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    Whiplash
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    1 174 critiques spectateurs

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    Juliano
    Juliano

    16 abonnés 135 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 novembre 2018
    Aller au bout de soi-même pour sublimer son art, quitte à se consumer : la perfection n’est pas une utopie. Orchestration d'un duel intense.
    UnitedArtists
    UnitedArtists

    72 abonnés 119 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 février 2015
    Whiplash est une révélation. Damien Chazelle signe un film d'une grande ampleur, tout est une affaire de perfection. Nous suivons les traces d'un jeune batteur au talent prometteur qui se viens à atterrir dans le Studio Band, groupe dirigé par un enseignant ayant une grande réputation. C'est alors qu'un duel entre les deux hommes prendra vie.

    J'ai pris une grosse claque dans la gueule, il n'y a rien d'autre à dire, Whiplash est une tuerie, une perle cinématographique. L'ambiance créée par Chazelle est géniale, la photographie est sublime et colle ainsi parfaitement au thème du jazz, ces mouvements de caméra sont très inspirés notamment et surtout lors du final, incroyable de maîtrise. La musique est ici omniprésente et est un personnage à elle toute seule, elle a un rôle, une présence extrêmement forte mais magnifique à tout point de vue. Au fur et à mesure que l'on avance dans le film, l'histoire prend rapidement des tendances de thriller à la Black Swan le chef d'oeuvre de Darren Aronofsky: la quête de la perfection absolue. Même si le malaise de Black Swan n'est pas présent dans Whiplash, même si l'aspect glauque n'y est pas présenté, on est bluffé par la maîtrise du jeune cinéaste, la tension monte crescendo lors des séquences de répétitions, on en a le souffle coupé. Les affrontements entre le professeur tyrannique et son élève sont un supplice pour les nerfs, on est sous pression constamment. Ce duel entre nos deux protagonistes nous est présenté comme un véritable combat sur un champ de bataille, les instruments sont alors remplacés par de véritables armes de guerres et cela ne cesse d'exploser. Toutes les séquences musicales nous sont représentées comme des No Man's Land, ici règne que le sang, les larmes, ainsi que le sueur. Chazelle à souhaité montrer la musique comme quelque chose de physique, intense. Mais la force de ce groove haletant n'aurait pas été aussi réussi sans les superbes performances de Miles Teller et de J.K Simmons (l'oscar est pour lui !): ils sont impressionnants. Certains comparent Whiplash au Full Metal Jacket de la musique dans le sens ou il y a ici un duel "entre l'élève et le mentor", comme la première partie du film de Kubrick. Moi je comparerait plus Whiplash à Black Swan pour une seule et unique chose: la quête de la perfection, de l'excellence, surpasser nos limites jusqu'à en souffrir (la sueur, les larmes et le sang). Le montage de Chazelle est superbe, le rythme est parfait, aucun temps mort, le tempo est fluide et ne cesse de monter jusqu'à un final d'anthologie (même si je dois l'admettre le morceau final est légèrement long pour moi): le solo de batterie est juste incroyable, je me suis pris une claque en pleine gueule c'est dire. Ce duel entre les deux hommes se conclut d'une manière assez inattendue mais avec brio.

    Damien Chazelle, pour son premier film (sorti en salle) nous signe un chef d’œuvre qui marque littéralement les esprits que ce soit par sa mise en scène inspirée, son montage superbe, une photo propre au monde du jazz et des interprétations au cordeau notamment pour J.K Simmons. Après avoir vu ce grand film je ne peux que vous obliger à aller voir Whiplash qui pour moi est une révélation et un véritable coup de cœur, la batterie nous est ici représentée comme une arme servant de combat face à "l'ennemi" (le professeur). Vous aimez la musique ? Allez voir Whiplash. Vous n'aimez pas la musique ? FONCEZ voir Whiplash et vous aurait une perception totalement différente de cet art qui prend aux tripes. 9/10
    GéDéon
    GéDéon

    92 abonnés 534 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 juin 2022
    En 2014, Damien Chazelle réalise son second long-métrage dans lequel il explore le milieu des artistes de jazz. Délaissant la comédie musicale, il s’aventure surtout vers la description des relations entre un professeur autoritaire (J.K. Simmons) et son élève surdoué (Miles Teller) dans un rapport dominant/dominé. Même si le scénario reste très minimaliste et s’intéresse principalement au thème du harcèlement moral, la fluidité et la tonicité de la mise en scène permettent de vivre un grand moment de cinéma. En tant que spectateur, on se retrouve au cœur d’un combat destructeur rythmé par les roulements de batterie. Bref, un film dramatique haletant et captivant.
    Shephard69
    Shephard69

    344 abonnés 2 259 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 décembre 2015
    Une plongée saisissante dans le monde du jazz et de la batterie en particulier. Même si le thème de la relation enseignant-élève est assez classique, la réalisation impeccable de Damien Chazelle en fait un film marquant et absolument remarquable pour sa violence psychologique faite de manipulations, de brimades et de d'humiliation. J.K. Simmons, en professeur acariâtre, est excellent et Miles Teller, pris dans la spirale de l'exigence et de la réussite artistique, livre une prestation profonde. A mi-chemin entre "Full metal jacket" et "Black swan".
    CH1218
    CH1218

    211 abonnés 2 915 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 février 2016
    Face aux humiliations et au sadisme d’un odieux professeur de jazz du Conservatoire de New York, un jeune batteur ambitieux de 19 ans n’a que deux options : la soumission ou l’affrontement. Même s’il peut paraître quelque peu itératif, ce film réalisé par Damien Chazelle est un délice cinématographique qui se déguste aussi bien avec les oreilles qu’il s’apprécie avec les yeux : le dénouement est mirobolant et son montage un enchantement. Fait de sueur et de sang, le duel psychologique de « Whiplash » tient donc toutes ses promesses, J.K. Simmons, le verbe haut et assassin, y est tout simplement hallucinant et Miles Teller, une vraie révélation. Les slogans vantant le film sur l'affiche/jaquette ne mentent pas. C'est brillant.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 27 décembre 2014
    Premier film du jeune réalisateur Damien Chazelle , un film s'inspirant de sa propre expérience dans le milieu de la musique. On pourrait voir ce film comme une oeuvre autobiographique. Damien Chazelle nous dépeint la vie de ce jeune musicien qui a pour but de devenir batteur professionnel.

    Le film traite avec brio du rapport ou plutôt du duel entre un professeur de musique et d'un jeune musicien. Leur relation est ambigu , on ne sait pas vraiment si ils se détestent ou si ils s'apprécient, c'est juste la motivation et la quête de l'excellence qui va les réunir. Miles Teller étoile montante du cinéma, interprète avec vivacité le personnage de Andrew Neyman , il se donne à 100% . Un personnage déterminé qui a pour unique but d'être le meilleur batteur de tous les temps. Un rêve qu'il essayera par tous les moyens d'atteindre dans sa quête de l'excellence absolu, au risque de jouer jusqu'à l'épuisement et même de risquer sa vie. "Whiplash" c'est le genre de film qui vous prend au tripe pendant plus 1h45 sans jamais laisser retomber la pression, jusqu'au final mémorable qui se finit en apothéose ou la seul chose qu'on a envie de faire après c'est d'applaudir.

    Le réalisateur disait que "Whiplash" est abordé de la même manière qu'un film de guerre. Le personnage du professeur incarné par le talentueux J.K. Simmons fait beaucoup penser au célèbre personnage complètement barré du Sergent instructeur Hartman dans "Full Metal Jacket" de Stanley Kubrick. Ces personnages intraitables ont un but commun , pousser leurs hommes à faire de leurs mieux en donnant leur maximum .Il faut suer et retrousser ses manches, empoigner la vie à pleines mains et s'en mettre jusqu'aux coudes pour atteindre le sommet. J.K. Simmons incarne un homme à la fois détestable et attachant , il peut passer d'un calme absolue et exploser dans la seconde qui suit. Un personnage fascinant qui lui vaudra ( je l'espère) l'oscar du meilleur acteur dans un second rôle. La réalisation de Damien Chazelle est particulièrement originale , une mise en scène qui se concentre uniquement sur les 2 personnages principaux, la caméra tournoyant autour d'eux comme si ils étaient lié par le destin. " Ce n'est pas par hasard si tu es là aujourd'hui".

    Et c'est d'un coup de baguette qu'il rentre facilement dans top 2014 . "Whiplash" est la petite pépite qui clôt l'année 2014 de la meilleure des manière.
    Fabien S.
    Fabien S.

    570 abonnés 4 150 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 mai 2017
    Un excellent film sur le jazz . Milles Teller incarne un jeune batteur new-yorkais . J. K. Simmons interprète un professeur tyrannique de musique.
    Peter Franckson
    Peter Franckson

    57 abonnés 1 175 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 août 2016
    Le synopsis tient en 2 phrases : c’est un duel entre un étudiant, Andrew, qui joue de la batterie et son professeur (Jonathan K. Simmons qui a joué beaucoup de seconds rôles), très exigeant, odieux et même sadique. On assiste essentiellement aux répétitions d’un orchestre de jazz [« Whiplash » est le titre d’un morceau de jazz d’Hank Levy (1927-2001) et enregistré par Don Ellis (1934-1978) (ce dernier ayant aussi composé la musique du film « French connexion » (1971) de William Friedkin) et signifie aussi coup de fouet et coup du lapin, entorse cervicale lors d’accident automobile] ainsi qu’aux concerts en public. Résumé ainsi, ça n’est pas très engageant et pourtant le réalisateur nous tient en haleine pendant 1h45. Le batteur (Miles Teller) est exceptionnel et le public a été unanime pour saluer sa performance lors de sa projection à Deauville en 2014.
    Chuck Carrey
    Chuck Carrey

    321 abonnés 576 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 janvier 2015
    "Whiplash" est sortie en France en toute fin d'année 2014 alors qu'il était sorti aux États-Unis en tout début d'année. Coïncidence ou pas, cela a été bénéfique pour le film qui s'est par conséquent trouvé en salle pendant l'annonce de ses nominations aux Oscars. Commençons justement par un petit mot sur cette prestigieuse cérémonie. Il y a de très bons film lice pour cette session 2015 mais "Whiplash" est le seul à être nominé 5 fois. Et franchement, c'est mérité. Ce film est excellent. Il n'est pas très long, une petite centaine de minutes (106 pour être précis) mais ces minutes passent à la vitesse du son. Le film est passionnant et nous en fait voir de toutes les couleurs, on rit, on stress, on est soulagé, on est étonné et au final, on en ressort ravi. Il y a très peu de défauts à mentionner, certains diront même qu'il n'y en a tout simplement pas et il est facile de les croire. Intéressons nous alors plutôt aux qualités et ça, il y en un paquet ! Ce film réalisé par le jeune cinéaste américain Damien Chazelle est l'adaptation au cinéma de son propre court-métrage du même nom. Et pour ce qui est de la mise en scène, le jeune homme a été inspiré, notamment dans le montage final en n'hésitant pas à faire coïncider les transitions entre quelques plans (les "cut") au rythme de la musique et donnant ainsi l'impression que le film lui-même bouge en fonction de la musique. Cependant, s'il y a bien une chose à retenir de cette œuvre, c'est bien la performance des acteurs, et plus particulièrement celle de J.K. Simmons qui joue un chef d'orchestre et prof de musique terriblement odieux, vulgaire et violent, mais complètement génial. Bon, il ne faut tout de même pas oublier Miles Teller qui joue très bien le personnage principal (Andrew), c'est un jeune talent à suivre. Mais on ne peut qu'être épaté devant la prestance de Simmons qui livre une performance absolument époustouflante. Il mérite plus que les autres l'Oscar du meilleur acteur. Le film a donc en son centre deux excellents personnages, chacun étant brillamment interprétés. Et Damien Chazelle a l'intelligence de se concentrer sur ces deux personnages et leur relation. Une relation qui va bien sûr évoluer et c'est cela que le film va suivre et rendre captivante. Le reste est secondaire sans être sans importance non plus. En une seule scène, Chazelle va expliquer au spectateur tout ce qu'il a besoin de savoir sans se perdre en fioriture. On peut notamment prendre l'exemple de la scène du repas en famille qui permet en moins de dix minutes d'approfondir la personnalité de Andrew et de nous en apprendre plus sur sa famille. "Whiplash" est donc une bombe, l'un des meilleurs films de l'année 2014, qui est aussi passionnant à suivre qu'agréable à écouter, et surtout impressionnant à regarder pour la performance de ses acteurs.
    Silence ça tourne
    Silence ça tourne

    24 abonnés 188 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 février 2015
    Whiplash est avant tout mené par une prestation d'un duo d'acteur Miles Teller et J.K Simmons impressionnant et dégageant une grande puissance. La mise en scène est froide, sombre qui met parfaitement en valeur les deux personnages ainsi que la torture psychologique et physique ressentis par le personnage joué par Miles Teller. Des scènes marquantes, d'une forte émotion et une fin parfaitement réussi mené par une mise en scène impressionnante. Whisplash est un grand film, d'une grande force émotionnelle.
    selenie
    selenie

    6 408 abonnés 6 221 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 décembre 2014
    On pense à "BlackSwan" (2011) de Darren Aronosky pour le côté viscéral, pourquoi pas à "Mes enfants ne sont pas comme les autres" (2003) de Denis Dercourt pour la perte de contrôle sur son élève, "Whiplash" peut être vu aussi comme l'antithèse du très beau "4 Minutes" (2008) de Chris Kraus... Il manque plus de nuance et une facette plus pernicieuse du prof. En conclusion il s'agit d'un très bon film mais sans être l'uppercut ciné tant promis.
    Requiemovies
    Requiemovies

    212 abonnés 1 153 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 janvier 2015
    Il y a parfois des cinéastes émergents qui assènent un joli uppercut visuel et sonore. Damien Chazelle fait parti de cette catégorie. Après un premier film bien mais perfectible, «Guy and Madeline on Park Bench», déjà porté par le jazz, il revient avec la double casquette de scénariste-réalisateur de «Whiplash». Et c’est une déflagration continuelle qui va déferler devant les yeux et les oreilles du spectateur.
    On va débuter par un petit clin d’œil en direction des petits grincheux de la presse bien pensante qui en fin d’année dernière relevaient le côté répétitif du film, en toute mauvaise foi ! Les mêmes qui lors d’autres critiques se mettent à genoux devant les boucles incessantes et sans aucune idée, d’autres réalisateurs (proches du «tirage de peau»). Roulement de tambour, cymbales en activité, faites entrer Georges-André Gaillard ! Quand le Monde tourne en rond, les pages des Cahiers restent décidément blanches, de sens, d’esprit et d’objectivité !
    (...) Mixer dans un élan acoustique et visuel la force de la musique, où comment filmer le son et lui donner un relief imagé.
    Le film est magistral. Tout d’abord parce qu’il emploie un minimalisme de mise en scène précis et percutant (simplicité et unité des décors, homogénéité de la photo dans les tons chauds et monochromes) tout comme par un sens aigu du cadre et du tempo. Les travelings par exemple, rares, font un effet maximum quand ils sont mis en scène lors des représentations des lives. L’ingéniosité du metteur en scène à saisir les regards est également une empreinte marquée du film. Il capte avec une force émotionnelle cette lutte entre maître et élève, qui se transforme petit à petit, et de manière sinueuse, en une des plus intenses confrontations à ascendance despotique du 7ème art. Si un cinéaste naît par la mise en place de sa propre grammaire cinématographique, en y mêlant intelligence et force alors, Damien Chazelle vient de voir le jour.
    (...)
    Sous couverture d’un faux thriller musical «Whiplash» ne laisse aucun répit au spectateur, pris dans une cadence infernale, un tempo hypnotique, c’est un véritable tourbillon de sensations et d’émotions. Répercussions fascinantes de se donner corps et âmes à un art, jusqu’à la forme pluriel de gouttes de sang et de sueur. Claque magistral d’un film dont la tension permanente explose dans un final éblouissant qui bouscule le spectateur dans tous les sens du terme. Difficile dans les dernières minutes de rester simplement assis et figé à son fauteuil, quand dans une apocalypse visuelle et symphonique Damien Chazelle offre une conclusion, qui en plus d’être surprenante, clos ce petit chef d’œuvre de la plus belle des manières, un hommage au jazz et une révérence au cinéma. Assurément un film majeur de cette année.
    Dunno The Movie
    Dunno The Movie

    66 abonnés 239 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 janvier 2015
    Intense et palpitant, Whiplash n’est pas qu’un simple film sur la musique, mais bel et bien un piège étourdissant, à la fois pervers et jubilatoire. Damien Chazelle signe un drame psychologique éprouvant et remarquable dans lequel Miles Teller transpire littéralement de talent, tandis que J. K. Simmons offre une performance inoubliable. (...)
    Critique complète sur mon blog
    Vivien19
    Vivien19

    67 abonnés 443 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 septembre 2014
    Il y a quelque chose de complètement déchaîné dans "Whiplash", une énergie, une tension, une folie, une dualité… Non, le film du jeune Damien Chazelle n’est pas un récit de guerre ou un western, mais il y fait beaucoup penser. "Whiplash" suit un jeune batteur, étudiant dans un conservatoire très renommé, qui rejoint un groupe de jazz prestigieux dirigé de main de fer par un professeur aux méthodes extrêmes. Présenté à Sundance puis à Cannes, il y a été acclamé et ovationné au point de repartir avec les deux prix les plus prestigieux du festival américain : le Grand Prix du Jury et le Prix du Public.

    On a tendance à classer le film dit musical comme un genre à part entière – souvent à tort, et "Whiplash" est là pour le rappeler. Car si la moitié du long-métrage est composée de séquences instrumentales, il ne s’agit en aucun cas de choyer les oreilles du spectateur. Non, dans le film de Chazelle, le chef d’orchestre est un dictateur, le musicos est un soldat, un instrument est une arme, un morceau est une bataille, la renommée symbolise la victoire. Tout va à toute vitesse, au rythme terrassant de la batterie : les dialogues (géniaux, en passant), les scènes, l’installation d’une ambiance tétanisante. On sent que tout peut arriver, on ne sait jamais où le film va s’arrêter tant la gravité, la force de chaque scène qui semble vous broyer les tripes, paraissent inexorables. La mise en scène de Chazelle est à ce titre brillante : le montage dynamique qui semble suivre une partition, la mouvance d’une caméra qui capte à merveille l’atmosphère unique des salles de répétition, mais surtout une manière sans égal de filmer les instruments et leurs maîtres. C’est inventif et étouffant, tout en restant clair et merveilleusement construit.

    J.K. Simmons est quant à lui absolument parfait. La comparaison avec R. Lee Ermey et son mythique rôle dans Full Metal Jacket n’a pas manqué, elle est même plutôt pertinente, les deux personnages ayant des points communs et un traitement scénaristique très similaires (surtout dans les dialogues). Il est complètement possédé par son rôle, et son interprétation tire encore plus le film vers le haut. Mais la révélation du film restera Miles Teller, qu’on voit assez souvent depuis quelques années (Divergente, The Spectacular Now ou encore Projet X) mais qui n’avait pas encore – jusque-là – montré l’étendue de son talent. Imparable à chaque fois, rarement on aura vu quelqu’un jouer d’un instrument avec autant d’ampleur sur grand écran.
    "Whiplash" c’est un duel d’une heure quarante-cinq qu’on ne voit pas passer. Chazelle ne traîne jamais, les idées fusent, l’étau se resserre et la scène finale est, à cet égard, un moment de cinéma unique complètement fou, magistral, inoubliable, d’une simplicité et pourtant d’une maestria qui n’inspire que le respect. Un point d’orgue d’une œuvre admirable, un film comme on en voit pas deux – on voudrait presque que ça dure deux heures de plus, mais "Whiplash" demeure parfait dans son état actuel.

    Que dire de plus ? Du grand cinéma, l’un des meilleurs films de l’année, un frisson mémorable qu’on n’est pas prêt d’oublier. Complètement singulier alors qu’il semblait évident, "Whiplash" c’est "Fame" qui rencontre "Full Metal Jacket", c’est un "Il était une fois dans l’ouest" entre un musicien et son chef d’orchestre, un western jazzy dopé au rythme du batteur, une expérience de folie aux allures de classique-né, un vilain garçon premier de la classe. Qu’on n’ose plus venir dire que le cinéma américain n’a plus d’idées après ça.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 1 janvier 2015
    " Si tu n'as pas de talent, tu finis dans un groupe de rock ". Si John Bonham, Keith Moon, Jimmy Ramone, excusés, n'ont pu nous donner leur avis sur cette sentence, peut-être auraient-ils pu nous dire, en parfaits autodidactes des baguettes qu'ils étaient, si la recherche de la perfection mérite qu'on souffre physiquement, qu'on soit manipulé, insulté, humilié en public, qu'on renonce à vivre ? Pour Damien Chazelle, il semblerait bien que oui et , Dieu vomissant les tièdes, il se pourrait bien qu'il ait raison. Son film est formellement étourdissant, habité par ses interprètes et seuls une erreur de construction - l'épisode de l'ancien élève décédé, maladroitement introduit ( l'épisode, pas le...) - et un final, aussi spectaculaire est-il, un poil trop consensuel au vu du reste - Sundance oblige ? - lui feront manquer une cinquième étoile. Mais quand même...bon boulot.
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