mal à se glisser dans la peau de ce personnage et à comprendre la discipline que cela demande. Ce n'est cependant pas lui qui joue sur toutes les scènes musicales car certains passages demande une technique incroyable. Il est en tout cas parfaitement crédible et surtout assez attachant pour qu'on le soutienne dans ses efforts. Signalons aussi au casting Melissa Benoist, récente recrue de la série Glee, dans le rôle de la petite amie. Un petit rôle qui apporte la seule touche féminine de cet affrontement.

    Qui aurait pu penser pouvoir être ému par un solo de batterie ? C'est pourtant ce qui risque d'arrive à tous les spectateurs porté par l'histoire d'Andrew. Mais bien plus que la prestation déjà épatante de Miles Teller, c'est surtout pour J.K. Simmons qu'il ne faut absolument pas rater Whiplash. Un rôle qui mériterait un Oscar tant l'acteur joue sur le fil un personnage qu'on pourrait facilement détester si on ne comprend pas sa motivation. Un duel au sommet à ne surtout pas louper.
    WutheringHeights
    WutheringHeights

    112 abonnés 930 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 décembre 2014
    le film est servi par un grand sens du rythme et un montage haletant, souvent plaqué sur les baguettes du personnage principal. (...) A l'instar de la répétition (c'est le cas de le dire) des affrontements entre les deux protagonistes, le film joue sur l'épuisement du spectateur, reproduisant le même mouvement, au sens propre du terme, jusqu'à un final qui réserve son lot de surprises, avec un suspense haletant.

    LA SUITE :
    vinetodelveccio
    vinetodelveccio

    73 abonnés 802 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 mars 2015
    Un film renversant, passionné, dur et viscéral sur la passion et ses folies. Chazelle nous offre une histoire extraordinaire en choisissant un sujet fondateur du cinéma (le mentor), dans un environnement inédit et vraiment enthousiasmant (le jazz, le vrai, celui qui pue la sueur et le cigare). Dès le début le cinéaste nous plonge au milieu d'un duel qui promet d'être explosif et poignant.On s'attend à un nouveau film de domination cruelle où le professeur mènera son élève au drame. Mais on se retrouve finalement très vite pris de court : l'élève est peut-être aussi fou que le mentor et se révèle (presque...) aussi désagréable et névrotique. L'évolution du jeune personnage est passionnante et servie par un acteur remarquable. On sent la passion ronger les tripes du jeune garçon pendant que JK Simmons lui mange la tête, et cela donne un duel constamment sur le fil du rasoir. On est constamment étranglé par la tension, et il faut bien dire que la mise en scène y est vraiment pour quelque chose. Nerveuse et très fine à la fois, la réalisation est un vrai bijou de dynamisme et de modernité. Et puis, il faut vraiment saluer la bande son incroyable du film.Un solo de batterie de 5 bonnes minutes au beau milieu d'un film hollywoodien, c'est ce qui s'appelle être audacieux. On en redemande !!!
    Videorama
    Videorama

    23 abonnés 109 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 février 2015
    Un film magnifique porté par de grands acteurs. Une leçon sur le dépassement de sois, sur le travail, la persévérance. L'impacte que peut avoir notre passion dans notre vie et dans celle de notre entourage.
    Tumtumtree
    Tumtumtree

    175 abonnés 534 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 janvier 2015
    Effrayant mais défoulant. L'espèce humaine produit des êtres curieux comme ce professeur sanguinaire poussant à bout ses malheureux élèves. Sa rhétorique de la cymbale lancée à la tête de "Bird"** est un tout petit peu biaisée ! De grands artistes se sont faits dans le calme et la paix. Tous ne sont pas obligés d'en passer par la torture mentale décrite ici. Mais bon, le jeune personnage principal s'est embarqué dans cette idée du "Il faut souffrir pour être bon" et il s'y adonne à fond. On ne sait pas quoi penser de la longue scène finale qui semble donner raison au tortionnaire... La mise en scène est sympa, les acteurs sont bons et, quoi qu'il arrive, ça fait réfléchir... (** Charlie Parker, alias Bird, aurait manqué de se faire décapiter par une cymbale lancée par un type qui le trouvait nul...)
    Cathedrale
    Cathedrale

    90 abonnés 171 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 janvier 2015
    Les mains crispées sur ses baguettes, Andrew s'entraine derrière la bête, plein d'espoir. La caméra, posée plus loin, dans le corridor, observe. Puis se déplace, avalant goulument la distance qui la sépare du jeune musicien... Fletcher surgit alors dans l'espace musical du gamin, chamboulant son sobre quotidien à coups de baffes, d'invectives, de hurlements . Au fil des minutes qui s'égrainent sur fond de Jazz entêtant, le dominant prend peu à peu ses aises, gagnant du terrain, tandis que le batteur paye de son sang une place qu'il tente de conquérir, par tous les moyens.. Le film s'articule autour de paires, constamment en conflit, et l'objectif se plait à les provoquer, modulant l'espace à sa guise, bousculant les êtres à grand renfort de mouvements imprégnés d'audace. L'austérité des décors détone avec la frénésie contenue dans les cadres, invisible et palpable tourbillon d'émotions, oiseau rythmique dont les ailes semblent avoir essuyé d’innombrables tempêtes musicales, et qui jamais ne se pose.
    Abandonnant les effets grossiers à l'extérieur du conservatoire, Damien Chazelle pénètre en ce lieu à l'haleine opaque et talentueuse, la silhouette couverte de déférence, l'objectif grand'ouvert , avide d'harmonie...
    Les traits tendus du visage d'Andrew vibrent sous les coups de cravache, et sur ses joues dégoulinantes s'esquissent les traces écarlates d'un effort surhumain, d'une fièvre contagieuse : éventrant d'un coup de poing rageur la peau d'un tambour épuisé , le musicien transcende les codes pour ensuite s'engouffrer sur des portées délestées de toute contrainte, baignant son âme tout entière dans un magma de talent pur.
    Au détour d'un contretemps , une Clef de Sol furibonde croise le fer avec deux baguettes malmenées par le prodige en transe qui, du plus profond de son être, remercie son bourreau.
    Stéphane D
    Stéphane D

    124 abonnés 2 137 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 janvier 2015
    C'est un film sur les sacrifices que doit s'imposer un champion pour atteindre les sommets (que ce soit dans le sport, ou comme ici dans la musique). Le jeune batteur de jazz tombe sur un professeur d'une exigence allant jusqu'au sadisme (excellent J.K. Simmons à la personnalité toujours incroyable) et le duel qui s'engage entre eux est complètement prenant. C'est cette énergie et la musique qui peuvent provoquer un enthousiasme excessif allant jusqu'à donner la note de 4.4/5, mais avec un peu d'objectivité le film n'est pour autant pas exempt de défauts à force de forcer le trait (tous les événements qui mènent à l'audition) et la description de la vie en dehors de la batterie souffre dans son développement de l'importance prise par les répétitions de batterie.
    NewBoorn
    NewBoorn

    62 abonnés 576 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 décembre 2014
    "Whiplash" crève littéralement l'écran par son rythme et sa violence. Le duel d'acteurs fait des étincelles jusqu'à un final incroyable au niveau de la tension nerveuse. La victoire d'un jeune battant sur son maître mais une question demeure : "que doit-on penser de la manière ?"
    Shékiinä .
    Shékiinä .

    55 abonnés 678 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 juin 2015
    J'étais en transe en regardant ce film. Je pense que seuls les musiciens et amateurs de jazz peuvent comprendre ce film... C'est super bien filmé, chaque plan est précis et en tension tout comme cet instrument exigeant, à part entière qu'est la batterie et qui sous les yeux de la caméra vit et ne fait plus que corps avec le batteur.
    Amaury F
    Amaury F

    27 abonnés 151 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 janvier 2015
    Dans cette fiction inspirée de ses propres études musicales, Damien Chazelle nous propose une captivante confrontation entre un élève conditionné et son professeur tyrannique. On en ressort complètement secoué. C'est formidable, insoutenable, viscéral... Bref, une claque !
    Les deux acteurs principaux sont remarquables. Miles Teller interprète Andrew, jeune homme déterminé, qui jouera de la batterie jusqu'à en saigner. C'est un rôle physique, une véritable performance pour ce comédien découvert l'année passée dans The Spectacular Now. Quant à J.K. Simons (Oz, Spider-man, Juno...), il est absolument terrifiant dans son rôle de prof sadique qui, je l'espère, lui vaudra l'oscar du meilleur acteur dans un second rôle. Ce personnage, souvent comparé au fameux sergent Hartman de Full Metal Jackett, est impitoyable, mais aussi très sarcastique, balançant quelques répliques particulièrement drôles. La mise en scène est également très intéressante. Le réalisateur alterne entre des mouvements de caméra virtuoses et une multitude de gros plans et d'inserts très rapides sur des visages ou des instruments. Il filme la sueur, le sang et même la salive. Le montage, tout aussi rapide, rythme parfaitement les scènes. Et dire que le tournage n'a duré que dix-neuf jours !
    Enfin, le suspense est au rendez-vous dans la seconde partie du film. L'affrontement ultime entre Andrew et Fletcher est éblouissant ! Que vous soyez amateur de jazz ou non, Whiplash ne vous laissera pas indifférent. Foncez !
    Nitquen57
    Nitquen57

    27 abonnés 348 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 janvier 2015
    Quel beau cadeau pour Noël !

    C'est janvier-février, c'est la période des Oscars, la période où 3 films d'auteur sortent par semaine. C'est d'ailleurs marrant que j'ai décidé d'aller voir celui-là 3 semaines après sa sortie juste une heure après avoir découvert sa nomination à 5 Oscars, il me semble.

    On peut d'emblée dire qu'aucune de ces nominations n'a été volée, tellement le film est très bon là où on l'attends et là où on ne l'attends pas.

    Premièrement, c'est un film musical, donc si vous n'êtes pas fan de jazz, ne vous lancez pas, sauf peut-être si vous voulez découvrir Jameson (le copain de Peter Parker) sous un autre angle. Les grands classiques du jazz, dont Whiplash de Hank Lévy, sont très bien revisités.

    Mais pour moi la force film n'est pas là. Outre une réalisation extrêmement audacieuse, au montage percutant et intuitif, avec des lumières tamisées à la perfection, on peut dire que l'intérêt de Whiplash, c'est la psychologie de ses personnages.

    Le long-métrage avait été qualifié de "Black Swan de la musique". Il y a quand même un écart mais je comprends l'analogie faisant référence à l'obsession et le dépassement de soi, quelqu'en soit le prix. Car en effet, c'est un film sur le sacrifice et l'ambition à n'importe quel prix.

    Si tout ceci marche, bien sûr, c'est grâce à une interprétation hors norme. Même si Miles Teller s'en sors admirablement bien autant avec son jeu qu'avec sa batterie, c'est JK Simmons qui occupe l'écran, et l'écran tout entier dès qu'il entre dans un pièce. Cruel, talentueux, charismatique et très peu orthodoxe dans ses méthodes, le mentor est sans doute celui pour lequel je vendrais l'Oscar du meilleur second rôle sans trop réfléchir. Avec une hargne et une présence explosives, il est le moteur de ce film.

    Il y a très peu de défauts à trouver d'ailleurs, hormis quelques traits de caractère de Andrew, parfait connard avec sa copine, et encore, ceci n'est pas un problème cinématographique. Là où je disais que Whiplash joue sur des tableaux où on ne l'attends pas, c'est qu'on y trouve des ressorts typiques d'autres types de films habituellement, des rebondissements de fin inattendus par exemple.

    Du très bon cinéma pour conclure et une excellente surprise de début d'année. C'est juste à courir aller voir.
    MaCultureGeek
    MaCultureGeek

    1 087 abonnés 1 224 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 janvier 2020
    Serait-il possible que le professeur que vous aimiez le moins au lycée, voire à la fac, était finalement si exigeant parce qu'il avait foi en vous, avait saisi tout ce potentiel duquel vous n'étiez pas encore conscient à l'époque? C'est un peu la question que se pose Damien Chazelle tout le long de Whiplash, deuxième film de sa carrière qui signera son premier succès grand public, qu'il tienne des spectateurs comme des critiques.

    Majoritairement reçu comme l'un des films les plus importants de l'année 2014 (idée qui s'étendra plus tard jusqu'à la décennie), il traite si bien de tant de thématiques et d'un sujet si intemporel, la quête de la réalisation des rêves, qu'il ne pouvait que toucher un maximum d'âmes et s'imposer comme l'un des grands films du siècle. Il n'y a pas de doute là dessus, Whiplash marque une date importante dans l'évolution du film musical.

    Que ce soit par le sérieux de son ton, toujours très grave, entre la névrose et la paranoïa, ou la dureté de son milieu, dépeint comme un camp d'entraînement dans lequel règnent les pires sévices, le long-métrage tient presque plus du thriller psychologique à tendance angoissante que de la quête de soi à laquelle on pouvait s'attendre; servi par cette mise en scène oppressante et rythmée qui manipule du début à la fin ses personnages, il nous plonge avec talent dans une intrigue de dépassement de soi permis par la présence violente et totalitaire d'un J. K. Simmons ultra charismatique.

    Clairement pensé pour incarner le personnage central de l'oeuvre, Simons prête son corps au personnage de Simon Fletcher, nom resté en tête pour nombre de spectateurs, dénichant un nouveau rôle dans lequel exprimer tout son charisme et son autoritarisme; quinze ans après le Spider-Man de Raimi, il aura enfin retrouvé la figure du persécuteur sans pitié, certes moins comique ici que dans l'univers de l'homme-araignée.

    Toujours très professionnel, il enchaîne les scènes en maîtrisant sa palette d'émotions sans qu'on ne puisse rien lui reprocher, si ce n'est que sa prestation, survendue depuis des années, n'atteint pas non plus l'état de grâce décrit par maints critiques; s'il reste excellent, Simons n'est pas fascinant comme la figure contraire de Robin Williams dans Will Hunting, par exemple : il incarne son rôle avec une constance à toute épreuve, mais ne parvient pas à atteindre la phase supérieure de la prestation, ce naturel que Dicaprio, Pitt, Brando parviennent à coupler à leur professionnalisme.

    A l'image d'un Miles Teller parfait en névrosé extrême, le reste du casting semble s'accorder sur les notes du chef-d'orchestre et suivre, dès les premières minutes, la direction entreprise par Simmons, qui impactera sur la vie de chacun des personnages, directement comme indirectement, volontairement ou non. C'est là qu'on se rend compte que Whiplash raconte presque plus l'histoire de Fletcher que celle d'Andrew Neimann, petit chat noir d'une famille aisée plus proche de la finance et des milieux populaires de la société que des clubs de jazz et des mentalités d'artiste.

    Autant rendu névrosé par sa famille que par son manque de confiance en soi, ce personnage symptomatique d'une époque redouble d'effort à mesure qu'avance la pellicule pour réussir sa vie professionnelle en gâchant parallèlement sa vie sentimentale, jusqu'au point de non retour jurant cruellement avec la plupart des productions américaines modernes et grand public. Pour ceux qui avaient tendance à l'oublier, la deuxième partie est là pour nous le rappeler : Whiplash est un drame où la réussite de l'art prend le pas sur la vie de l'homme.

    En ce sens, c'est absolument le contraire de Will Hunting, cité précédemment : là où Gus Van Sant décide de régler tous ses problèmes de jolie manière, Chazelle opte pour un réalisme plus brutal, duquel ne ressortira au bout du compte qu'une grande carrière artistique en perspective incompatible avec une vie amoureuse épanouie. Que ce soit par égoïsme, égocentrisme, paranoïa ou par l'évolution non voulue des évènements, on retrouve dans son cinéma cette incompatibilité entre la réalisation des rêves et le partage d'une vie commune.

    Comme si l'amour avait entravé sa propre évolution d'auteur, comme si la personne désirée allait nous détourner de nos rêves; cette thématique visiblement chère à Chazelle, puisqu'on la retrouve poussée jusqu'à son paroxysme dans l'excellent La La Land, est complétée par la présence d'un père de substitution, mentor essentiel à l'avancée de chaque artiste, qui, s'il pourra paraître des plus odieux, sera considéré comme un mal nécessaire qu'on ne saurait apprécier à sa juste valeur.

    La dernière demi-heure, concert sidérant laissant longtemps bouche- bée, affirmera l'idée de passation de pouvoir entre un maître et son élève, et de respect mutuel dans l'adversité : absolument prodigieux, il réunit tout le talent de son metteur en scène en matérialisant une heure et demi de tension, de conflit d'intérêt, de bras de fer musical et impitoyable dans une explosion de plans rapprochés et larges, allumée par la mèche d'un montage aiguisé comme un katana, libérée par le talent et l'alchimie régnant dans son duo d'acteurs principaux, Teller et Simmons qui trouvèrent là leur parfait Némésis.

    Seul bémol au tout également présent lors de sa conclusion presque parfaite, la photographie de Sharone Meir (à l'origine de celle de Le Cercle - Rings et Pay The Ghost), monochrome, renferme l'oeuvre dans des visuels aux lumières et couleurs peu inspirés, majoritairement très chaudes, presque constamment jaunes, démonstration malvenue d'un manque de talent et d'originalité que Chazelle corrigera en employant le fantastique Linus Sandgren pour La La Land.

    Le comble quand on disserte d'un univers aussi sombre que le jazz.
    Yetcha
    Yetcha

    907 abonnés 4 418 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 juillet 2022
    Un film incroyable. Miles Teller et J.K Simmons sont énormes! Une incursion dans une école de musique avec un prof totalement sur exigeant dont le seul objectif est de pousser les musiciens dans leur derniers retranchements. On retrouve un parallèle avec les centres sportifs haut-niveau. Bande-son folles, colorimétrie superbe et réalisation ciselée. Un must see!
    andika
    andika

    107 abonnés 320 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 janvier 2016
    Whiplash est un film extraordinaire. Cinéma et musique font toujours bon ménage et ce film ne déroge pas à la règle. C'est le face à face entre l'élève batteur Andrew, interprété par un excellent Miles Teller, avec son professeur, Fletcher, campé par un exceptionnel JK Simons qui a d'ailleurs remporté un Oscar grâce à ce rôle.

    Ce film nous montre ce qu'il faut faire pour devenir un artiste accomplit. La talent n'est rien, il n'y a que le travail acharné qui permet d'atteindre son but. Pour devenir quelqu'un de grand, une personne dont on se souviendra, cela requiert des sacrifices inouïs. Comme par exemple lorsqu'on voit Andrex jouer de la batterie jusqu'à en saigner ou encore, lorsqu'il largue sa copine car il sait qu'il n'aura pas de temps à lui consacrer s'il veut devenir un grand musicien.

    Ainsi, il faut regarder le personnage de Fletcher non pas comme un professeur sadique mais comme une personne qui place son art au dessus de tout. Ainsi, lorsque la musique est honorée et magnifiée, lorsqu'elle est bonne, sonne, ne triche pas (merci Goldman), chacun des personnages met ses différends de côté et vit simplement la musique, ce qui nous donne de grands moments de cinéma.

    Dans ce duel, la tension est omniprésente, qu'elle soit verbale ou musicale et c'est assez fou à voir sachant le peu de moyens nécessaires à la mettre en place. Les comédiens sont vraiment super justes dans toutes leurs scènes. Ou comment un scénario original, une histoire simple permettent d'atteindre des hauteurs insoupçonnées.

    Enfin, comment ne pas penser à Black Swan devant ce film, en effet, la quête de perfection de l'artiste peut l'amener à perdre la raison. Mais combien de chefs-d’œuvre aurions nous en moins sans ces fous qui sont dans la quête de l'absolu ? Pouvons nous tolérer la perte d’œuvres géniales juste pour ne pas heurter les artistes ? J'en doute et ce film nous montre bien que non !
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